Société — Saint-André-de-Sangonis

[VIDEO] Saint-André-de-Sangonis, manganèse dans l'eau : après 44 jours de restrictions, "l'eau du robinet est de nouveau consommable" 

La nouvelle est venue le 30 novembre avec la confirmation de l'ARS : "les habitants de Saint-André-de-Sangonis peuvent à nouveau consommer l'eau du robinet".

“On est soulagés”

Le 12 octobre, une interdiction complète avait été émise en raison d’une concentration jugée “très élevée” de manganèse dans l’eau du robinet, entraînant une interdiction de consommation pour toute la population et la distribution de bouteilles d’eau. Suite à l’installation d’une station de filtrage et quatre cuves de filtration aménagées par la société héraultaise Saur, le nettoyage complet du château d’eau et plusieurs contrôles en novembre, la Communauté de communes de la Vallée de l’Hérault et l’ARS Occitanie ont annoncé ce jeudi que “tous les résultats étaient bons”.

“On délivre aujourd’hui une très bonne nouvelle pour les habitants, les seuils de manganèse sont conformes aux attentes et aux recommandations, confirme Mathieu Pardell, directeur départemental de l’ARS. On les invite à reboire de l’eau potable du robinet après un mois et demi de restriction d’usage, une période qui a du être particulièrement difficile.”

Une nouvelle officialisée le 30 novembre, jour de la Saint-André, un signe pour le maire de la commune. “C’est une belle fête, se réjouit Jean-Pierre Gabaudan. 44 jours à distribuer de l’eau, l’inquiétude des Saint-Andréens, ça a été très compliqué. Ce n’est pas évident pour une ville de 6 500 habitants, surtout qu’au début on nous a dit : ‘l’eau n’est pas consommable’, ‘il va falloir mettre des unités de filtration’, ‘couler du beton’, etc. Et puis finalement, comme nous avons de belles entreprises en France et de belles équipes à la Vallée de l’Hérault, qui ont pris en charge la distribution de l’eau et dialogué avec les habitants, on y est arrivé. Franchement, on est soulagés, on va pouvoir passer des fêtes de Noël tranquilles, boire le Pastis comme on dit chez nous”.

44 jours d’intervention

Derrière la grande opération de filtrage de l’eau, le groupe Saur, une société spécialisée dans le captage, le traitement et la distribution de l’eau. “Le but du jeu était d’installer un système de traitement pour retenir le paramètre qui posait soucis sur la commune de Saint-André de Sangonis, en l’occurrence le manganèse, explique Vincent Gauze, directeur travaux pour la société Saur pour le Languedoc-Rousillon. On a installé un système de filtration, similaire à celui qu’on peut trouver dans les piscines, mais avec un matériau filtrant à l’intérieur qui permet de retenir le manganèse”. 

Mélanie Mandon, responsable travaux d’équipement sur la zone, poursuit : “Concrètement, on a détourné l’eau avant qu’elle n’arrive dans les réservoirs pour qu’elle passe dans le filtre et qu’elle puisse être traitée avant d’alimenter la ville”. Chaque cuve a la capacité de filtrer 20 m3 d’eau par heure, capturant et traitant le manganèse dissous, le transformant en forme solide et le bloquant dans les filtres. “Régulièrement, on va faire des lavages des filtres à contre-courant pour maintenir la qualité et la durabilité de ce traitement”, précise-t-elle.

Pour Jean-François Soto, président de la Vallée de l’Hérault et du Pays Cœur d’Hérault, si une situation comme celle vécue par les Saint-Andréens a pu être résolue avec “efficacité et réflexion”, c’est en partie grâce au transfert des compétences eau potable et assainissement à la communauté de communes : “En tant qu’élus responsables, on a su et pu inverser certains projets de notre Plan Pluriannuel d’Investissement par rapport à d’autres, afin de faire du règlement de cette situation d’urgence notre priorité. L’état d’esprit global qui nous a permis d’opérer est celui de l’unité, celle des 28 élus de la CCVH”.

Même son de cloche pour le sous-préfet de Lodève Eric Suzanne : “Je suis soulagé que la gêne à la population soit terminée. Je peux comprendre qu’elle ait duré un certain temps parce qu’il y a un temps industriel mais il faut mesurer que les élus ont vite travaillés, une cellule d’urgence a été convoquée. (…) Dans ces situations, il faut avoir une élite élue, ainsi qu’une élite scientifique et technologique, prêtes à travailler aux difficultés que posent le XXIe siècle”.

La question du manganèse aura représenté 300 000 € de dépenses de la Communauté de communes pour un retour à la normale et la distribution de bouteilles d’eau potable, pour ces dépenses, la Vallée de l’Hérault bénéficiera d’une aide exceptionnelle de l’État d’un montant de 108 000 euros.

Vers une solution pérenne ?

Comment garantir que le problème ne reviendra pas, à l’heure où la source du problème n’a pas encore été identifiée ? Pour le moment, difficile à dire, mais Mathieu Pardell se veut rassurant : “A l’ARS, nous effectuons une surveillance à deux niveaux, un contrôle sanitaire classique de manière hebdomadaire et, quand il y a un problème comme ici, deux à trois analyses par semaine avec un contrôle resserré. De plus, chaque gestionnaire de réseau d’eau fait des analyses de son côté. C’est ce double contrôle qui nous a permis de prendre le problème à temps et de poser une restriction de la consommation, c’est une preuve que le système fonctionne.”

Autre question : l’équipement Saur, qualifié de “temporaire” à son installation, actuellement loué à la CCVH, doit-il rester ? “Pour l’instant, on est toujours sur un système de location mais à mon avis, on va prendre d’autres dispositions, avance Jean-François Soto. On va étudier les faits, voir quel est le bon mode opératoire, mais ce qu’il faut retenir aujourd’hui c’est que le problème est traité. La question de la location et de l’achat, c’est de la cuisine interne”. 

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