TAXES, EMPLOIS, TOURISME, Henri COUQUET répond aux questions, par Jean VIGUIE,
TAXES, EMPLOIS, TOURISME, Henri COUQUET répond aux questions C’est devant plus de 250 personnes…
TAXES, EMPLOIS, TOURISME,
Henri COUQUET répond aux questions
C’est devant plus de 250 personnes qu’Henri COUQUET a répondu en direct à toutes les questions que nous lui avons posé sur la scène du Palais des Congrès.
Après nous avoir expliqué l’effet négatif que l’importante dette de notre ville pouvait avoir sur le volume des investissements, ainsi que sur l’augmentation des taxes locales, il a dévoilé très précisément la méthode qu’il proposait de mettre en place afin de baisser rapidement les taxes locales qui frappent la population agathoise. Cette méthode, basée sur le différentiel recettes/dépenses, est parfaitement crédible.
En ce qui concerne la situation dramatique de l’emploi dans notre territoire, il a rappelé que le développement économique, source d’emploi, est la première compétence de notre communauté d’agglomération Hérault Méditerranée. Cette compétence a été complètement négligée jusqu’à maintenant. Cela explique en partie l’augmentation de 50% du taux de chômage entre 2008 et 2013 dans notre territoire. A ce sujet, Henri COUQUET souhaite la création d’une véritable agence de développement économique qui restructure la quarantaine d’employés déjà destinés aux fonctions de développement économique. Celle-ci organiserait réellement le partenariat avec les entreprises, afin de constituer des clusters capables de s’aligner sur les marchés publics locaux. Elle créerait aussi une véritable pépinière des entreprises pour assister les porteurs de projets. Par ailleurs, elle serait missionnée pour prendre en main une mission de conquête, une vraie politique de marketing dans le but d’attirer de nouvelles entreprises et de garder nos jeunes diplômés.
Créer du totalement nouveau est bien difficile, c’est pourquoi les secteurs visés ne devront pas être trop éloignés de l’existant. Ainsi les entreprises des secteurs péri-touristiques seraient concernées : fabrication (mobil-homes par exemple), construction, maintenance, surveillance, services … Il en est de même pour le péri-nautisme, la pêche et la viticulture. En clair, toutes les activités qui peuvent s’appuyer sur l’économie locale et la développer.
Par ailleurs, l’agence devra favoriser la mise place de formations professionnelles adaptées à notre territoire. Il ne faut pas sérieusement rêver de l'installation chez nous de départements universitaires classiques, ni même de BTS, si ce n’est résiduellement. Nous devons viser plutôt les organismes de formation, subventionnés ou même privés, qui puissent développer des cursus à débouchés locaux : surveillance, vidéo-surveillance, transactions commerciales et immobilières, hôtellerie, promotion touristique, métiers liés au nautisme et au naval, etc.
L’agence aura aussi pour mission de faire émerger des projets à financement européen, de type FEDER, dont la Région détient l’attribution à hauteur de 1,4 milliards d’euros pour les trois ans à venir. La protection de l’environnement y étant éligible, c’est dans cette direction qu’Henri COUQUET propose de prospecter.
En ce qui concerne la création de zones d’activités, nous devons maintenant créer un Pôle d’Activité Economique (PAE) dédié au naval, associé à l’aménagement du port fluvial de l’écluse ronde. Par ailleurs, La Région souhaitant participer à la gestion de l’aéroport Béziers-Cap d’Agde, c’est le moment de lui soumettre la création d’un Parc Régional d’Activité Economique associé. Dans ce cas, la SAS Patrimonial du Languedoc-Roussillon pourrait en porter le financement.
Pour le tourisme, ce ne sont pas les déclarations incantatoires sur le « haut de gamme » qui vont nous préserver du risque de diminution de la présence et de la consommation touristique. En fait, notre haut de gamme à nous, c’est la clientèle qui recherche le bien-être, une bonne qualité de vie, un environnement nature : pistes cyclables, espaces verts, parcours sportifs, nature préservée … Notre touriste est souvent un futur résidant, et c’est la résidentialisation de nos touristes et de nos structures qui provoque le vrai allongement de la saison tant recherché. Il faut donc mieux s’occuper des résidants secondaires. C’est pour cette raison qu’Henri COUQUET propose de créer, dans la future municipalité, une délégation aux résidants secondaires. Ainsi ceux-ci auront un interlocuteur chargé de traiter les problèmes qu’ils rencontrent, par exemple en termes de sécurité de leurs biens.
