Politique — Vallée de l'Hérault

[VIDÉO] Vallée de l'Hérault : Chantiers en cours, projets à venir, "quand les temps sont durs, seuls les durs avancent" selon Jean-François Soto

La Communauté de Communes de la Vallée de l'Hérault est en pleine mutation, avec l'arrivée en 2024 et 2025 de nombreuses infrastructures actuellement en construction. Etat des lieux des projets en cours et à venir avec le président de la collectivité, Jean-François Soto.

Dans la Vallée de l’Hérault, de nombreux aménagements sont en cours et vont voir le jour dans les deux ans qui viennent. Côté développement durable, d’abord, la passerelle piétonne et cyclable sur l’A750 sera posée à la mi-mars. Elle permettra de relier le centre-ville de Gignac aux équipements du sud de la ville comme le lycée Simone-Veil et la halle des sports Gilles-Fermaud. Elle s’inscrit également dans la future liaison cyclable nord-sud du territoire intercommunal. Fin avril, c’est le pôle d’échange multimodal (PEM) de 8 300 m2 qui sera mis en service. Il accueillera des cars interurbains Lio de la Région, des abris vélo sécurisés, un parking de 82 places et une borne de recharge de véhicules électriques. Dès 2026, une Maison du tourisme et des mobilités complètera l’offre.

Début 2025, l’extension du pôle santé, dont les travaux commencent ce mois-ci, sera terminée et pourra accueillir un scanner et une Unité de Soins Non Programmés (USNP), c’est-à-dire un service de traitement des urgences non vitales vers lequel les pompiers pourront conduire certains patients. Le patrimoine local sera également entretenu avec le début des travaux de l’abbaye d’Aniane en avril pour une durée d’un an. Enfin, les équipements sportifs ne sont pas en reste avec la finalisation, au printemps, des travaux du premier terrain intercommunal de tambourin qui pourra accueillir des matches internationaux et la mise en service, en septembre prochain, de la piscine de l’Institut médico-éducatif L’Ensoleillade à Saint-André-de-Sangonis.

Rencontre avec Jean-François Soto, président de la CCVH et maire de Gignac

Hérault Tribune : Un autre de vos grands projets qui va être opérationnel dans les semaines à venir est le centre de formation des pompiers. Que va-t-il apporter au territoire ?

Jean-François Soto : Le nouveau Centre interdépartemental de formation (CEIFOR) des sapeurs-pompiers sera doté d’un bâtiment administratif et de formation, d’un plateau technique, d’une remise d’engins et d’un centre de secours école. Il possède des salles où on peut recréer des univers de feu de forêt, de bateau, de feu d’immeuble. Il pourra accueillir plus de 300 personnes. Ce projet est porté par le Département, le SDIS et l’État et il représente pour le territoire 25 000 passages par an : des pompiers non volontaires, pompiers professionnels, les pompiers volontaires. Il y aura aussi la police nationale, municipale, la gendarmerie. Peut-être des grands groupes industriels comme Vinci. Tous ces gens vont venir consommer sur le territoire, peut-être y habiter. C’est énorme !

Interview de Jean-François Soto, président de la CCVH

Vous avez voté un budget 2024 à 72 millions d’euros, quels sont les projets pour la Vallée de l’Hérault ?

Ce projet, c’est de l’activité économique, c’est de la modernisation, c’est du respect du patrimoine et de l’environnement. Je rappelle que la Vallée de l’Hérault accueille 800 à 1 000 nouveaux habitants par an. C’est un des lieux du département de l’Hérault qui accueille le plus, hors sphère métropolitaine. Donc il faut faire face. C’est pour cette raison que nous avons une politique proactive sur ces sujets-là. La Vallée de l’Hérault joue son rôle de centralité à cœur. Ce qu’il faut retenir sur le budget 2024, c’est le côté courageux, les prises de décision, c’est la volonté de soutenir tous les segments de l’économie, parce que ça veut dire qu’on donne du travail pour le bâtiment, pour l’agriculture, pour le commerce, il y a beaucoup d’installations de commerce, de TPE dans le secteur de Gignac mais aussi sur les parties un peu plus artisanales et industrielles, comme Saint-André, Aniane, Saint-Pargoire, le Pouget et Montarnaud. Donc on fait des effets leviers. C’est cette vélocité dont on a su faire preuve dans notre Plan pluriannuel d’investissement, le plan financier et cohérent que nous avons pris en début de gouvernance, qui fait qu’aujourd’hui, on est sur une politique d’investissement de quasiment 24 à 25 millions d’euros par an. C’est énorme, c’est colossal !

