AGDE - AMICALE GAULLISTE D’OCCITANIE à l' Ombre de la Croix de Lorraine (4) - Novembre un mois riche en recueillement et en souvenirs

AVEC LES AMIS D’AGDE et L’AMICALE
GAULLISTE D’OCCITANIE à l’ombre de la Croix de
Lorraine (4) Novembre un mois riche en recueillement et en souvenirs

La conférence :

CHARLES DE GAULLE. De Dakar à Saint-Pierre et Miquelon
1940/1941, un tournant dans l’histoire de la France Libre. Ce 12 Novembre en la Maison des Savoirs, Pierre Connan, président de l’U.N.C. a présenté André Bessière*, résistant déporté, historien, auteur de plusieurs ouvrages sur la Seconde Guerre mondiale. Développant cette période importante pour la reconnaissance de la France Libre, André Bessière,
maitrisant parfaitement son talent de conférencier, nous a tenu en haleine. Cette victoire aux portes du Canada, a réimposé la France Libre et la personnalité du général auprès des gouvernements canadien, anglais et américain.
C’est sur une belle illustration photograhique de Jean-Louis Roque que l’auditoire attentif et captivé a pu revivre, le cuisant échec du débarquement des Forces Françaises Libres à Dakar, le 23 septembre 1940, l’isolement auprès des alliés, du général de Gaulle et celui de la France Libre qui s’en est suivi. Au fil des minutes nous avons vibré devant l’exceptionnelle opiniâtreté du général de Gaulle.

Opiniâtreté qui lui a permis, envers et contre tous, de poursuivre brillament, aux côtés des Alliés, la lutte face aux forces de l’Axe, jusqu’à la victoire finale. De Brazzaville, s’appuyant sur les possessions françaises ralliées après le drame de Mers-el-Kébir, il a été de tous les combats pour la France. Dans cet esprit, il a donné tous pouvoirs à l’amiral Muselier pour conduire sa politique de ralliement. Politique commencée par l’adhésion des îles de l’Atlantique-nord rangées sous la francisque pétainiste. C’est ainsi que le 24 décembre 1941 les îles de Saint-Pierre et Miquelon ont été libérées et que, le lendemain, les habitants de l’archipel ont plébiscité le ralliement au général De Gaulle, dans leur immense majorité, préfigurant à la face du monde les événements qui se
passeront à la Libération !

Au cœur de l’assistance :
Avec sa simplicité et sa gentillesse naturelles, André Bessière a tenu, à répondre à ses interlocuteurs, commentant sa conférence avec des détails recueillis par lui-même et son épouse, à Saint-Pierre et Miquelon. Récits vrais, émouvants, sur un ton alerte, comme si les ans et les terribles épreuves de la déportation n’avaient pas de prise sur lui. Quel magnifique
exemple !
C’est sur la promesse de nous retrouver que nous nous sommes séparés enrichis
d’une belle page de notre Histoire de France !
En marge de la conférence :
L’Aconit, la bataille de l’Atlantique et un héros à Agde
En évoquant Saint-Pierre et Miquelon, comment ne pas penser à l’Aconit et à la Combattante, deux navires des Forces Navales Libres qui ont participé à cette épopée, à bord desquels a servi notre compagnon Albert Van Gesyghem ?
Un héros, Albert Van Gesyghem :
Valeureux marin de la France Libre, brave parmi les braves, Albert est né à BURST en Belgique, le 26 août 1912, il a commencé sa carrière à l’EMC LORIENT le 5 avril 1929. Le 1er Juillet 1940, répondant à l’Appel du général De Gaulle, il le rejoint à Londres et s’engage dans les FORCES FRANÇAISES LIBRES. Il sert, consécutivement à bord des escorteurs «le LEOPARD, l’ACONIT et la COMBATTANTE » navires couverts de gloires et de lauriers glanés sur l’Océan dans les terribles affrontements de la Bataille de l’Atlantique. Il a retrouvé la vie civile après 17 années d’une vie militaire mouvementée, au cours de laquelle il fut torpillé et coulé par deux fois.

