Entreprises

[Vidéo] Le ministre Dussopt rend des comptes aux acteurs de l’économie

Le ministre délégué chargé des Comptes publics Olivier Dussopt était en visite dans l’Hérault le 15 janvier dernier, dans le cadre de la réorganisation des services des finances publiques dans les territoires. En réunion en préfecture de l’Hérault avec les forces vives de l’économie et les institu­tionnels du département, qu’il était venu écouter, il a évoqué le plan France Relance déployé
par le gouvernement.

Visite guidée

Après avoir présidé l’inauguration du service de gestion comptable du centre des finances publiques de Clermont-l’Hérault, Olivier Dussopt a visité la Direction Départementale des Finances Publiques et la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement, installées à Montpellier, au sujet du projet immobilier d’accueil des services de l’État. En réunion en préfecture de l’Hérault avec les forces vives de l’économie et les institu­tionnels du département, dont il était venu recueillir les problèmes et les propositions, il a ensuite évoqué le plan France Relance.

Le Plan France Relance et son application dans l’Hérault

Le ministre délégué a rappelé les « 86 milliards d’euros engagés par l’État » depuis mars 2020, et détaillé le montant des aides au niveau de notre département : « chaque jour, dans le département de l’Hérault, l’État engage 4,5 millions d’euros d’aides aux entreprises : des aides directes ou de trésorerie ». 60 % des fonds du plan de relance – qui s’étale jusqu’en 2022 – auront été distribués d’ici la fin de l’année 2021, selon lui. En donnant la priorité à l’écologie, la compétitivité, à l’industrie du futur et à la cohésion sociale et territoriale.

Nombreux ont été les intervenants – députés, sénateurs et acteurs économiques – qui ont salué l’engagement plein et entier du préfet Jacques Witkowski pour le territoire de l’Hérault, notamment pour aider les structures qui pâtissent de la crise sanitaire.


Voir la vidéo- interview d’Olivier Dussopt


L’apport des experts-comptables

Pascal Castanet, président délégué de l’Ordre régional des experts-comptables d’Occitanie, a indiqué que sa “profession a été exemplaire pour relayer les dispositifs mis en place par l’Etat pour les entreprises”. Il a souligné qu’une enquête a été diligentée auprès des 21 000 experts-comptables de France pour recueillir leurs propositions en vue de la mise en place du Plan de Relance. “Nous avons 50 propositions à vous faire pour relancer au plus vite l’économie ; certaines concernent la problématique du PGE et de la capacité d’endettement.” 

Le tourisme et la restauration en berne

Invité à s’exprimer devant le ministre et le préfet, Jacques Mestre, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) de l’Hérault, s’est alarmé des conséquences du nouveau couvre-feu, porté à 18h00 dans toute la France depuis le 16 janvier, et qui va empêcher la vente à emporter au-delà de cet horaire. « Alors que c’est le seul moyen qu’ont trouvé les restaurateurs pour dégager un chiffre d’affaires », a-t-il dit. On sait depuis que la livraison restant autorisée, la filière ne sera pas aussi impactée qu’il ne le craignait lors de la rencontre avec le ministre. Jacques Mestre s’est dit inquiet pour la filière du tourisme, d’autant qu’aucune date de sortie de crise ne se profile pour ce secteur. De plus, les employés et saisonniers étant parfois forcés de se reconvertir du fait de la situation, « Nous craignons de nous retrouver sans personnel quand on pourra rouvrir », explique-t-il.

Concernant le couvre-feu, le ministre Olivier Dussopt a indiqué se ranger à l’analyse du ministère de la Santé concernant son efficacité dans la lutte contre la propagation du Covid-19, au vu des résultats enregistrés dans la première série de départements concernés. Il a également fait état d’une décision destinée à soutenir les professionnels pratiquant le click and collect : « Pour les pertes d’activité de décembre et janvier, le chiffre d’affaires réalisé en click and collect ou en vente à emporter ne sera pas comptabilisé pour le calcul de l’aide via le fonds de solidarité, afin d’encourager un maintien de l’activité minimal ».