Vous avez fait sortir de terre de grands projets depuis le début de votre mandat grâce à d’importants partenariats financiers avec notamment l’Etat et la Région…

Notre grand atout dans la Vallée de l’Hérault c’est que lorsqu’on pose un dossier, il est mature et on va jusqu’au bout. Donc, c’est plus facile que l’Etat, la Région, le Département, l’intercommunalité et la commune s’associent. Nos dossiers sont matures, ils sont réfléchis parce qu’ils sont positionnés. On sait par exemple que le cinéma, on le mettra à tel endroit, l’Alternateur, à tel autre. Notre volonté c’est d’emporter et de maintenir cette adhésion. Nous avons un réel projet de territoire.

Evidemment, nous faisons tout pour aller chercher des soutiens, mais à l’inverse, ceux qui nous soutiennent ont des résultats. Par exemple le PEM, la passerelle, le pôle santé, le lycée, la halle des sports, le CEIFOR, pour ne citer que ceux-là. Que ce soit pour l’État, la Région, le Département, l’Intercommunalité, on remplit la mission du mandat qu’on nous a donné.

L’eau est un des grands défis de la Vallée de l’Hérault. Comment y faites-vous face ?

Aujourd’hui, la question du partage des ressources se pose. Il faudrait être totalement irresponsable pour ne pas l’analyser. On essaie donc d’optimiser et de créer une autoroute de l’eau, nord-sud, est-ouest, de manière à ce que nous puissions nous organiser en cas de coup dur. Heureusement que nous avons anticipé. Parce que, avec toute cette anticipation, regardons ce qui s’est passé sur Saint-André-de-Sangonis. Le manganèse existait depuis toujours et le fait qu’ils aillent chercher l’eau de plus en plus bas a fait ressortir un peu plus cet élément. Il a fallu être en capacité de mobiliser des budgets, des moyens techniques, des moyens humains. On a réagi en 44 jours, après avoir distribué quasiment 400 000 bouteilles d’eau. Entre l’installation des nouvelles cuves et les distributions d’eau, ça a coûté à la collectivité près de 400 000 euros. C’est là où l’échelle intercommunale démontre toute sa pertinence, son efficience.

Comment vous voyez le territoire dans 10 ans ?

L’adage dit que quand les temps sont durs, seuls les durs avancent. Nous avons fait le choix de continuer à avancer alors que les temps sont très durs. Je pense qu’il n’y a rien de pire que d’arrêter la machine. Parce que si on l’arrête, c’est difficile de la faire repartir. Et donc, là, on modernise. On est un accélérateur de bien-vivre, et de lien. Il me semblerait pertinent que le pays Cœur d’Hérault se rassemble en une grande agglomération. Parce que nos voisins se structurent : la métropole de Montpellier, le Pic Saint-Loup, l’agglomération de Lunel, le Pays de l’Or, Béziers-Méditerranée, Agde-Méditerranée, Sète. Donc, l’échelle du pays Cœur d’Hérault me paraît être un territoire pertinent. Puisqu’on a fait le Schéma de cohérence territoriale (SCoT)  du pays Cœur d’Hérault, je pense qu’il faut aller plus loin, le rassembler, aller plus haut.

L’autre option, dans 10 ans pour la Vallée de l’Hérault, sur la base de la convention Petites Villes de Demain (PVD) Gignac-Saint-André, et d’une communauté de communes Vallée de l’Hérault proche des 50 000 habitants, serait de créer notre propre agglomération rurale. Mais l’idée, c’est de faire un grand pays Cœur d’Hérault. Je pense que ce serait le plus intelligent.

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Commentaires

  1. Jean François Soto à une vision globale de l’avenir de son canton, avec ambition mais avec intelligence. Son attachement à Gignac et ses alentours transparaît dans tous les projets qu’il mène. Bravo à lui et son entourage

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