Faits divers

VIAS - Pagnol ressuscité, sur la scène de l’Ardaillon

« Il est des unions mal assorties qui tôt ou tard se finissent mal » Dixit le…

« Il est des unions mal assorties qui tôt ou tard se finissent mal » Dixit le Marquis

Comment continuer à faire du pain sans son levain ?

Quand l'amour n'est plus là, toute passion s'en va… le pain d'un village peut entièrement dépendre d'un adultère : vous voici plongé au cœur de « La Femme du Boulanger ».

Lorsque les 400 spectateurs ont pénétré dans le théâtre de l’Ardaillon, ce vendredi 25 novembre, un air méridional joué en musique servait de toile de fond à la salle comble, immensément enthousiaste et… impatiente ! Et quelle impatience justifiée ! Lorsque le rideau noir s’est levé, le public a assisté à une déferlante de talents au travers d’artistes aussi exceptionnels qu’épatants…

Les terres de Provence servent de source d’inspiration à la Compagnie Baudrac & Co. Après avoir joué Jofroi avec l'irremplaçable Michel Galabru le 9 octobre 2015, 1er spectacle de l'Ardaillon ô combien mémorable, l'équipe de Jean Claude Baudracco est revenue sur les planches du théâtre pour faire renaître une des œuvres majeures de Marcel Pagnol : La femme du boulanger ! L’amour de cette troupe pour l'univers Pagnolesque n’est plus à démonter : le public a assisté à près de 3 heures de maîtrises techniques et artistiques. Ces comédiens à l’accent bien trempé ont su saisir les spectateurs par les sentiments et l’humour « sudiste », le cocktail de la réussite ! Leur interprétation personnelle, sans piocher dans la mémoire collective, en fait une pièce atypique. Une représentation délicieuse à consommer sans modération ; retour sur ce moment d’exception.

Aimable, interprété par Jean-Claude Baudracco, est un brave boulanger au cœur tendre qui vient de récemment s’installer dans un village de haute Provence, avec sa jeune et jolie femme Aurélie, incarnée par Diana Lava. A son arrivée, le boulanger apprend que son prédécesseur s’est suicidé par pendaison. La survie du village repose désormais sur les épaules de l’artisan, chargé de faire du « bon pain » ! Sans plus tarder, il s’exécute, satisfaisant grandement l’ensemble des villageois. Un marquis vient jusqu’à lui pour lui commander 30 pains tous les dimanches, que son berger viendra systématiquement récupérer. Pensant bien faire, le boulanger délègue la tâche à sa femme, qui tombe éperdument amoureuse du berger. Une sérénade et un cheval plus tard, les voici tous deux envolés dans la nature, pour vivre leur « feu de joie » !

La gentillesse d’Aimable lui fait défaut tout au long de la pièce, le conduisant jusqu’à son échec professionnel et personnel. Croyant dans un premier temps que sa bien-aimée se trouve chez sa mère, lorsque l’intéressé prend conscience de la réalité, tout s’effondre. Une grève du pain est enclenchée. L’espoir est son seul allié. Une poignée d’habitants du village se mobilise pour pouvoir retrouver sa boulangère.

Pas moins de 13 acteurs sensationnels enchainent des péripéties spectaculaires, entrecoupées d’apéritifs anisés et de tant d’autres scènes plus comiques les unes que les autres, nous transportant dans une histoire à rebondissements. Dans la scène finale, lors du retour tant attendu de sa femme qu’il excuse avec naïveté, le principal intéressé, à la bonté inégalable et incapable de faire du pain sans l’amour de sa tendre, déplore la situation amoureuse de ses chats, sans même s’apercevoir qu’il compte sa propre histoire… « Dis Aurélie, tu as vu la Pomponette… Elle est revenue ! Regarde-là se pavaner. Son pompon l'a attendu si longtemps. Elle, pendant ce temps, elle avait suivi son chat de gouttière. Qu'est-ce qu'il a de plus que lui ? Qu'est-ce qu’elle fait de la tendresse ? Elle a senti puis trouvé l’assiette de lait de Pompon, c'est pour ça qu'elle est revenue. Elle avait faim et froid… quelle garce… »

Du marquis à Pétugue, de l’instituteur au curé, de Mademoiselle Angèle à Tonin, en passant par Maillefer, Barnabé, et bien d’autres 14 rôles ont ainsi été joués avec une justesse d’interprétation incroyable. La troupe de théâtre Baudracco fait fureur : elle est plébiscitée aux quatre coins de l’hexagone et demeure probablement la meilleure en France dans ce genre. Après avoir effectué des représentations jusqu'en Suisse, c’est un honneur d’avoir reçu ces comédiens à Vias !

Comment peut-on rire d'un malheureux boulanger qui a perdu sa femme ? En mêlant le drame et le comique ! Une recette inexplicable signée Marcel Pagnol. Une magie qui émeut et qui a touché les Viassois en plein cœur avec des moments emblématiques, au travers d’un théâtre émouvant, unique et fantastique qui a fait rire l’intégralité du public.

Défi remporté une fois de plus par Jean-Claude Baudracco, l’exceptionnel boulanger et personnage principal de la pièce, qui a terminé cette superbe soirée sur ces mots remplis d’émotions : « Peut-être que vous étiez là quand nous avons inauguré cette salle avec notre regretté Michel Galabru. Cette soirée est dédiée à lui, car il aurait dû être à ma place, incarner mon rôle. Michel si tu nous regardes de là-haut on t'embrasse et on pense fort à toi… »


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