Actuellement notre ville est bien connue, en particulier au travers de sa principale station balnéaire, le Cap d’Agde. Mais cette connaissance est malheureusement souvent connotée négativement : les exhibitions sexuelles du quartier naturiste, les statistiques de la délinquance, de l’endettement ou du chômage, ou l’image de bétonisation. Henri COUQUET envisage de faire rapidement évoluer cette image, par une politique de forte promotion. Le thème principal qu’il propose se déclinerait sur le mode suivant. Agde c’est aussi la mer, les plages, c’est aussi les bateaux, le nautisme, c’est aussi le kite-surf, c’est aussi la douceur de vivre, les pistes cyclables, les espaces verts, c’est aussi les réserves naturelles, le sentier sous-marin, la nature, c’est aussi la pêche et les poissons, les vignes et le vin, c’est aussi une ville sportive, un patrimoine historique exceptionnel, c’est aussi des musées, des secrets avec le Saint-Christ peut-être de Michel-Ange, c’est aussi un cœur historique, c’est aussi la seule île du golfe du Lion : Brescou …
Et c’est bien la promotion qui forge l’image et qui attire le client. Ce n’est pas l’animation, sauf à faire une animation de qualité, loin de la cacophonie actuelle. A ce sujet, Henri COUQUET a cité le festival de Carcassonne, actif de juin à août, avec 42 spectacles payants et 78 gratuits, festival dont la qualité assure un quasi auto-financement.
Pour répondre à une question spécifique sur l’hébergement des saisonniers, qui souffrent du prix des loyers estivaux, Henri COUQUET propose de promouvoir cet hébergement en cœur de ville, dans les locaux vacants appartenant à la collectivité, ou aux privés qui voudront s’y associer. Les loyers seraient moins élevés et le centre ville y gagnerait en activité. Cet hébergement pourrait aussi prendre la forme d’une auberge de jeunesse destinée à accueillir les publics participant aux formations dont nous avons parlé plus haut.
En ce qui concerne le centre ville, Henri COUQUET a précisé que son office du tourisme méritait une promotion particulière afin d’attirer plus activement un public intéressé par son patrimoine. Les animations liées à sa culture et son histoire ont vocation à s’y développer.
En règle générale, la population agathoise devrait être davantage associée au développement du tourisme et de nos stations, afin que celui-ci ne soit pas parfois vécu comme une nuisance seulement. C’est dans ce sens qu’Henri COUQUET avait proposé d’associer les jeunes actifs au développement de nos stations en créant un lotissement communal à l’entrée de Rochelongue, au lieu d’une résidence touristique de plus. Au-delà de cette occasion manquée, Henri COUQUET envisage de nouvelles initiatives allant dans cette direction.
Enfin Henri COUQUET conclut sur un grand projet qui pourrait fédérer l’ensemble de la population et des professionnels. Un projet phare allant dans le sens de l’association qui promeut la réhabilitation de l’île Brescou. Henri COUQUET propose que cela devienne le grand projet symbolique de notre territoire et de notre tourisme. Il suggère de profiter de la récente politique régionale de rachat des phares languedociens, pour s’associer avec le Région, non pour lui vendre l’île, mais pour y créer un grand projet (l’île Brescou étant aussi un phare). Notons que celui-ci serait alors éligible aux financements européens, ce qui pourrait nous faire sérieusement avancer sur ce dossier difficile. La dynamique autour de ce projet pourrait alors prendre une dimension importante. Le statut de seule île du golfe du Lion pourrait en faire le fer de lance d’une communication régionale dont notre commune profiterait largement des retombées. C’est peu dire alors l’impact promotionnel pour notre territoire, notre commune, nos stations et notre tourisme.
Jean VIGUIE, enseignant-Ecole Supérieure de Commerce de Montpellier