SÈTE - COMMÉMORATION NATIONALE DU CENTENAIRE DE LA NAISSANCE DE JEAN VILAR
J-7... pour l'inauguration de l'exposition « Dans les pas de Jean Vilar » !…
J-7… pour l’inauguration de l’exposition « Dans les pas de Jean Vilar » !
L’occasion de vous donner quelques précisions sur cette journée du mardi 20 mars, où résonneront les trois coups du lever de rideau sur une semaine riche en événements consacrés au pionnier de la décentralisation culturelle.
Le public est attendu nombreux, dès 15h heures, à l’inauguration de l’exposition « Dans les pas de Jean Vilar », sous le patronage de Monsieur Frédéric Mitterrand. (entrée gratuite ce jour là, fermeture des portes à 19 heures – 13 rue Gambetta – Sète).
Dans cette même rue piétonne, une animation Théâtrale sera assurée par Mickaël Clément, professeur au Conservatoire de Sète, avec l’aide de Magalie Boissier, Acordéoniste, Thibault Roche , Clarinetiste, Marie Abela , chanteuse, comédienne, Thomas Andro , comédien.
Vous êtes invité ensuite à cheminer en fin d’après midi sur la route qui mène au cimetière marin, et à faire une halte au musée Paul Valéry à 17h45 pour assister au grand hommage national et républicain rendu au père du Théâtre National Populaire, toujours sous le patronage du ministre de la culture et de la communication, de Messieurs François Commeinhes, maire de Sète, Jacques Lassalle et Jacques Téphany, Président et Directeur délégué de la maison Jean Vilar, et de Mathieu Gallet, Président de l’Institut National de l’Audiovisuel.
Ce sera l’occasion, dans ce magnifique décor, de découvrir des projections inédites consacrées à Vilar. Parmi d’autres surprises qui vous sont réservées, le comédien Sétois Jean Marie Winling propose une lecture de quelques passages de Chroniques Romanesques.
Un apéritif aux couleurs sétoises suivra cette manifestation.
Un rendez-vous avec Monsieur Vilar, à ne surtout pas manquer…
À TRÈS BIENTÔT !!!
Ainsi, le 20 mars, le comédien Jean Marie Winling nous fera l’honneur de sa présence et partagera avec nous, de vive-voix et à sa manière, son admiration pour Vilar.
L’occasion est trop belle de vous parler de cet autre enfant de Sète : Jean Marie Winling a eu le privilège de jouer pour quelques uns des plus grands cinéastes français : citons, parmi tant d’autres, Claude Chabrol (L’ivresse du pouvoir), Jean Paul Rappeneau (Le hussard sur le toit), Ariel Zeïtoun (Le nombril du monde), Antoine de Caunes (Les morsures de l’Aube), Claude Lelouch (Une pour toutes)…
Il a ainsi donné la réplique à Gérard Depardieu, Isabelle Huppert, Catherine Deneuve, Jacques Weber, Carole Bouquet, Guillaume Canet, Charles Berling…
La liste est longue, excusez du peu !
La télévision fait aussi régulièrement appel à son talent, dans des séries telles que Navarro, Nicholas Le Floch, Julie Lescaut…
Au théâtre, on le retrouve régulièrement sur des scènes prestigieuses – Festival d’Avignon, Chaillot, Rond-Point, TNP de Villeurbanne, Théâtre de Paris …. au service de grands auteurs, de Claudel (L’échange) à Tchekhov (La mouette), d’Hugo (Lucrèce Borgia) à Racine (Bérénice)…
Fidèle du regretté Antoine Vitez, Jean Marie Winling contribue également aux créations d’Arthur Nauzyciel, Jacques Lassalle, de Stéphane Braunschweig pour ne citer qu’eux.
En 2011, c’est sous la direction d’Olivier Py, alors Directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, qu’il interprète Adagio – Mitterrand, le secret et la mort-.
…Olivier Py qui devrait, dès 2013, prendre en charge la direction… du Festival d’Avignon !
