Environnement — Région occitanie

Tests de l'eau potable en France : une présence inquiétante des PFAS dans le Languedoc-Roussillon

Dans une récente investigation environnementale menée par Les Écologistes dans la région du Languedoc-Roussillon, les résultats préliminaires révèlent une contamination alarmante de l'eau potable par les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS), souvent désignées sous le terme de « polluants éternels. »

Sur cinq prélèvements effectués dans différents sites stratégiques, quatre ont confirmé la présence de ces composés chimiques. La problématique de santé publique et environnementale semble bien réelle.

Les PFAS, connus pour leur persistance dans l’environnement et leur potentielle toxicité, sont omniprésents dans de nombreux produits du quotidien, ainsi que dans certains processus industriels. Leur capacité à résister à la dégradation les rend particulièrement préoccupants d’autant plus, que leur accumulation peut avoir des effets néfastes sur la santé humaine, notamment sur le système immunitaire, la reproduction, et le développement fœtal.

Les prélèvements concernés provenaient de Fabrègue, alimentée par le Rhône via le Canal Philippe Lamour, de Sète, de Narbonne et enfin de Mauguio, une zone à forte activité agricole. 

Cette étude se concentre sur seulement 20 types de PFAS sur les 14.000 connus, laissant présager que la contamination pourrait être encore plus étendue. Les résultats des analyses pour les communes d’Alès et de Saint Antoine de Sangonis sont encore attendus, et « renforcent l’inquiétude sur l’ampleur réelle de la contamination », expliquent Les Écologistes dans un communiqué. Cette étude qui intervient dans un contexte où la carte des contaminations aux PFAS publiée par Le Monde en 2023 avait déjà mis en lumière une concentration significative de sites pollués en France, particulièrement le long de la côte méditerranéenne. 

Des « polluants éternels » dans l’eau potable du Languedoc-Roussillon

La décision de cibler le Languedoc-Roussillon pour ces tests était donc motivée par la présence avérée de sites industriels actuels et passés susceptibles de rejeter ces substances dans les bassins versants. L’utilisation de l’eau du Rhône pour pallier les déficits hydriques, notamment via le Canal Philippe Lamour puis la Via Domitia, diffuserait les polluants qu’elle contient dans les terres agricoles et l’eau potable de la région, exacerbant la problématique. 

Bien que les taux maximums de PFAS n’aient pas été atteints dans les prélèvements, les écologistes mettent en garde contre la dangerosité relative des seuils. Il note à terme l’importance de l’effet cocktail, où l’interaction de plusieurs molécules à faible dose peut avoir des effets amplifiés sur la santé.

La forte sollicitation des laboratoires par les collectivités témoigne d’une prise de conscience croissante, même si des retards d’analyse sont à déplorer. La découverte des PFAS dans l’eau potable du Languedoc-Roussillon soulève donc des questions urgentes sur la gestion des risques environnementaux et sanitaires liés à ces substances. S’impose donc, en toute logique, une réflexion approfondie sur les politiques de prévention et de traitement de la contamination, dans le but de protéger les écosystèmes et la santé publique. Lise Flores, Co-secrétaire régionale EELV, rappelle « la volonté des Écologistes, de voir stopper ces pollutions » et ils continueront à mener des investigations environnementales de ce type.

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