Faits divers

SERIGNAN - Ecobuage : vignerons et sapeurs pompiers autour d'une table en mairie

La réunion a eu lieu hier après-midi. Les agents et élus du service Environnement…

La réunion a eu lieu hier après-midi. Les agents et élus du service Environnement ont rassemblé autour d’une même table les sapeurs-pompiers et les représentants de notre Cave coopérative Les Vignerons de Sérignan.

L’objectif était de poser à plat les risques de l’écobuage. L’écobuage (ou brûlage pastoral) est une méthode qui consiste pour les agriculteurs à brûler les friches, fossés ou prés durant l’hiver, pour entretenir ou régénérer les sols. Cette pratique, qui se transmet de génération en génération, est tout à fait légale pour les professionnels mais est soumise à des règles et un calendrier précis.

Or cette pratique est de plus en plus décriée et ce, pour plusieurs raisons.

Si certains agriculteurs y voient une méthode rapide, efficace et ancestrale d’entretenir les fossés, d’autres reprochent à cette méthode l’impact sur la biodiversité (car de nombreuses espèces, petits mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, insectes… sont brûlées vives ou perdent leur habitat), la pollution qu’elle engendre ou encore le fait qu’elle dégénère trop souvent en incendie.

Ce dernier point a été longuement développé par le chef de corps des sapeurs-pompiers de Sérignan Stéphane Gumiel et l’adjudant-chef Roagna, tous deux très au fait des dangers de l’écobuage. En effet, chaque année, des dizaines de feux pastoraux mal maitrisés se transforment en incendie, faisant partir en fumée des hectares de pinèdes, des champs, des jeunes pousses d’arbres, et parfois mettent en péril habitations et promeneurs.

L’objet de cette réunion était donc de dialoguer sur le sujet afin de trouver des solutions acceptables pour tout le monde et bien-sûr respectées.

L’idée première est d’encourager les agriculteurs à changer leurs pratiques en nettoyant manuellement ou mécaniquement leurs fossés. Mais ceci a un coût et l’investissement n’est pas à la portée de tous.

Une charte va donc être établie rappelant les règles qui vont de soi : ne pas allumer de feu en cas de rafales de vent à plus de 40 km/h, respecter les dates autorisées, rester sur place jusqu’à extinction complète, ne brûler que ce qui est nécessaire, etc.

Et pour la toute petite minorité qui pourrait s’obstiner, des mesures plus coercitives seront appliquées. Le Maire a en effet la possibilité d’interdire ces écobuages par arrêté mais il s’agit d’avancer en douceur, dans le respect des croyances de chacun sur ce sujet. Il est difficile de modifier un « héritage culturel » pour certains.

Concilier biodiversité et agriculture nécessite parfois sensibilisation, patience et écoute de tous les points de vue. Nous nous y attachons, pour notre territoire et pour les générations futures.

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