Droit

Vias : changement de cap, à bâbord toute ?

Dimanche dernier, la liste ‘'Vias dynamique et solidaire'', menée par Richard Monedero, obtenait la…

Dimanche dernier, la liste ‘’Vias dynamique et solidaire”, menée par Richard Monedero, obtenait la palme du plus fort suffrage. La ligne d’arrivée franchie avec peine avait densifié la transe de ses supporters. Certains ont douté jusqu’à l’annonce officielle. Plus belle en fut la victoire ! Le peuple en liesse, dit-on, la fêta dignement. Ce qui n’est pas surprenant, connaissant le skipper de l’équipe gagnante. Aucun mépris pour les perdants, bizarre non ? Pudeur et réserve furent de circonstance, parait-il. Mais alors, mais c’est bien sûr. Un nouveau vent se lève, …

Comment expliquer l’inespérée ?

Pour autant, il faut en toute circonstance raison gardée. Vias n’est pas passée à gauche. Celle-ci ne pèse que 15% de l’électorat (558 voix au premier tour). Alors comment, néanmoins, expliquer cette victoire inespérée ? D’abord par un bon report de voix de la part des électeurs des trois listes qui se sont désistées et qui ont appelé à voter pour la liste d’opposition la mieux placée. Sursaut républicain ? Décision opportune ? Résignation ? Peu importe, ce geste mérite d’être salué bien bas ! Ensuite le rejet, en bloc, des ‘’motivés”. Vous savez, les ‘’robinsons” du quartier de l’ouest littoral. Les montrés du doigt par ceux-là même qui ont transgressé le code d’urbanisme, la loi littoral et le code de justice administrative, sur la côte est (annulation de la ZAC de Vias-plage). Ces Viassois-là ont censuré, de façon ostentatoire, leur accusateur.

Une chute vertigineuse pour le sortant

Michel Saint-Blancat, se trouvant face à la gentillesse personnifiée, a fortiori à la tête d’une gauche qui recueillait, d’ordinaire, un faible score, « se la voyait facile ». C’était pour lui du gâteau. L’affaire était entendue. Et puis, patatras ! L’impossible est arrivé, l’indéboulonnable s’est démantibulé. Ce fut la chute vertigineuse accompagnée de sanglots saccadés entraînant celle de son bouclier, et ce, malgré le plein de voix (pratiquement 100 voix de plus qu’aux municipales de 2001). Coïncidence ? Ce nombre correspond à celui des votants, en plus, au deuxième tour. Et précisément, trente sept d’entre eux n’ont voté qu’aux municipales. Etonnant, non ? Il reste que le maire sortant a perdu son attribut de prédilection, le pouvoir exécutif local. Il devra dorénavant siéger au rang des opposants, autrement dit, des pestiférés, des fossoyeurs, des pisse-vinaigre, comme il aimait les désigner, autrefois. Y gardera-t-il sa gouaille et son cynisme, ou bien tirera-t-il des enseignements de sa déconvenue ? Les prochaines séances du nouveau conseil municipal devraient nous apporter des éléments de réponse. D’ores et déjà ce dont on est sûr, c’est que le vide, laissé par l’essence même de son existence et son lieu d’exercice, en l’occurrence sa ‘’deuxième maison”, ne sera plus jamais comblé. Qu’il est loin le temps du lendemain du ‘’coup d’état”, fomenté contre le ‘’vieux” !  

Une installation forte en symbolique

C’est dans un gymnase comble et ravi que le futur conseil municipal a été installé, samedi en soirée. Richard Monedero, seul candidat à la fonction de maire, a été plébiscité par ses pairs formant désormais la nouvelle majorité. L’opposition a voté par un blanc et six nuls. Puis, ont été élus par 20 voix pour, 1 vote blanc et 5 nuls, de la première au huitième adjoint : Josiane Buchaca, Jean-Louis Joviado, Nelly Puig, Jean-Luc Gerges, Magalie Gomez,  Patrick Houles, Nadine Bontemps et Louis Joviado. Ce dernier, doyen de la nouvelle assemblée, devait remettre l’écharpe tricolore au nouvel édile, une fois prononcée son discours introductif. Un brin tinté de solennité. Il est vrai qu’il évoqua, d’emblée, celui-là même qui proclama avec Jules Favre, la troisième République. En paraphrasant l’illustre péroraison de Léon Gambetta à l’assemblée nationale : « Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, croyez-le bien messieurs, il faudra se soumettre ou se démettre », Louis voulait, certainement, mettre en relief la légitimité démocratique et républicaine instituée par les urnes. Elle s’impose à tous et chacun se doit de la respecter, dont acte. Après avoir mis en valeur le soutien décisif des trois autres listes (cf.supra), il insista sur la nature du nouvel élan impulsé par l’ensemble de ses coéquipiers. Leur leitmotiv : « notre politique sera profondément démocratique et respectueuse des engagements formulés pendant la campagne ». C’est en citant un vieux proverbe chinois : « avec du temps et de la patience, la feuille de mûrier devient écharpe de soie », qu’il remis l’insigne tricolore à Richard Monedero. Lequel prononça sa première allocution, ès qualité. Ses premiers mots furent adressés à la population. Elle venait, par les urnes, « d’exprimer clairement sa volonté de changement ». Pour marquer la force historique de l’évènement, il se référa au coup d’état de 1851. « Vias », déclara-t-il, « a toujours refusé la soumission et l’immobilisme ». Puis il affirma sa volonté « d’ouvrir toutes les commissions à l’opposition qui sera respectée et écoutée » aux fins de favoriser la concertation et la participation. « C’est par le débat que s’enrichit la démocratie et», poursuivit-il, « l’audit financier permettra d’informer la population, dans la transparence et l’équité ». En guise d’épilogue, il cita Hegel : « rien de grand ne s’accomplit sans passion ». On a envie d’ajouter que seules les grandes passions peuvent enfanter les grands hommes. Et s’agissant de Richard, il ne peut s’agir que de celle au service des autres, naturellement.

Les actes et les réalisations à venir

Les valeurs fondamentales sortent renforcées par la portée symbolique de ces deux interventions. On sent une volonté sincère d’agir pour plus de concertation, plus de transparence et plus d’équité. Autrement dit, pour une meilleure qualité de vie relationnelle au sein de la collectivité. L’équipe en place doit maintenant transformer l’essai. La balle est dans son camp ! J’ai envie de dire qu’on ressent déjà les murmures d’une légère brise qui se lève … Alors patientons et soyons attentifs aux actes et aux réalisations concrets. L’avenir nous dira si Vias a eu raison. En tout cas, la victoire de cette bataille lui revient !    
 
Christian Joviado

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