Revoir les critères pour les entreprises nouvellement créées

Pour sa part, le président de la CCI de l’Hérault, André Deljarry, a souligné que 7 500 entreprises ont été créées en 2020 dans l’Hérault. C’est positif, certes, mais certaines ont ouvert seulement durant quelques jours, du fait des conditions sanitaires ! Il a signalé la difficulté que rencontrent les entreprises créées en 2020, donc non-éligibles aux aides de l’État, puisqu’elles ne disposent d’aucun chiffre d’affaires de référence.
Olivier Dussopt a dit prendre en compte leur situation : « Pour bénéficier du fonds de solidarité, il fallait que la société ait été créée au 31 décembre 2019 ; nous avons ramené cette date au 1er septembre 2020. Nous regardons si nous pouvons la rapprocher encore ». Il a également rappelé la récente décision du gouvernement de permettre le report d’un an des premiers remboursements des PGE (prêts garantis par l’Etat), la nouvelle deadline étant portée à mars 2022, au lieu de mars 2021.

Des difficultés pour emprunter et des rigidités qui nuisent à l’économie

Lorsque Marc Aufort, président du Medef de Béziers, a regretté que les entreprises se voient opposer par les banques une fin de non-recevoir lors d’une demande d’emprunt en raison de ratios d’endettement dégradés, le ministre délégué chargé des Comptes publics a indiqué être en contact avec la Banque de France et les banques pour résoudre ce problème.

Samuel Hervé, président du Medef Hérault Montpellier, a exprimé sa déception que les banques ne soient pas restées dans un processus numérique pour les demandes d’emprunt, alors qu’elles y étaient passées sans problème lors du premier confinement, pour l’attribution du PGE notamment. Idem pour les greffes des tribunaux de commerce, trop rigides à son goût. C’est préjudiciable à l’économie, selon lui. Un avis que le ministre Olivier Dussopt a dit partager…

Manque de confiance pour l’événementiel

A son tour, Grégory Blanvillain, PDG de Com’event Organisation et président de Repère Méditerranée – association regroupant les professionnels de l’événementiel et connexes –  s’est alarmé du manque de visibilité sur les prochains mois, donc de confiance. A cause de cela, plus aucun événement ou congrès n’est organisé. Il faut « restaurer la confiance », car selon lui, sans cela, « on ne retrouvera pas un niveau d’activité normal avant 2023 ou 2024 ». Ces événements font vivre les hôtels, les restaurants, les traiteurs et les taxis, a-t-il rappelé. Grégory Blanvillain prône donc l’instauration d’un système concret qui restaure la confiance des organisateurs et les soutienne en cas d’annulation, afin que des événements soient programmés même en l’absence de visibilité. Pour l’instant, « nos carnets de commandes sont vides », a-t-il asséné, espérant être entendu pour que les événements reprennent au moins en septembre 2021.

La viticulture fragilisée

Prenant sa suite, Jérôme Despey, qui préside la Chambre d’agriculture de l’Hérault, a évoqué les difficultés rencontrées par les horticulteurs et les producteurs de volailles notamment, même si, selon lui, la filière agricole s’en sort bien. Il a insisté sur le manque à gagner enregistré par la filière viticole du fait de la fermeture des restaurants. Et a rappelé l’impact des droits d’export mis en place par l’Amérique du Nord. Il a fortement regretté que certains dispositifs d’aide qui fonctionnent disposent de trop peu de fonds au vu du nombre de personnes qui y sont éligibles. « Vingt-quatre heures après l’ouverture sur Internet de l’inscription à l’aide, il n’était déjà plus possible d’en bénéficier ! », s’est-il exclamé.
A cela, le ministre a répondu que s’il était constaté que des fonds du plan de relance n’étaient pas employés, ils seraient redispatchés sur des dispositifs très demandés, comme celui évoqué par Jérôme Despey. Il a souligné également que Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, avait la veille annoncé un renforcement du fonds de solidarité pour les viticulteurs.

 

 

Virginie MOREAU
vmoreau.hje@gmail.com

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