AGDE - Carole RAYNAUD répond à Monique GUITARD
Carole RAYNAUD répond à Monique GUITARD ( NDLR : Voir l'article en question)Madame,En réponse à…
Carole RAYNAUD répond à Monique GUITARD ( NDLR : Voir l'article en question)
Madame,
En réponse à l’article que vous avez rédigé et intitulé «la vie difficile des handicapés sur Agde», permettez-moi, avant de développer, de vous exprimer ma surprise d’y voir attacher le logo de votre famille politique… Famille qui n’a pas hésité, alors que l’échéance était fixée depuis 2005, au 1er janvier 2015, à prolonger les délais de la mise en accessibilité des lieux publics de 9 ans ! Famille politique qui n’a pas eu honte d’imaginer, puis de proposer des mesures qui auraient eu pour effet de baisser l’Allocation d’Adulte en situation de Handicap…
Il y a au moins un point sur lequel nous sommes d’accord, c’est sur le fait que la vie des personnes en situation de handicap est difficile… Tout court ! (Pardonnez-moi mais je préfère dire «personne en situation de handicap» plutôt que «les handicapés» comme vous le dites vous-même… le handicap frappe une personne, une personne n’est pas un handicap).
Je propose de vous éclairer sur le sujet, car il me semble que plusieurs points fondamentaux vous échappent.
Contrairement à ce que vous insinuez, le Maire, en me confiant la vice-présidence du CCAS, l’accessibilité et l’ensemble des affaires sociales de la ville, m’a demandé de continuer la mission menée en faisant en sorte de ne laisser personne « sur le bord du chemin». Ce que je m’évertue à faire chaque jour avec la plus grande détermination.
Sachez que notre vision sur l’accessibilité va bien au delà du regard que vous semblez porter vous-même sur le sujet et qui me semble quelque peu réducteur…
La Ville s’est engagée fortement au travers son AD’AP (agenda qui a, d’ailleurs, été approuvé en conseil municipal et qui concerne près de 140 bâtiments communaux). Veuillez noter au passage que, selon les services de l’Etat en charge de cette question, la Ville fait figure d’exemple quant à la qualité de son Ad’AP, aussi et surtout à la rapidité de son élaboration et de son adoption.
Nous avons également élargi «la commission communale accessibilité et vie quotidienne de la ville d’Agde» à l’ensemble des domaines d’intervention de la commune, ce qui souligne, Madame, notre volonté d’avancer avec efficience et au delà de ce qu’impose la loi.
Vous faites également référence aux défauts d’accessibilité des commerces du centre ville. Je vous rappelle que ces mêmes commerces ont l’obligation d’inscrire dans un agenda, avant de l’adresser au préfet, la mise en conformité de leur établissement. Conscients des difficultés des commerçants face à cette obligation, nous avons déployé un dispositif d’accompagnement qui leur est dédié et qui est fortement utilisé. Nous ne pouvons que saluer les efforts non négligeables qui ont été réalisés et vous rassurer sur le fait qu’une grande majorité d’entre eux se sont engagés, comme la loi le prévoit et ce, malgré les sacrifices financiers énormes que cela représente pour les plus petits d’entre eux. Je vous rappelle, cependant, que la Ville ne peut être tenue responsable malgré tout de l’accessibilité du secteur privé (tout comme la SNCF).
En matière de transports…
Par délibération en date du 29 juin 2015, la CAHM a approuvé le nouveau Schéma Directeur d’Accessibilité (Agenda d’Accessibilité Programmée) du réseau de transport en commun urbain.
Ainsi, lors de la séance du 16 février 2016, le Conseil Municipal d’Agde a délibéré pour approuver ce nouveau «SDA-AD’AP» nécessaire à la mise en accessibilité des 115 points d’arrêts prioritaires de la commune. Les coûts estimés pour cette opération sont de 368 944,00 € HT en 2016, 307 362,00 € HT en 2017 et 348 070,00 € HT en 2018.
Mais voyons désormais au sens plus large et comment nous rendons la vie plus facile à ceux qu’elle n’a pas épargnés :
Le Cap d’Agde ! C’est parce que le Cap d’Agde est la première station de France en termes d’accueil qu’elle se devait d’être en capacité de rendre accessible la plage et la mer à tout un chacun et ce, quel que soit le type de handicap. Nous venons d’obtenir le label «tourisme handicap» pour la plage de la Roquille (accessible désormais pour les 4 types de handicaps) et désormais toute personne en situation de handicap, ou non, peut profiter des trésors de notre belle station sans aucune contrainte et quel que soit le type de handicap ! C’est une très grande fierté pour nous que d’avoir obtenu ce label qui vient récompenser notre détermination à faire en sorte, je vous le rappelle, que personne ne soit laissé… sur le bord du chemin ou, pour ce cas précis, au bord de l’eau !
Et l’accessibilité des malentendants ?
Notre devoir est de prendre en compte, au sens large, le problème de l’accessibilité ; c’est là où je pense que votre vision sur le sujet est quelque peu «réductrice». Savez-vous qu’en France, plus de 5 millions de personnes sont concernées par un problème auditif ?
C’est exactement pour cette raison que, dans quelques semaines, les usagers en situation de handicap auditif verront leur communication simplifiée lors de leurs échanges avec les services municipaux grâce au dispositif ACCEO. Ce dispositif sera généralisé sur l’ensemble des services communaux ainsi qu’auprès des commerçants de la ville qui le souhaiteront.
Mais voila, l’accessibilité c’est également l’accès aux loisirs, aux sports, aux droits, aux soins, à l’école… et notre mission est d’accompagner l’ensemble des administrés dans les difficultés rencontrées au quotidien, avec le soutien du conseil départemental dont c’est la compétence administrative et avec qui la Ville, au travers de son CCAS, œuvre en étroite collaboration.
Enfin, vous évoquez fébrilement le sujet du vieillissement de la population et pourtant, pour être plus précise, Agde compte un tiers de sa population âgée de 60 ans et plus, c’est de loin nettement supérieur à la moyenne nationale. C’est exactement pour cette raison que nous installons sur la Ville un volet fort de prévention et d’accompagnement du vieillissement de la population et je citerai, pour exemple, la première édition du salon connecté qui a d’ailleurs reçu l’intérêt de près de 250 experts sur la question, venus participer aux conférences sur le sujet. Pour aller plus loin sur la question et à l’initiative du Maire, sachez qu’un groupe de réflexion et de travail indépendant (Think-Tank), composé d’experts issus de divers horizons, travaille précisément sur le sujet. Leurs travaux, suscitant aujourd’hui l’intérêt, se trouve actuellement renforcés d’experts du secteur gérontologique, d’industriels, etc.
La liste est longue, Madame, pour vous témoigner de notre engagement et j’espère, au travers de cette réponse, avoir réussi à vous éclairer au mieux sur la question.
Je reste toutefois à votre disposition pour en parler plus longuement.