Tourisme — Sète

Sète, paillotes : "Les restaurants de plage font partie intégrante de l’offre touristique de la ville"

Depuis qu’un rapport a estimé en janvier 2023 que seize paillotes devraient être supprimées sur les 81 existantes sur le littoral héraultais, les élus réagissent. Interview de l'un d'entre eux, Francis Hernandez, adjoint délégué à l'aménagement et sécurité des plages.

Quel est l’apport des paillotes à l’économie de votre territoire ?

Francis Hernandez : Nous évaluons le chiffre d’affaires pour les années précédentes entre 6/7 millions d’euros qui devraient être en progression sur l’année 2023. Quant aux retombées directes et indirectes induites que ce soit pour les fournisseurs (dont 60% d’entre-eux sont des locaux qui proposent des produits locaux), et toutes autres activités connexes et annexes ne nous permettent pas de connaître l’impact sur la ville de ces exploitations. Par contre nous pouvons préciser aussi le nombre d’emplois générés par les « paillotes » : les 8 établissements installés sur les plages cette année créeront 150 emplois directs, pendant les 8 mois d’exploitation autorisés, dont 30 uniquement pour l’activité « bains de mer » (location des transats, etc…). Enfin, il convient d’indiquer que la redevance versée à la ville par les paillotes (30% du chiffre d’affaires) contribue au financement de l’entretien des plages.

Dans quelle mesure sont-elles une vitrine touristique qualitative ?

F. H. : Les restaurants de plage font partie intégrante de l’offre touristique de la ville, mais ce n’est qu’une petite partie de cette offre. La ville de Sète a la chance de compter à l’année une offre importante de restaurants, pour tous les publics, y compris le long du littoral, mais aussi de nombreux lieux culturels et touristiques de qualité.

Seriez-vous favorable à leur installation à l’année ?

F. H. : Malheureusement la loi est très stricte et elle n’autorise pas une installation à l’année. Pour Sète, qui bénéficie du classement « ville touristique », nous étions plus enclin à favoriser l’implantation de ces établissements sur l’ensemble du lido. Ceci étant les paillotes sont autorisées uniquement pour une période de 8 mois (montage et démontage inclus). Par ailleurs, en fin d’automne et en hiver, les épisodes cévenols et les éventuels coups de mer sont peu propices à une telle ouverture.

Pensez-vous qu’elles dénaturent et menacent le paysage ? Pourquoi ?

F. H. : Non et pour trois raisons. Tout d’abord, les paillottes sétoises sont toutes installées uniquement sur des plages urbaines, donc en ville. La partie de paysages naturels est ainsi intégralement préservée. Ensuite, nos plages sont profondes, entre 50 et 70m du bord de l’eau au pied du cordon dunaire, et les paillottes n’obstruent donc pas le paysage. Enfin, les établissements doivent respecter les lieux environnants avec une obligation d’être à plus de 5m du pied de dune et de laisser un passage de 20 mètres au bord de l’eau. Les étages sont interdits et il y a une hauteur maximale à respecter… Un cahier des charges très précis est établi dans le cadre de l’appel d’offres et nous veillons chaque année à ce qu’il soit respecté.

Posent-elles des problèmes d’insécurité, si oui de quel genre (alcool, nuisances…) ?

F. H. : A Sète, les paillotes sont très encadrées. Nous imposons un nombre limité de soirées avec ouverture tardive. Nous interdisons les soirées privatives. Les propriétaires et exploitants ont une obligation de limitation sonore, notamment pour le niveau de la musique d’ambiance. Sur ce dernier point, la saison 2022 s’était déroulée sans aucune plainte, alors que les établissements étaient déjà installés sur les plages urbaines, donc un peu plus proches des habitations.

Enfin, les questions d’alcoolémie ne sont pas plus élevées que pour n’importe quel autre restaurant. Chaque année, la ville réunit les exploitants avant le début de saison, pour les sensibiliser et leur rappeler les consignes à ce sujet ; cette année, la réunion s’est tenue à la mi-mars.

Force est de constater que l’ensemble des professionnels sont attentifs et suffisamment responsables pour préserver leur réputation et de plus pour nous, ce sont de vraies sentinelles en matière de sécurité, de protection et de sensibilisation tout autour de leurs structures.

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