AGDE – Les amis du Fort de Brescou toujours dans l’action

Situé sur la seule île d’Occitanie, le fort de Brescou est au cœur d’un projet de restauration d’envergure afin de pouvoir envisager sa réouverture au public.

« Depuis 10 ans, on ne lâche rien et le travail paye » s’est félicité le Président Jean-Louis GUGGISBERG lors de l’assemblée générale qui a lieu ce samedi matin au Cap d’Agde. Et l’homme tout aussi passionné que déterminé n’a pas la réputation d’avoir sa langue dans la poche. « Hier matin, nous avons été reçus par le patron d’hyper U et nous sommes repartis avec un joli chèque. Si on veut que les travaux se poursuivent, il faut continuer à alimenter la machine“.

Il faut dire qu’après un long travail d’études et de dossiers de financements menés en coopération avec la ville, la concrétisation du démarrage des travaux colossaux a vu le jour en 2018. À ce jour, les premiers résultats sont visibles.

« Les travaux sont longs car réalisés en milieu périlleux et uniquement d’avril à septembre compte tenu de l’exposition du Fort aux tempêtes. Néanmoins, les confortements du support rocheux et des parements du bastion Saint Antoine et Saint Anne sont quasi terminés. Cette année, la restauration de la Tour du Fanal va démarrer et une nouvelle opération de travaux est d’ores et déjà programmée pour 2023/2024 » affirme Hélène Caumil, ingénieur en charge des travaux à la ville d’Agde, en présence des élus Christine Antoine et Louis Bentajou.

Présent à cette assemblée générale, le maire Gilles d’Ettore a souligné « l’ampleur des travaux qui vont nécessiter près de 12 millions d’euros. La réhabilitation du château Laurens qui vient de s’achever aura coûté la même somme mais c’est à ce prix que l’on remet en lumière nos joyaux patrimoniaux qui demain mettront en valeur la commune et renforceront son attractivité ».

Si pour l’heure, la réouverture du Fort au public n’est pas encore à l’ordre du jour, la fréquentation de sa plage nécessite visiblement quelques ajustements. En cause, l’organisation de sardinades géantes par des bateaux promenades à raison de 4 fois/semaine en pleine saison estivale. « C’est trop, ils font de ce lieu leur fond de commerce sans même le respecter » affirme un membre de l’association qui affirme que le Fort sert de lieu de stockage aux matériels de grillades sans aucune autorisation. « Comme l’accès est fermé, ils escaladent pour stocker leur matériel et font tomber les pierres, c’est lamentable ». Un autre affirme que « ces énormes bateaux se considèrent en terre conquise quand ils arrivent, n’hésitant à chasser du ponton les plaisanciers déjà installés. L’an dernier, plusieurs bagarres ont eu lieu ». Une situation à laquelle la ville s’est décidée à mettre le haut-là dès cette année à la plus grande satisfaction de l’assistance qui souhaite garder le caractère paisible et naturel des lieux qui se situe au cœur de l’aire marine protégée de la côte agathoise.

Et les richesses sous-marines sont bien là, les petits fonds de quelques mètres d’eau autour de l’île abritent une multitude de petits poissons et des herbiers de posidonies, plantes sous-marines, qui abritent une grande biodiversité. Ondulant sur le fond, ils servent de refuge aux juvéniles, de zone de nourriture, produisent toute l’année de l’oxygène, stockent le carbone et amortissent les vagues en limitant l’érosion marine. D’où l’importance de les protéger !

Ce travail de sensibilisation, engagé toute l’année par l’équipe de l’aire marine protégée de la côte agathoise a d’ailleurs fait l’objet d’une mise en lumière remarquable lors de l’émission Echappées Belles sur France 5.

Une satisfaction partagée par les 200 membres des amis du Fort de Bresou pour qui « Brescou renait petit à petit de ses cendres, grâce à l’implication de tous. Le chemin est encore long mais il est engagé, il nous faut maintenant continuer à le préserver et à impliquer la jeunesse pour que ce monument historique devienne un monument d’avenir ». Parole d’agathois !