Ce qui nous fait aimer Jean Vilar
Comme tous les Sétois, j’aime Jean Vilar parce qu’il est un habitant de l’ile singulière à part entière, qu’il est demeuré attaché à sa ville natale et a entretenu avec elle des relations étroites et fusionnelles. Il y est né, s’y est marié avec une Sétoise, Andrée Schlegel, et y est mort. Il repose désormais au Cimetière Marin, ce lieu mythique, éternel et internationalement connu grâce à la beauté infinie du poème de Paul Valéry que Vilar admirait tant au point d’appeler sa maison « Midi le Juste »…
Sète a toujours été pour Vilar un havre de paix, un lieu privilégié loin du bruit et de la fureur, un espace d’inspiration face à la mer, une véritable fontaine de jouvence. C’est ici qu’il aimait à se recueillir, le long du rivage, lorsqu’il avait une décision importante à prendre, ou pour passer du temps en famille. Il avait plaisir ainsi à inviter sur la plage quelques comédiens du TNP, entre les répétitions et les représentations. Lors des nombreuses interviews qu’il a données, Vilar a souvent fait référence à ses racines, à ses origines méditerranéennes. Il a souri de la réputation qu’on lui faisait d’être un homme du nord à la rigueur toute janséniste alors qu’il était l’enfant du soleil et de la mer.
Mon attachement pour Vilar s’explique aussi par son lien avec les gens « simples » (d’origine modeste ?)de Sète. Il ne faut pas oublier que ses parents fournissaient les pêcheurs, les artisans et les ouvriers. Leur boutique, à la devan- ture arborant « Côme-Vilar », est restée longtemps comme la trace d’une époque aujourd’hui disparue, celle de ce monde si vivant et vibrant d’un accent dont le futur comédien aura d’ailleurs bien du mal à se défaire. Il aboutira à ce phrasé inimitable porté par sa voix magnifique. C’est également pour ce timbre si particulier que nous l’aimons.
J’aime surtout Vilar pour sa ténacité, son esprit d’ouverture. Homme de convictions, il est le messager de cette lignée de metteurs en scène en rupture avec les conventions qui, d’André Antoine et Lugné-Poe en passant par Jacques Copeau, Louis Jouvet ou Charles Dullin, se sont battus pour faire évoluer le genre et développer la décen- tralisation théâtrale. Jean Vilar se trouve au confluent de tous ces courants, il en est la plus riche incarnation et a pleinement réalisé les rêves de ses prédécesseurs, en amenant le théâtre sur les routes, auprès de tous les publics, et en réinventant le TNP. Il a non seulement créé le Festival d’Avignon, mais il y a encore élaboré un lieu unique de rencontres des différentes formes artistiques, un espace d’échanges et de créativité intellectuels, tel un laboratoire pour les politiques culturelles à venir dans un souci de véritable démocratisation.
Enfin, j’estime Vilar parce que toute sa vie il aura été l’image même de l’intégrité. Capable de refuser net des com- promissions inconciliables avec sa pensée, il a fait preuve d’un engagement sans faille pour le théâtre, l’art, la cul- turepartagée.Ilaluttéafindefairevivresesidéesdetoutesonâmeetdetoutsoncœur. Uncœurquin’amal- heureusement pas résisté lorsqu’il s’est senti incompris.
C’est la grandeur et la générosité de ce destin que nous avons souhaité faire découvrir, avec l’aide précieuse du ministère de la Culture et de la Communication, aux générations d’aujourd’hui, afin de les sensibiliser à la lumière, la vertu morale, le courage de cette personnalité hors du commun qui va de l’intime, lorsqu’il est à Sète, à l’univer- sel sur la scène du TNP.
Pour tenter de définir ce qui nous a animés dans la réalisation de cette exposition, j’emprunterai des mots de Gabriel Monnet, autre grande figure du théâtre contemporain : « D’abord pour accueillir et multiplier cet homme- là »… Une idée toujours portée aujourd’hui par de nombreux comédiens et metteurs en scène.
Cette passion de Vilar pour sa ville et ses habitants, me conduit à cette réflexion quelque peu narcissique : Ce qui nous fait aimer Jean Vilar, c’est aussi le fait qu’il nous a tant aimés…
François Commeinhes Maire de Sète, Conseiller général de l’Hérault