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LETTRE OUVERTE AUX ELUS LOCAUX Eau et assainissement : régie ou DSP ?

LETTRE  OUVERTE  AUX  ELUS  LOCAUX Eau et assainissement : régie ou DSP ?    Les mairies…

LETTRE  OUVERTE  AUX  ELUS  LOCAUX

Eau et assainissement : régie ou DSP ? 


 

Les mairies sont légalement tenues d’assurer à leur population certains services publics dont l’eau potable et l’assainissement (c-à-d l’épuration des eaux d’égout). Au lieu d’accomplir eux-mêmes ces 2 missions les élus locaux les confient souvent à des entreprises privées. Est-ce normal ? Non :

A force de concentration industrielle, le marché de l’eau et de l’assainissement est désormais dominé par 3 multinationales : la SAUR, VEOLIA et la Lyonnaise des eaux, membre du groupe SUEZ.

Quand il ne reste plus que 3 concurrents il est naïf de croire que la concurrence persiste. A trois, il est très facile de s’entendre pour se partager le marché. Cette complicité, notamment entre VEOLIA et SUEZ, les 2 géants du secteur, est prouvée par l’existence de filiales communes. Les prétendus « concurrents » sont un monopole de fait. Ils peuvent donc imposer leurs conditions à leurs clients qui sont contraints d’accepter des contrats scandaleux. C’est ainsi que les Biterrois paient l’eau la plus chère de France et sont ligotés par un contrat de très longue durée signé avec la Lyonnaise des eaux il y a plusieurs dizaines d’années. 

Dans le préambule de la Constitution française de 1946, repris dans l’actuelle Constitution, on lit que toute entreprise qui a les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait doit devenir propriété de la collectivité. La Constitution est la loi suprême de la République. Tout ce qui se fait dans notre pays doit être conforme à la Constitution. Donc  SAUR, SUEZ  et VEOLIA devraient être nationalisés. Que cette nationalisation n’ait pas été opérée et qu’elle ne soit même pas envisagée  prouve la puissance de ces multinationales qui sont capables d’imposer leur volonté même au parlement et au gouvernement. Ces mastodontes sont des Etats au-dessus des Etats et vivent impunément au-dessus des lois de la République. A fortiori les élus locaux ne sont-ils que des fourmis devant les éléphants VEOLIA, SUEZ et SAUR.

Outre leur entente qui supprime toute concurrence et leur puissance financière qui permet d’acheter bien des complicités, ces multinationales, ayant à leur service des milliers d’experts, disposent d’une compétence scientifique, technologique économique et juridique qui intimide et infantilise les élus locaux. D’ailleurs à force de déléguer le service public à des entreprises privées,  nos élus ont perdu toute expérience de la gestion. Ils ne sont même plus capables de juger le travail et les choix techniques faits par les prestataires privés. Les élus ne contrôlent pas le délégataire : c’est le délégataire privé qui domine les élus et impose les choix techniques et financiers les plus conformes aux intérêts de ses actionnaires.

Dans son magazine N° 54 de novembre/décembre 2014 la communauté d’agglomé-ration biterroise ose écrire qu’en matière d’eau et d’assainissement « l’agglo reste maître du jeu : c’est elle qui fixe les prix, les orientations ». Les auteurs de cet article prennent leurs lecteurs pour des enfants. En réalité quand la Lyonnaise des eaux  décide que les boues extraites des eaux d’égout doivent être déshydratées à Agde et brûlées à Béziers, les élus locaux acceptent docilement  ces décisions sans même les discuter. Et quand les élus dénoncent la cherté de l’eau à Béziers, ils reconnaissent involontairement que c’est la Lyonnaise qui fixe les prix. Ils fanfaronnent ces élus qui se prétendent capables de « négocier » avec la Lyonnaise ou VEOLIA une forte baisse du prix de l’eau. Des élus qui reconnaissent eux-mêmes leur incompétence  peuvent-ils négocier avec des experts ? Des collectivités locales surendettées peuvent-elles imposer quoi que ce soit à des trusts multimilliardaires qui règnent sur le marché mondial de l’eau ? Des fourmis peuvent-elles négocier avec des éléphants ?

Le seul choix qui nous soit laissé c’est la poursuite de la désastreuse gestion privée ou le retour à une gestion publique. Cette dernière est la seule solution acceptable. De plus en plus de collectivités territoriales, lasses d’être tondues et menées en laisse par des multinationales, ont décidé de revenir en régie, c-à-d la gestion directe du service public par les élus. Il ne s’agit pas seulement de grandes villes (Paris, Montpellier) mais aussi de petites villes (Alès) et d’innombrables communes rurales. 70% environ des communes sont actuellement en régie pour l’eau et l’assainissement. Pourquoi pas Béziers et toute l’agglo biterroise ?

Le retour en régie exige simplement que soient recrutés et formés les agents nécessaires au service public. Cela demande du temps. C’est pourquoi il faut préparer tout de suite le retour en régie. Les élus de l’agglo biterroise qui veulent attendre la fin (en décembre 2016) du contrat passé avec la Lyonnaise pour « négocier » avec elle un nouveau contrat prouvent qu’ils ne veulent pas d’un retour à la régie. Il est urgent qu’ils se ressaisissent …

 

Comité biterrois du MNLE

(Mouvement National de Lutte pour l’Environnement)

1 bis rue Auber  34500 Béziers  Tél : 04 67 76 28 56

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