Agde - Compte rendu de Conseil du 10 Mai 2006 .. par Antoine Allemand
Gilles d'Ettore annonce un ordre du jour assez fastidieux avant de demander à Didier…
Gilles d’Ettore annonce un ordre du jour assez fastidieux avant de demander à Didier Denestebe de poser « sa traditionnelle » question orale.
Onze pas grand’chose
Denestebe s’étonne de la mise au rancard du responsable de la Police municipale nommé il y a moins d’un an et jusqu’ici encensé par la communication municipale.
Cette « modification dans l’organigramme » intervient après la mise hors circuit de « onze » (en fait 12) membres de l’encadrement municipal : le directeur général des services (2 fois), les directeurs des services des festivités, des sports, des droits de place, le responsable de l’entrée du quartier naturiste, le responsable technique des bâtiments, la présidente,le directeur, les responsables de la comptabilité et de la sécurité de la SODEAL et par deux fois le responsable de la Police Municipale.
Réponse de votre maire : « Onze changements en 5 ans c’est pas grand’chose, j’agis uniquement en fonction de l’intérêt général… je n’ai ni à rendre compte des raisons ni forcément à expliquer pourquoi. »
Denestebe fait remarquer que le CPE n’a jamais été mis en place officiellement (sauf à Agde)
Didier faudrait pas tout mélanger : tu vois pas un chef de la PM, piloté par un maire UMP, chargé de la sécurité…de l’emploi !
J’Henri après coup
Préambule surréaliste du sieur Couquet avant sa présentation du compte administratif : « Je ne pense pas que quelqu’un dans cette salle s’attende à une surprise… Vous ne vous trompez pas, les chiffres sont excellents…Je vous remercie pour votre reconnaissance.»
La salle reste muette (d’admiration ?) mais il est vrai que, lors d’une séance précédente, votre maire avait méchamment apostrophé un auditeur qui s’était permis de sourire.
Restons groupés, une autre approche du collectif budgétaire
Ne voulant quand même pas laisser Henri tout seul face à son miroir, votre maire, comptant tirer, lui aussi, un petit bénéfice de cette magnifique gestion, complète la présentation : « Ceci nous a permis de baisser les impôts sur Agde …C’est une réussite collective, un travail collectif de tous les élus, mon premier adjoint y compris.» (Tiens, pourquoi la précision ? En aurait-il douté ?) et de finir « malgré ce, l’opposition va trouver moyen à critiquer des choses. » (En aurait-il douté aussi ?)
Le passé par Passé-rieux
Régis Passerieux, au moment où « le bilan (de l’équipe d’Ettore) devrait être sur la table si son mandat n’avait été prolongé d’un an » va faire l’historique de cette réussite autoproclamée.
Selon lui, il y a eu, pour Agde, trois périodes :
L’ère Leroy-Beaulieu avec la croissance du Cap qui tirait les recettes vers le haut et un développement financé par le privé qui permettait de tenir les taux d’imposition en dessous ceux de la moyenne nationale. « Tout sur le Cap, la ville a pris du retard. »
L’ère Passerieux : la manne du Cap décroît, il faut procéder aux premières reprises des équipements du Cap et surtout faire un rattrapage des infrastructures agathoises. « Le budget a explosé ; les impôts ont progressé jusqu’à atteindre la moyenne départementale »
Enfin l’ère d’Ettore : « Inégalée en matière d’autosatisfaction alors que la qualité des services publics baisse et que tout se dégrade ».
Commentaire de votre maire (soulagé ou fatigué ?) : « Ouf !!! »
L’exercice chiffré, c’est de la haute voltige
Il n’en reste pas moins que l’exercice se termine avec un résultat positif de 7 millions d’euros.
Didier Denestebe a beau jeu de démontrer que ce « compte administratif ne déroge pas à la règle des années antérieures» : beaucoup de dépenses prévues, ce qui justifie « la hauteur des prélèvements fiscaux », et une réalisation partielle de ces prévisions, ce qui permet de faire « Cocorico pour des excédents artificiellement créés. »
Sur le détail des opérations on en arrive à une situation ubuesque : là où l’opposition voit une progression des dépenses, la majorité voit une diminution et là où la majorité voit une augmentation des recettes l’opposition voit un fléchissement.
Il est vrai que l’on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres, mais les chiffres sont têtus :
Deux exemples :
Couquet souligne une progression de la collecte des droits de place de 7 %, alors que Denestebe constate, lui, une baisse annuelle régulière de 20 %.
Les chiffres transmis : 2003 = 1 074 206 € ; 2004 = 863 533 € ; 2005 = 684 592 €
Plus tard, lorsqu’à l’examen des cessions et des acquisitions de la commune, Denestebe parlera d’un appauvrissement du patrimoine de la collectivité, Couquet trouvera un équilibre entre les recettes et les dépenses
Les chiffres : 2 262 148 € de ventes réalisées en 2005 pour 976 820 € d’acquisitions (soit 1 285 347 € de recettes exceptionnelles à comparer au « cadeau fiscal » de 154 000 € largement octroyé à la population, le fameux 1 %)
Quoiqu’il en soit, comme le proclame votre maire « Je dis et je répète que ce budget est excellent et pouvoir baisser les impôts de 1 %, ça c’est du concret. »
Dont acte…Je vous laisse juges.
Comme à l’école
Votre maire, avant de se retirer comme la législation l’impose, demande le regroupement de l’opération de vote concernant l’ensemble des budgets (principal et annexes).
