[VIDEO] Montpellier : « il se passe quelque chose, ici, en Occitanie ! » Rima Abdul-Malak, ministre de la Culture

L’essor culturel et créatif dans la région est plus que perceptible, c’est un mouvement puissant. En réunion, face aux entreprises retenues dans le cadre de l’appel à projets pour « la Grande Fabrique de l’image » du plan France 2030, c’est à plusieurs reprises, et toujours dans un immense sourire que la ministre l’a exprimé : « il se passe quelque chose, ici, en Occitanie ! » Une explication s’imposait ! Interview.

Pour la ministre de la Culture, c’est clair : « on arrive aujourd’hui avec le plan France 2030, qui est un plan d’investissement extrêmement ambitieux et il trouve une amplitude particulière ici parce qu’il y a cet esprit coopératif d’une part, et un esprit pionnier d’autre part. » 

François-Xavier Lauch, Préfet de l’Hérault a pu noter tout la dynamique produite par « l’effet de levier du plan France 2030. » L’Occitanie s’est distinguée en comptant « le plus grand nombre de lauréats de l’appel à projets pour la Grande Fabrique de l’image » précise la ministre de la Culture. Si 68 projets ont été retenus au niveau national, ce sont 11 lauréats uniquement pour la région Occitanie. Dans les locaux de l’école d’effets visuels ARTFX à Montpellier, la ministre a pu souligner l’importance de ces initiatives pour le développement culturel et économique du territoire, tout en n’écartant pas la compétition à mener sur le marché international : « les plateformes sont une réalité du rapport à la Culture […] À nous d’en faire des partenaires, plutôt que des ennemis ou des adversaires. »

Studios et formation sont les deux axes de la stratégie d’accélération pour la filière ICC (industries culturelles et créatives) qui vise à faire face aux défis liés à la transition numérique de cette industrie. Si les réalisateurs de la Nouvelle Vague, comme François Truffaut, Jean-Luc Godard et Éric Rohmer aspiraient à un cinéma plus spontané et personnel, c’est la technologie qui leur avait permis de sortir des studios grâce à la pellicule Fujifilm ou Kodak, plus sensible à la lumière. Cette technologie « moderne » offrait à l’époque, aux réalisateurs, l’opportunité de tourner avec des équipements plus légers et dans des conditions d’éclairage naturel. Aujourd’hui l’IA et le numérique, les invitent à retourner en studios.

Grande Fabrique de l’image. Parmi les lauréats figurent des acteurs clés tels que TAT Studio de Toulouse, Pics Studio, les studios France TV à Vendargues, The Game Bakers, Mathematic, The Yard, ainsi que des écoles spécialisées comme Travelling, D.E.F.I Production, Audio Workshop, et ARTFX. Ces entités intègrent ce secteur en pleine expansion avec l’ambition d’exister durablement à l’international.

Un investissement de 350 millions d’euros sera alloué aux 68 lauréats. L’Occitanie se prépare à devenir un hub attractif pour les professionnels du monde entier, avec la construction d’infrastructures dédiées. Un exemple notable, c’est le projet Pics Studio près de Montpellier, qui comprendra trois sites distincts : un campus à Saint-Gély-du-Fesc avec des plateaux de tournage et un centre de formation, des plateaux supplémentaires à Fabrègues. Pérols est aussi dans la boucle pour l’hébergement des professionnels.

Au programme du déplacement de Rima Abdul Malak, une présentation de la candidature de Montpellier-Sète en tant que capitale européenne de la culture pour 2028, avait eu lieu dans la matinée, à la Maison des relations internationales Nelson Mandela. « Une candidature très particulière » a-t-elle précisé. Certes, avec un package de 154 communes de Sète à la Camargue, il y a un côté mastodonte face à Rouen, Bourges ou Clermont-Ferrand. Suspense, donc ! Et la réponse, le 13 décembre prochain.

En soirée, Rima Abdul Malak s’est rendu à Sète pour assister au spectacle « Baal » de la compagnie Groupe Noces Danse Images, mais elle a aussi rencontré au Musée international des arts modestes (MIAM) Bernard Belluc, et Hervé Di Rosa, les fondateurs de cette institution culturelle unique.

Une rencontre passionnante, des échanges riches et poétiques avec le conteur extraordinaire qu’est Belluc, capable de nouer un dialogue entre la culture savante, la culture populaire et l’Histoire. Face à ce concept d’art modeste, devant les vitrines d’exposition de Bernard Belluc, c’est la ministre de la Culture qui lui offrira en ce mois de novembre 2023, sa plus belle définition : « ce qui est de l’art, ce n’est pas d’avoir la Vache Qui Rit, c’est l’installation, il y a là un regard d’artiste qui compose un tableau. »