TOURISME - Les propositions pour relancer le secteur durement touché par la crise sanitaire
Deux millions d’emplois directs et indirects sont menacés dans le secteur du tourisme. En…
Deux millions d’emplois directs et indirects sont menacés dans le secteur du tourisme. En charge de ce dossier au sein de la commission des affaires économiques du Sénat, la sénatrice PS des Hautes Pyrénées Viviane Artigalas, vient de remettre une trentaine de propositions au ministre Jean-Baptiste Lemoyne afin relancer ce secteur, durement touché par la crise sanitaire.
Comment sauver la saison touristique cet été ? Pour résoudre cette épineuse question en pleine crise pandémique, la sénatrice PS des Hautes Pyrénées en charge de la cellule tourisme à la commission des affaires économiques a auditionné plus de 35 professionnels du secteur pour trouver une sortie de crise.
7 % du PIB français
Le secteur du tourisme représente 7% du PIB français et a généré près de 170 milliards d’euros en 2019 avec 90 millions de touristes étrangers qui devraient manquer à l'appel cette saison.
La profession se prépare donc à vivre une saison reponsant uniquement sur l'accueil de touristes français.
Il faudra attendre 2023 pour retrouver une saison normale
« C’est tout un écosystème qui est impacté, des restaurateurs aux grossistes, en passant par les hôteliers et les agences de voyage », explique Viviane Artigalas. La perte du chiffre d’affaires du secteur du tourisme est évaluée à 40 milliards d’euros au premier semestre 2020. La crise du Covid 19 représente « un manque à gagner de 75 milliards d’euros pour notre économie », estime la sénatrice des Hautes Pyrénées. Selon Viviane Artigalas, il faudra attendre 2023 pour « revenir à une saison à peu près normale ».
Des chèques vacances
Pour permettre aux travailleurs en première ligne de pouvoir partir en vacances cet été, l'une des préconisations consistent à distribuer massivement des chèques vacances financés par l’Etat ou les collectivités. D'ores et déjà, la région Grand Est a pris cette option en distribuant 100 000 chéquiers de 500 euros aux salariés du privé afin relancer le tourisme local. Une initiative qui pourrait faire des émules.
Accès au chômage pour les saisonniers
Par ailleurs, afin d’éviter que les professionnels du tourisme ne « se retrouvent face à un mur de trésorerie », Viviane Artigalas souhaite que le gouvernement aille plus loin sur les emplois saisonniers afin que ces travailleurs puissent bénéficier du chômage. La sénatrice demande au gouvernement que parmi l’ensemble des mesures de soutien aux entreprises, 20% soient consacrés au tourisme.
La réouverture des plages selon le modèle espagnol
La réouverture des plages n’est pas prévue avant le 1er juin même dans les départements verts où le virus circule peu. ” Sous l’autorité des maires et des préfets”, cette date pourrait être avancée, selon le modèle espagnol.
Depuis le 2 mai, la ville de San Sebastian au Pays basque a mis en place des tranches horaires et des catégories d’âge pour limiter l’afflux sur ses plages. Par exemple, les activités physiques sont autorisées entre 6h et 10h, ensuite la plage est réservée aux plus de 70 ans, puis vient le tour des familles l’après-midi. Un dispositif qui reste tout de même difficilement contrôlable par les autorités et qui ne pourrait uniquement reposé sur le civisme et le sens des responsabilités des usagers.
Un risque de seconde vague ?
Pour certains, la réouverture des plages serait synonyme de flux touristiques conséquents et de propagation potentielle du virus. Pour d'autres, l faut permettre à ceux qui ont été confinés pendant 2 mois, parfois dans des petits appartements, de pouvoir partir en vacances ».
Ces propositions seront débattues au sein du comité interministériel sur le tourisme qui se tiendra le 14 mai. Une série de mesures sera rendue publique à la fin du mois.
En attendant, le gouvernement demande aux Français de prévoir des vacances estivales dans l’Hexagone.