Une quinzaine du road-movie à la médiathèque de Sète

“L’automobile et le cinéma ont une histoire commune, celle de leur naissance à peu près contemporaine mais aussi celle de leurs influences réciproques. C’est que l’automobile au cinéma a rapidement dépassé sa fonction première et découvert qu’elle n’était pas seulement un objet de locomotion ou de standing social. Dans une civilisation américaine marquée depuis ses origines par l’espace et la mobilité, la voiture est devenue un substitut au mythe persistant du cow boy solitaire et libre. Ainsi s’est développé le genre “road movie”, le cinéma du macadam, la “fièvre de la ligne blanche”. A partir des années cinquante, il a emprunté de multiples voies. Il a changé de monture avec la veine des films sur les motards ou les camionneurs. Il a varié les approches : courses et défis, errances sans but, fuites et traques. S’il a parfois reflété dans les années soixante la crise de la société dans ses formes contestataires, il pointe d’une manière plus globale l’automobile reine comme moyen d’émancipation d’une jeunesse désemparée. Les Etats-Unis en restent les spécialistes mais le cinéma mondial en offre aussi d’autres variantes. Ce sont tous ces horizons cinématographiques de l’asphalte que le cycle proposé à la médiathèque invite à découvrir”, indique la direction de la médiathèque.

Projections-débats

Mardi 6 mars : ERRANCE EUROPEENNE
10h – Projection + présentation par José Bel
15h – Projection + présentation par Frank Tenaille
18h – Conférence : Les racines culturelles du road movie USA, par Bernard Peschot
Le road movie n’est pas seulement une formule à succès du cinéma américain, une veine commerciale révélée en 1969 par l’insolent succès d’un film de bikers à petit budget (Easy rider). Apparenté au western par ses thèmes (la traque, la quête…) et surtout par ses traitements plastiques de l’espace, il se relie comme lui à des marqueurs identitaires majeurs de la civilisation américaine : l’errance, la liberté, le refus de la société, la confrontation avec la nature sauvage.

Mercredi 7 mars : ERRANCE AMERICAINE
10h – Projection
15h – Projection + présentation par José Bel
18h – Projection + débat par Frank Tenaille, suivis d’un apéritif.

Jeudi 8 mars : ROAD MOVIE A LA FRANCAISE
10h – Projection + présentation par José Bel
14h – Projection
16h – Projection + présentation par Frank Tenaille.

Vendredi 9 mars : QUETE ET HISTOIRE DE FAMILLE
14h – Projection + présentation par José Bel
16h – Projection + présentation par Frank Tenaille
18h – Projection + débat par Bernard Peschot

Samedi 10 mars : QUETE ET HISTOIRE DE FAMILLE
10h – Projection + présentation par José Bel
13h – Projection + présentation par Bernard Peschot
16h – Tchatche musicale : Trucker’s songs : la country music des routiers américains, par Bruno Taribo
Au XX° siècle le trucker (camionneur) s’est imposé comme le héraut d’un prolétariat sudiste. Avec lui un sous-genre de la country music est né et s’est imposé à de nombreux artistes.

Lundi 12 mars : Séance unique au cinéma Comoédia à Sète – En partenariat avec l’association Ciné C Toi et le cinéma Comoedia – Tarifs habituels de la salle
18h30 – Projection + débat :  La fiancée du désert, de Cecilia Atán et Valeria Pivato.
Teresa, 54 ans, a toujours travaillé au service de la même famille jusqu’au jour où elle est contrainte d’accepter une place loin de Buenos Aires. Elle entame alors un voyage à travers l’immensité du désert argentin, et ce qui semblait être le bout du chemin va s’avérer le début d’une nouvelle vie.

Mardi 13 mars : A DEUX SUR LA ROUTE
10h – Projection
15h – Projection + présentation par José Bel
18h – Projection + débat par Bernard Peschot.

Mercredi 14 mars : ERRANCE EN GROUPE
10h – Projection
13h – Projection + présentation par José Bel
15h – Conférence : Sur la route de Jack Kerouac et la “Beat Generation” par Bernard Peschot
Paru il y a 60 ans, Sur la route reste le livre le plus célèbre de la “Beat Generation”. Avec Ginsberg et Burroughs, Kerouac forme un trio d’écrivains lucides qui assumèrent les désordres de leur vie. Hantés par la route et le désir de liberté, ils ont expérimenté plusieurs formes de rébellion, au niveau de la langue, de la morale, de la mystique ou de la sexualité.
18h – Projection + débat par José Bel.

Jeudi 15 mars : LES COUPLES INFERNAUX
10h – Projection
15h – Projection
18h – Projection + débat par Bernard Peschot.

Vendredi 16 mars : A BOUT DE COURSE
14h – Projection + présentation par José Bel
16h – Projection + présentation par Bernard Peschot
18h – Projection + présentation par José Bel.

Samedi 17 mars : ROAD MOVIE AU FEMININ
10h – Projection
15h – Projection + présentation par Bernard Peschot
18h – Court-métrage + projection + débat par José Bel, suivis d’un apéritif.

Pour le détail des films, se renseigner à la médiathèque au 04 67 46 05 06

Exposition

Du mardi 6 au samedi 17 mars, exposition : Les voitures américaines dans le road movie (Maquette au 1/18e)
Dès ses débuts, le cinéma américain était lié aux véhicules. Parmi ceux-ci, l’auto est en situation de reine ; même si elle n’est pas la seule. Dans le plus connu des road movie, Easy rider, les deux héros circulent à moto, de même dans Electra glide in blue. Il n’en reste pas moins que c’est l’automobile qui domine dans ces genres, sous toutes ses formes : Berline conventionnelle, cabriolet, coupé, mais surtout “Muscle car”, véhicule puissant et sportif qui vont dominer les années 70 : – La fameuse Dodge Challenger dans Point limite zéro devenue icône quelques décades après ce film, puisque Tarantino en fera la vedette de son fameux Boulevard de la mort,
– La Chevrolet survitaminée par le bricolage du “mécanicien” héros du film Macadam à deux voies, qui va affronter un modèle sportif de série, la resplendissante Pontiac GTO de Warren Oates
– Autre vedette de l’industrie américaine : la Ford Thunderbird cabriolet de 1966 qui va s’illustrer dans la course folle de Thelma & Louise.
Cette domination de l’auto dans le road movie est totalement légitime dans une société qui s’est tout entière organisée autour de l’automobile, au point que son mode de vie en dépend entièrement, par exemple avec la tradition des drive-in. Le cheval fut l’élément fondamental de la conquête de l’Ouest dans le western et, dans les années après-guerre, c’est l’automobile qui a été l’élément déterminant de cette société et a permis de retrouver la plupart des ingrédients du western : les grands espaces, le thème de l’errance, la quête d’un ailleurs, et le sentiment de liberté apporté par la route.
Dans cette exposition, on retrouvera certains de ces modèles, prêtés par Paul-Eric Laures et Bernard Leclercq.

Lieu : Médiathèque François Mitterrand – Boulevard Danielle Casanova – 34200 Sète.

La programmation de la nouvelle édition de concerts Fiest’A Sète sera dévoilée le 12 avril.