Albert dans la « Bataille de l’Atlantique » :
De nuits comme de jours, par temps calmes ou par tempêtes, dans le froid ou sous la chaleur, le sort de la guerre s’est joué là. Vingt-trois millions de tonnes de navires marchands ont été coulés, 3.500 navires Britanniques, 2.000 alliés, 1.000 neutres. 45.000 marins dont 30.248 Britanniques y perdirent la vie. Les Allemands y enregistrèrent la perte de 782 U-Bootes* sur les mille engagés, celle de presque toute leur flotte de surface avec ses 28 000 morts.
Un EXPLOIT : Le 11 mars 1943
Aux moments les plus durs de la Bataille, Albert est à bord de l’Aconit. A 12h05 une colonne de fumée se dresse au-delà de l'horizon, elle est accompagnée d’une énorme explosion. Au même moment le Harvester, navire du convoi attaqué par les Allemands, signale : “Je suis torpillé”. L’Aconit fonce sur le sous-marin ennemi, l’éperonne et le coule. Exploit unique, en quelques heures à peine, il grenade et met un deuxième sous marin hors de combat.

Décoré par le général De Gaulle :
Le 21 avril le Général De GAULLE accompagné du CA AUBOYNEAU, Commandant en Chef des Forces Navales Françaises libres, procède à bord de l’Aconit à une remise de décorations. La corvette ACONIT est citée à l’ordre des Forces Françaises Libres, cette citation comportant le droit au port de la Croix de Guerre avec palme de vermeil pour son commandant. Albert est décoré par le général et cité à l’Ordre des Forces Navales Françaises avec quatre de ses compagnons.
Au terme de 4 ans de guerre, l'Aconit a escorté 116 convois, au travers de 728 jours de mers et 147101 nautiques ( 272 400
kilomètres) soit presque 7 fois le tour de la terre !
Le 1 avril 1943, Albert embarque à bord de la « COMBATTANTE » et le 14 juin 1944, il aura l’honneur d’accompagner le Général De Gaulle pour son premier débarquement sur notre Terre de France.
Dans le même temps le roi d’Angleterre Georges VI, lui attribue la D.S.O., Distingued Service Order. Officier de la Légion d’Honneur, titulaire de la Médaille Militaire à titre exceptionnel, de la Croix de Guerre avec étoile de Vermeil, de la médaille de la France Libre, Albert a fait l’objet de plusieurs citations, reçus de nombreuses décorations Françaises et britanniques, toutes les médailles commémoratives de la Campagne de l’Atlantique et de la Guerre 39/45. Il fut fait Citoyen d’honneur de la Ville de Courseulles et également, Citoyen d’honneur de la Ville « d’UTAH-BEACH Sainte-Marie du Mont.

Agde, un havre de PAIX :

Devenu veuf, il s’est retiré à Agde où jusqu’au dernier jour, il a été soigné et choyé par notre présidente Yvonne Vibert qui a veillé sur lui avec un dévouement admirable. Il s’est éteint dans sa 96ème année, entouré et respecté, heureux et fier d’être membre fondateur de l’Amicale Gaulliste d’Occitanie. Sa modestie, sa grande sincérité dans ses pensées comme dans ses actions resteront présentes en nous.

Jules Cruells Capèce
Les photos de Jacques Amagat : André Bessière, le conférencier, Jean Louis Roque pour l’illustration photographique, la corvette l’Aconit, le général De Gaulle décorant Albert Van Gesyghem, le même avec Yvonne Vibert
*U-Bootes petits sous-marins allemands

AMICALE Gaulliste d’Occitanie chez Jules Cruells Capèce Minutolo, 53 bis rue Sadi Carnot 34300 AGDE

04.67.94.00.10. courriel : Michelangeagde@gmail.com