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AGDE - Rythmes scolaires : une réforme brutale et coûteuse par Gilles D'ETTORE

Rythmes scolaires : une réforme brutale et coûteuse   Alors que la situation économique et…

Rythmes scolaires : une réforme brutale et coûteuse

 

Alors que la situation économique et sociale du pays semble chaque jour de plus en plus problématique, avec son flot continu de nouveaux chômeurs et les drames humains que cela engendre, le Gouvernement de François Hollande s’évertue à conduire des réformes dites de société, le plus souvent sans concertation préalable mais surtout sans en mesurer les conséquences financières.

La dernière en date, née du cerveau de quelques technocrates déconnectés des réalités qui font le quotidien des Français, porte sur les rythmes scolaires. Son principe en est simple : réduire le temps de classe journalier en compensant cette baisse par la création d’une demi-journée supplémentaire d’école le mercredi ou le samedi matin.

Les conséquences vont, quant à elles, être beaucoup plus complexes et problématiques. Elles vont l’être en premier lieu pour les familles, qui n’ont pas toutes la possibilité de s’organiser afin de récupérer leurs enfants plus tôt dans la journée. Elles le seront encore plus pour celles qui résident dans les villes qui opteront pour le samedi matin et verront le temps consacré à la vie familiale réduit d’autant. Je le dis tout de suite, sur Agde, face à cette alternative qui nous est imposée, ma préférence va au mercredi matin. De toute façon, je souhaite que cette réforme soit mise en œuvre le plus tard possible, soit à la rentrée 2014, d’ici là chacun pourra se prononcer. Je m’interroge toutefois sur le sens de cette succession de réformes qui tendent toutes à remettre en cause le modèle familial qui est au fondement de notre société.

Les conséquences vont être aussi particulièrement significatives pour les mairies, qui vont devoir redimensionner le temps périscolaire et développer les transports en commun dédiés au ramassage scolaire. Sans oublier les associations sportives et culturelles, qui sont elles aussi dans l’obligation de s’adapter, afin de concentrer l’accueil des enfants le seul mercredi après-midi.

Tout cela a un coût pour les contribuables, évalué sur Agde à hauteur de 332 000 euros. Ce qui correspond à 2% d’impôts supplémentaires. Or, je l’ai dit et je le redis aujourd’hui, il est hors de question d’alourdir la pression fiscale en Agde. Il faudra donc trouver des solutions autres, en baissant un certain nombre de dépenses socialement plus utiles.

L’Etat, au nom d’expérimentations hasardeuses et coûteuses, se décharge ainsi de ses responsabilités financières sur les collectivités locales et ce, sans concertation avec ces dernières, qui, dans un véritable déni de démocratie, sont mises aujourd’hui devant le fait accompli.

Ce désengagement de l’Etat en faveur de l’éducation de nos enfants, puisqu’au final c’est de cela dont il s’agit, se traduit par ailleurs par une baisse des subventions étatiques consacrées au programme de réussite éducative, mis en œuvre sur Agde avec succès pour accompagner les élèves les plus en difficulté.

Ainsi, derrière les bons sentiments autoproclamés d’un Ministre de l’Education Nationale en mal de réformes à mettre à son actif, il y a une réalité : celle d’un Gouvernement qui, pour des motifs souvent idéologiques, déstabilise un peu plus un pays qui devrait aujourd’hui, comme nous le faisons sur Agde, mettre toute son énergie à préparer son avenir.

 

Gilles D’Ettore

Maire d’Agde

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