Denestebe demande si l’on vote chapitre par chapitre. Frey, condescendant, lui rétorque qu’on vote par budget. Passerieux : « Non, le vote se fait régulièrement par chapitre; mais on peut accepter de regrouper tous les chapitres d’un même budget dans un même vote encore faut-il le préciser». Frey qui ne veut pas être en reste : « Si vous vous en rappelez, c’est bien »…
Si votre maire n’avait légalement pas voix aux chapitres, c’est comptablement que son premier adjoint ne devrait pas avoir droit au chapitre.
Bon plan pour petite commune
Il est décidé de modifier les participations pour raccordement au réseau public d’assainissement des campings (300 € par emplacement, 500 € par habitation légère de loisir).
C’est l’occasion pour Didier Denestèbe de s’inquiéter de la nouvelle redevance (SPANC) réclamée aux particuliers non desservis par le réseau public et d’interroger votre maire sur son programme d’équipement.
Réponse de Gilles d’Ettore : « C’est une obligation faite par la loi (ce qui est vrai pour la création du service, mais faux pour la taxe )… Vous ne dites que des bêtises. Nous travaillons sur les 500 000 m2 de la commune (on comprend qu’il y ait des zones oubliées)…Nous avons un plan de rattrapage que nous présenterons. »
Il lui faudrait aussi un oral de rattrapage…
Le centre ville désormais anrumé
Votre maire se félicite que, par décision de madame Vautrin, ministre déléguée à la condition sociale, le cœur de ville soit désormais éligible à l’ANRU. Il s’agit d’un outil qui permet de regrouper les moyens financiers d’intervention sur des projets de rénovation urbaine.
Votre maire se dit d’autant plus fier de cette décision que jusqu’à ce jour le conventionnement avec l’ANRU n’a concerné que des zones de banlieues sensibles.(Il n’a donc pas l’air de s’inquiéter que le centre ville soit désormais considéré en haut lieu comme un quartier à risques.)
Passerieux déclare s’abstenir au motif que, si lui a créé nombre de structures en cœur de ville, l’actuelle majorité, « à 22 mois de la fin du mandat, a créé une atmosphère d’abandon.»
D’Ettore : « Vous abstenir est complètement ridicule… Nous avons un grand projet, il existe bien…Nous devons répondre favorablement à madame le Ministre. »
Alors, s’il s’agit de faire plaisir à madame le Ministre…Madame comment, d’ailleurs ?…
Problème de représentation ou d’égo
C’est au tour de Frey de soliloquer sur les programmes du contrat de ville et de rappeler tout ce qui a été fait ou pas fait depuis Mathusalem quand il était jeune homme. Tout cela pour faire voter quatre subventions qui ne posaient pas problème.
Faut bien qu’il montre qu’il existe.
Des dossiers en béton vert
Gilles d’Ettore demande d’approuver le programme d’équipement public de la zone du Capiscol. En fait 6000 m2 seront réservé à la commune pour d’éventuels équipements publics.
Votre maire insiste sur la « requalification de l’entrée de ville » liée à ce programme (aïe ! aïe ! : quand je songe qu’il avait qualifié le rond-point de l’éphèbe de haut lieu de l’esthétisme), sur des logements sociaux « d’ici 2008 » et de l’aménagement d’une place avec une magnifique « percée visuelle vers le Mont Saint Loup et le bois classé qu’on peut voir de la route » (pas un mot cependant des habitations « légères » de loisirs qu’on peut déjà apercevoir de la route dans le fameux bois « classé »)
Denestebe et Passerieux ne sont pas aussi enthousiaste qui dénoncent le peu d’ambition en tant qu’équipement collectif et la hâte excessive qui a présidé à l’élaboration de ce projet. Ils établissent un parallèle avec les Cayrets où les places prévues à l’origine pour des équipements collectifs ont été réduites à rien au profit du béton à outrance.
Votre maire a un soudain accès de faiblesse : « Ce dossier des Cayrets donne un aspect bétonné. C’est vrai… »
Si c’est lui qui le dit…
Monsieur le Préfet aux champs
La relance de la Délégation de Service Public pour les campings municipaux de La Clape et de la Tamarissière est l’occasion pour Denestebe de remettre sur le tapis les problèmes soulevés en 2004 à la fois par l’Architecte des Bâtiments de France et les services de la préfecture en ce qui concerne la Tamarissière : « Avez-vous dressé procès-verbal d’infraction comme cela vous avait été demandé? Etes vous revenu aux limites antérieures ? »
Et d’Ettore confiant et superbe : « les rapports étaient tellement accablants que je suis toujours là…Monsieur le Préfet est venu ce matin et il ne m’a rien dit…Je vous laisse à vos petites enquêtes qui ne débouchent sur rien »
C’est dommage que monsieur le Préfet ne soit pas venu ce soir.
A vouloir voler trop bas…
Un bon mot pour finir : Marc Mespoulet présente la liste des dernières subventions accordées aux associations dont celle des Kamikazes.
Sans cause ni motif, Gilles d’Ettore intervient : « Je tiens à préciser que les Kamikazes n’est pas une association présidée par monsieur Denestebe, c’est de l’aéromodélisme. »
Répartie immédiate de l’intéressé : « Vous avez un humour de modèle réduit.» …ou comment on se fait flinguer en plein vol…
Antoine Allemand
Qui est-ce ? – Fiche TrominosCap : https://www.herault-tribune.com/?p=p04&action=view&Tr_Id=18