Faits divers

Un choix pour éliminer les déchets : la peste ou le choléra ?

De quoi s'agit- il ?Chacun se rappelle que les communes de Vendres et de…

De quoi s’agit- il ?

Chacun se rappelle que les communes de Vendres et de Vias ont rejeté le projet de Solena Group, respectivement en 2004 et en 2005. Aujourd’hui, une société canadienne, Plasco Energy Group, annonce un procédé innovant. Nous devons identifier et qualifier ce qui le différencie des autres technologies existantes qu’elle condamne dans son document de présentation. Il s’agit de l’incinération et de la gazéification, notamment au plasma. Sachant que les deux sociétés précitées utilisent l’énergie du plasma et partagent un but commun : conquérir le marché mondial de traitement des Déchets Ménagers et Assimilés (DMA). Leurs annonces en la matière sont suffisamment explicites.

L’offre de Solena Group

Elle a été officialisée fin 2004 – début 2005, mais était connue des élus locaux depuis 2001 (cf. journal de la ville d’Agde N°26). Elle a été présentée à Vias le 30 novembre 2004, après son rejet par la Municipalité de Vendres. Un rapport d’expertise d’EDF (département EPI) d’avril 2004, dont un bilan masse de la filière ‘’combustion/vitrification”, soulevait des aspects techniques à approfondir et préconisait expertise et validation en fonctionnement industriel à une échelle pilote de 50 000 tonnes/an environ. En effet, le projet proposé étant une étude théorique, aucune mesure réelle in situ, ne pouvait être établie comparativement aux projections annoncées. Le 18 avril 2005 le Comité d’éthique, mis en place par l’ancien maire de Vias, avait émis un avis défavorable. Faut-il aussi rappeler qu’en avril 2005, le comité local de défense contre ce projet avait recueilli le soutien de plus de 1500 pétitionnaires ?

Que retenir du complexe industriel de Solena ?

L’usine proposée par Solena Group regroupe deux procédés brevetés dont elle est propriétaire : ‘’PGV” (Plasma/Gazéification/Vitrification) et ‘’IPGCC” combiné Turbine à Gaz / Turbine à Vapeur (TaG/TaV), spécialité de sa partenaire Général Electric (GE). Ce combiné couplé à un alternateur doit produire l’électricité escomptée à partir de la combustion d’un gaz de synthèse épuré. Lequel est obtenu après traitement des gaz produits par la dissociation moléculaire des matières organiques complexes, dans un réacteur. Les gaz résiduels étant évacués dans l’atmosphère par une imposante cheminée (cf. rapport d’EDF).

L’offre de Plasco Energy Group (PEG)

Nous nous référons à une documentation datée de septembre 2008 et adressée au SICTOM, sans préciser lequel. Elle stipule (page 24), « acceptabilité sociale : usine de Montpellier ». Plus loin « La Municipalité doit fournir trois hectares, 400 tonnes/jour de déchets, ainsi que deux soutiens : l’un pour obtenir les permis nécessaires et l’autre pour établir le prix de l’électricité propre ». PEG construit, est propriétaire, exploite son système de conversion breveté et fournit, « outre des redevances de déversement de 70€/tonne pour les déchets résiduaires, la production et distribution continues d’électricité propre, ainsi que le financement et les garanties de performance environnementale de son usine ».

Pour une information complète:


– Téléchargez les questions réponses éditées sur le site de la société Plasco Group

– Téléchargez nos observations sur l’usine de la société

Le complexe industriel de PEG

L’usine d’OTTAWA est une installation de démonstration à l’échelle industrielle. Elle est, paraît-il, opérationnelle depuis juillet 2007. Sa structuration modulaire permet à chaque unité de traiter 133 t / j de Déchets Urbains Solides (DUS) avec ou sans matières organiques (?). Son système de conversion Plasco, comprenant les quatre modules indépendants, est équipé de trois Torches à Plasma (TAP). Un procédé de réduction des gaz produits par la gazéification des DUS, produit du gaz de synthèse utilisé pour produire de l’électricité ( ?).

Comparaison des deux processus industriels

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Remarques

Il manque :
•    Les études d’impact et de risques sanitaires, a fortiori lors des arrêts de l’usine pour l’entretien notamment des TAP. Qu’est-il prévu ?
•    Une étude économique, contenant le coût global (non indiqué) et celui détaillé des équipements : électriques, de sécurité, et des divers traitements, 
•    L’étude de risques divers autres que sanitaires : incendie, explosion,…
•    Et l’étude d’hygiène et de sécurité (stockages de produits dangereux, régulations des pressions et des températures, …)

Conclusion

Tout porte à croire que PEG, forte des échecs de Solena Group, efface les faiblesses de la proposition de cette dernière et renforce ses atouts. Son double but étant, d’une part, de sécuriser au maximum ses clients potentiels. Et, d’autre part, de se différencier des autres procédés existants, dont SOLENA, en communiquant sur une innovation technique. Laquelle n’est pas décrite de façon explicite ! Que relève-t-on de significatif, dans la documentation de présentation du projet, qui induise ces points de vue ?

•    Un blindage au plan financier, car PEG bénéficie en plus de participations de fonds privés, d’un partenariat et de financements publics. Alors que nous sommes frappés de plein fouet par la crise financière venue des USA. Dans un premier temps par l’affaire ENRON, en 2001, puis par l’affaire des subprime en 2007. Question. Quel crédit accorder à ces soutiens financiers ?

•    PEG engage ses capitaux, garantit tous les risques, est propriétaire de l’usine qu’elle démolira, puis remettra le site dans son état originel à ses frais, si les résultats sont non conformes. Comment ne pas céder au chant des sirènes ?

•    La critique systématique des autres procédés industriels par PEG, dont l’incinération et la gazéification, notamment, du procédé SOLENA. Alors que rien dans l’argumentation de PEG, nous permet de différencier leurs procédés de production de l’électricité par l’utilisation de gaz combustible de synthèse. Tous deux ne relèvent-ils pas de l’incinération différée ?

•    Une communication marketing de qualité, dans la forme. Utile pour établir un climat de confiance, n’est-ce pas ?

Dans l’attente des études demandées et des réponses à nos questions, nous devons rester très réservés sur cette offre. Parce que, dans le système de conversion Plasco, il est question : de pyrolyse, de gazéification de matières organiques, de destruction d’hydrocarbures,  de conversion de gaz de synthèse avec échappement de gaz. Et rien ne garantit les risques encourus pas les populations de proximité. Dont un des plus graves : la toxicité des émissions gazeuses très nocives d’oxydes d’azote, d’oxydes de soufre, de méthane, d’ammoniac et autres dioxines, furannes …

Effluents gazeux rejetés dans l’atmosphère qui transformeraient insidieusement en poubelle mortelle, les poumons des personnes les plus fragiles ! 

Hérault -Tribune – Christian Joviado

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