Faits divers

AGDE - HOMMAGE A NOS FRERES HARKIS le 25 septembre 2016

Tu es né là-bas, quelque part dans le Djebel, dans une maison de terre,…

Tu es né là-bas, quelque part dans le Djebel, dans une maison de terre, loin de la Métropole, village plein de cailloux, chef-lieu plein de poussières, où tes frères de métropole partageaient avec toi un moment de l’Histoire. Ils devaient pacifier, ils devaient soigner, ils devaient aider tous nos frères d’Algérie et ramener le calme dans ta région natale.

C’est vrai, qu’elle était menacée, notre Patrie, celle qui un jour vous accueillera sur son sol européen. Vos compatriotes, français de l’hexagone, venaient vous visiter pour qu’enfin, vous puissiez vivre en paix en son sein. Ils ne savaient pas qu’un jour, vous les rejoindriez, en retour, poussés par la haine, la vengeance comme guide, accueillis dans l’indifférence très souvent.

Ô sûr ! Nos chemins divergeaient quand ensemble nous allions, toi à la mosquée, moi à l’église ou à la synagogue ! Mais c’est vrai qu’au retour, autour du thé de l’amitié, des gâteaux très sucrés, des makrouts au miel un peu vieillis, nous savions retrouver nos ardeurs juvéniles. Nous étions bien ensemble !

Et puis soudain les coups de feu résonnèrent, sans qu’on n’y prenne très garde.

Vous avez résisté aux appels trompeurs ! Vous avez bien compris l’appel de votre Patrie et vous êtes restés ce que jamais vous n’aviez cessé d’être : des Français de cœur, des Français de corps et des Français d’esprit.

Alors, vous avez quitté la djellaba, revêtu la tenue camouflée, enlevé les babouches légères, chaussé des brodequins lourds des marches harassantes en terrain caillouteux … La chéchia devint casquette de Bigeard.

Aux côtés de vos frères paras, légionnaires ou alpins, vous formèrent des sections que vos chefs évoquent, 50 années après, la gorge encore serrée et les yeux embués de l’admiration que secrètement ils vous portaient, du souvenir que vous leur avez laissé… « Mes Harkis » disent-ils encore en 2016 !

Eux, vos chefs savaient l’ardeur que vous mettiez à combattre l’ennemi, même si un jour encore ancré dans votre profonde mémoire, au bout de votre fusil, c’était votre cousin.

Vous avez, vous les combattants à la peau satinée, à la moustache fournie, avec les soldats de nos villages de France, parcouru le Djebel, le fusil à la main, les pieds brûlants serrés dans des Pataugas entaillées par le silex du sol des Aurès, des gorges de Guelma.

N’ayons pas peur de dire : sans votre aide permanente et grâce à votre parfaite maîtrise de la langue, des hommes et du terrain, vous avez épargné à nos troupes métropolitaines des pertes supplémentaires qui auraient transformé le chiffre de 27000 en un chiffre de croix blanches qu’on préfère ignorer.

Alors, quand aujourd’hui, on veut nous faire croire que vous n’êtes pas des nôtres, je dis tout simplement : « Regardez leurs poitrines, elles ont les mêmes médailles que vos pères de 14 et ceux de 45 ».

Ils ne sont ni héros, ni soldats anonymes, ils sont tout simplement citoyens d’une partie de France, devenue aujourd’hui ce que tout le monde sait, un pays tourmenté, un pays ravagé ! Ils ont tout aussi simplement ajouté le courage, d’un jour dire aux traîtres qui se détachaient de leur mère patrie : « NON, nous resterons français ! ».

Messieurs les revenus des côtes algériennes, des djebels ensablés, des oasis rêvées, vous êtes, plus que jamais, les Français d’aujourd’hui.

N’écoutez surtout pas les sirènes intéressées qui veulent vous séduire. Ecoutez d’une oreille attentive et d’un cœur tout grand ouvert ceux qui, à vos côtés, ont vu tous les obstacles que vous avez franchis, pour un jour être ici, sur le sol français, aux côtés de vos frères français de Brest, Bordeaux, Marseille ou enfin Mas Thibert où repose notre Bachaga Boualam, ce grand monsieur de chez vous.

Soyez fiers ! Portez haut votre passé glorieux ! Faîtes briller les médailles qui ornent vos poitrines ! Elles sont le témoignage de votre dévouement ! Ce sont les mêmes, bien sûr, que portaient les Poilus. Vos arrière grand -pères pourraient vous le dire aujourd’hui, si l’obus à Verdun ne les avait pas allongés à jamais ! Si un jour, on parle de courage, c’est vous qu’on citera aux côtés de vos frères de Métropole, qui, comme vous, ont choisi de donner sans limite une part de leur vie pour sauver la Patrie.

L’Union Nationale des Combattants est votre maison, celle qui accueille ses enfants et qui sait leur dire merci au milieu d’un monde devenu ingrat et amnésique de ce que vous avez fait pour notre France, celle qui pour beaucoup de vos frères sont partis dans la discrétion et l’anonymat.

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