Agde - Belgique - De la tragédie grecque à la dernière histoire belge -
La crise financière sans précédent vécue par la Grèce et la crise politique…
La crise financière sans précédent vécue par la Grèce et la crise politique qui frappe à nouveau la Belgique sont l’une et l’autre l’aboutissement d’un drame très actuel: le chacun pour soi.
Il aura fallu des mois perdus en tergiversations, hésitations, discours moralisateurs, avant que la Chancelière Angela Merkel donne son feu orange à une aide européenne qui sauve la Grèce de la banqueroute.
Dès la conception de la monnaie unique européenne, l’Allemagne imposa ses conditions.
D’abord sur le choix du nom. Elle devait s’appeler ECU – pour European Currency Unit – mais la consonance trop française de cette dénomination ne plut point à Helmut Kohl, qui préféra le terme EURO, accepté par un Jacques Chirac qui ne refusait rien à personne. Pas même au Prince Rainier, à qui le Président de la République Française promit l’EURO pour Monaco, alors que les institutions européennes n’avaient encore rien décidé.
Va pour l’EURO, dont le Président de la BCE se félicitait qu’il soit coté en-dessous de la valeur du dollar US, alors qu’il se réjouit aujourd’hui de voir un EURO fort !
Un EURO fort qui ne l’est pas. Il est cher, c’est tout.
C’est bien ce que voulait l’Allemagne, un EURO cher, comme l’était le mark. Les Allemands sont encore traumatisés par l’époque d’entre-deux-guerres, quand le mark valait si peu qu’il fallait une valise de billets pour s’acheter un pain.
L’Allemagne bénéficie aujourd’hui d’un excédent commercial important. Ses exportations se font essentiellement vers les autres pays européens, dont la Grèce, prisonnière d’une monnaie qu’elle ne peut maitriser. Impossible, en effet, de jouer la dévaluation, comme elle aurait pu le faire avec la drachme.
Forcés par les Allemands, qui les appellent, avec mépris, des cueilleurs d’olives, les Grecs acceptent avec fatalisme et, il faut le souligner, un courage très hellénique, les exigences européennes. Ce qu’illustre le geste hautement symbolique posé par Nana Mouskouri, ancienne députée au parlement européen, qui fait don du montant de sa pension de retraite à son pays.
Les détracteurs d’une politique d’aide à la Grèce soutiennent qu’il ne faut pas créer de précédent.
C’est tant mieux s’il y en a un, car demain l’Espagne, le Portugal, l’Irlande et aussi la France pourront avoir besoin de la solidarité européenne. Si l’Allemagne préfère risquer la banqueroute de ses 26 partenaires, à qui vendra-t-elle, si elle se produit, ses Mercedes et autres BMW ?
En Belgique, pays où les problèmes, aussi complexes soient-ils, trouvent toujours une solution dans les fameux compromis à la belge, le récent dérapage vient de la volonté de quelques hommes – et de femmes, alors que d’ordinaire elles font preuve de plus de sagesse que nous, les hommes – politiques de faire du « chacun pour soi », en espérant se refaire une santé, à l’occasion d’élections anticipées.
Les monstrueuses inexactitudes et les énormes erreurs d’analyse de la situation, lues ou entendues dans les medias français, montrent à quel point le journalisme est un métier difficile. Il faut cependant qualifier de grosse bourde la présentation, au JT de TF1, d’une carte de Belgique indiquant les Wallons au Nord, les Flamands au Sud, Bruxelles dans la banlieue lilloise et un tracé de frontière linguistique qui fait hurler de rire un enfant de classe maternelle.
Sachons, en tout cas, que la majorité des Belges ne sont pas séparatistes et que peu de Wallons souhaitent le rattachement de leur région à la France.
En revanche, beaucoup d’entre eux rêvent de venir s’installer dans le Midi.
J’en connais beaucoup qui se verraient bien vivre en Agde.
A ceux-là je répète inlassablement, paraphrasant un célèbre vers du dramaturge Pierre Corneille : « Si tu n’es d’Agde, sois digne de l’être ! »
Docteur Daniel Féret – Ancien député européen
Impasse de Bételgeuse, 3
34300 Cap d’Agde