Sète se met à l’heure de Manille, au MIAM
Le printemps est là, et la prochaine exposition qui va se dérouler au MIAM, intitulée Manila Vice, risque…
Le printemps est là, et la prochaine exposition qui va se dérouler au MIAM, intitulée Manila Vice, risque bien de réchauffer l’atmosphère sétoise. Propulsé commissaire d’exposition, l’artiste philippin Manuel Ocampo a en effet été convié à livrer son regard sur la création contemporaine de son pays. En prolongement de cette expo, grâce à un partenariat entre le MIAM et le Carré Sainte-Anne et entre les villes de Sète et Montpellier, Manuel Ocampo présentera ses dernières œuvres à Montpellier, au Carré Sainte-Anne, du 31 mai au 15 septembre 2013.
Qui est Manuel OCAMPO ?
Hervé DI ROSA rappelle le parcours de Manuel OCAMPO : “ C’est un artiste unique en son genre, comme on en rencontre rarement dans une vie. Son oeuvre mêle traditions religieuses coloniales, peinture figurative naïve et surréaliste, punk hardcore californien et tous les classiques européens, de l’expressionnisme à toutes les figurations. Son univers va bien au-delà de sa propre stratégie de carrière. Il aurait pu rester en Californie où il avait passé sa jeunesse dans une famille d’immigrés philippins, et travailler pour les plus grandes galeries nord-américaines, mais, fort de son succès, il préféra rentrer à Manille. Ainsi, il s’attacha non seulement à construire une oeuvre forte et complexe qu’il diffuse dans le monde, mais aussi à inventer et gérer des galeries et des espaces pouvant accueillir la création contemporaine des Philippines ”.
Naissance d’un projet
Revenant aux origines de cette exposition, Hervé DI ROSA indique : “ Une vision commune est née rapidement de notre rencontre. Nous partageons implicitement cette idée que l’artiste est aussi un activiste, qui ne doit pas vivre seul entouré de ses oeuvres, mais rendre réels ses intuitions, ses émotions et ses engagements. Le MIAM trace des lignes à travers le monde, tricotant les mêmes valeurs, ce même désir d’expérimenter, de vaincre la sclérose. Cette structure hors du commun créée il y a treize ans semblait faite pour l’accueillir ”.
Les lignes directrices de l’exposition
Selon Hervé DI ROSA, par cette exposition : “Manuel OCAMPO nous fait découvrir Manille, ses artistes et ses paysages. Manille est une de ces mégapoles inhumaines qui ponctuent notre planète du XXIe siècle, un mélange improbable d’architecture imposante de verre et d’acier et de cabanes de favelas, patchwork de tous les matériaux du monde. Manille abrite cet urbanisme sauvage, fabriqué à la main avec les moyens du bord, et qui est le plus universel des modes d’habitation. Elle est la cité qui se moque de notre imaginaire et de nos fantasmes, plus forte encore que nos rêves ou nos cauchemars les plus inouïs. Dans l’exposition Manila Vice, des productions témoins du génie populaire de ces îles au carrefour du nouveau monde ont été sélectionnées avec passion et dialoguent avec les oeuvres de 23 artistes philippins invités. Ces oeuvres sont mises en scène par Manuel OCAMPO spécialement pour le MIAM. Nous sommes particulièrement fiers de montrer pour la toute première fois en France des oeuvres époustouflantes, dont la fulgurance contraste avec l’apparente fragilité des jeunes artistes que j’ai rencontrés ; des oeuvres pleines d’un humour noir désespéré, débordant de matières foudroyantes.”
“L’artiste n’est pas un commissaire comme les autres ; il nous montre ici ce qu’il aime et défend, mais surtout il nous offre son biotope intellectuel, esthétique, les oeuvres qui l’ont marqué et celles qu’il a initiées ! Embarquement immédiat pour Manille et ses images qui vont vous stupéfier ou vous déconcerter et en tout cas qui ne vous laisseront pas indifférents.”
Cette exposition et celle organisée au Carré Sainte-Anne promettent assurément un printemps riche en découvertes et nous feront voyager par procuration… On a hâte d’y être !
Virginie MOREAU