Faits divers

SECURITE SUR LES PLAGES - Est ce la fin des maitres nageurs sauveteurs CRS sur les plages ?

   Chaque année, les communes du littoral sont confrontées à un afflux massif de populations attirées…

 
 
 

Chaque année, les communes du littoral sont confrontées à un afflux massif de populations attirées de façon saisonnière par la mer.

La responsabilité des maires confrontée à de nouveaux enjeux

Les maires sont directement concernés par l’accueil du flux d’estivants notamment au titre de la surveillance des plages. Celle ci est confrontée à de nouveaux enjeux, avec la nécessité de s'adapter aux nouvelles pratiques apparues sur nos plages, telles que le surf, le kite-surf, le paddle ou encore le jet-ski.

 

Les CRS sont présents sur les plages depuis 60 ans

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’Etat avait accompagné l’essor des stations balnéaires en allouant aux communes des renforts saisonniers de policiers prélevés sur des compagnies républicaines de sécurité (CRS) afin de les seconder dans leur responsabilité de surveillance des plages. 

Ce dispositif avait, au fil des ans, pris une certaine ampleur. Ainsi, en 2002, 722 maîtres-nageurs sauveteurs, fonctionnaires des CRS Aujourd'hui, ils sont un peu moins de 300. Explications 

 

Un dispositif trop coûteux d'après la Cour des Comptes 

Dans un rapport de 2012, la Cour des Comptes relevait qu'« au fil des ans, les MNS CRS sont devenus une force sur laquelle certaines communes se sont habituées à compter » tout en soulignant la « participation contestable des CRS à un dispositif complexe ».

Cet été, 297 CRS ont été affectés à la surveillance des plages. Mais ce dispositif coûte cher, à l'Etat comme aux communes. Les frais d’hébergement et de transport sont pris en charge par la commune et leur salaire par l’État. 

Le Ministère de l’Intérieur rappelle que la surveillance des plages relève de la compétence des maires, selon le Code des collectivités territoriales. Interpellé sur l'avenir des CRS MNS sur les plages à l'Assemblée Nationale le 5 juin 2018, le Ministre Gérard Collomb, a répondu mener «une réflexion» qui aurait pour objectif de « recentrer les CRS sur leur cœur de métier », à savoir des missions de sécurité. Et non plus la surveillance des plages.

 

Les élus littoraux face aux nouvelles menaces 

Depuis 2016 et les attentats ddjihadistes qui ont frappé la France, les maires doivent aussi prendre en considération le risque terroriste sur les plages. Et justement, les maîtres-nageurs-sauveteurs (MNS) sont dotés d’un sac étanche contenant un pistolet automatique pour répondre à cette nouvelle menace.

 « Au-delà de la surveillance, les CRS MNS ont aussi une mission de sécurité publique. Ils sont armés, peuvent verbaliser et même repousser une attaque terroriste sans avoir à attendre les renforts. Malgré leurs compétences, ce ne sont pas des sauveteurs pompiers saisonniers ou issus de la SNSM , avec son simple maillot orange, qui peuvent intervenir sur ce type de risques », indique certains élus de communes littorales.

Arnaud Kurzenne, Inspecteur national des nageurs sauveteurs à la SNSM, confirme cet aspect au niveau de la prévention des risques de noyades  « Si le drapeau rouge est hissé sur une plage et que des personnes se baignent malgré tout, les CRS peuvent verbaliser. Pas les sauveteurs de la SNSM qui, eux, ne pourront que convaincre. »

La fin de cette mission serait « une perte considérable pour la sécurité de nos concitoyens et des touristes étrangers sur nos plages, parce qu’ils surveillent la baignade, préviennent les incivilités et luttent contre la menace terroriste qui existe aussi sur les plages », réagit auprès de l’AFP Daniel Fasquelle, député LR du Pas-de-Calais.

« Il y a une dérive de l’Etat, qui n’est pas capable de réduire ses dépenses, et qui transfère aux communes des dépenses supplémentaires. (…) La sécurité des citoyens français, en ville ou à la plage, c’est de la responsabilité de l’Etat, pas des communes, comment maîtriser nos dépenses si l’État rajoute des charges ? » », estime-t-il.

Cet été dans l'Hérault, seules les communes de la Grande Motte et de Valras ont conservé des CRS sur leur plage. Jusqu'à quand ?
 
Au ministère de l’Intérieur, aucune décision ne devrait être prise avant le début 2019.

 

 

 

 

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