Agde - Toute ressemblance avec.... par Patrick Vincent
Un Festival de cinéma est un événement d'importance pour le budget d'une collectivité. Le…
Un Festival de cinéma est un événement d’importance pour le budget d’une collectivité. Le financement fait débat dans les rangs municipaux, y compris dans la majorité.
Après la mise en lumière des frais de transports aériens au mois de décembre, ce sont les centaines de chambres d’hôtels qui ont été dévoilées aux administrés lors du conseil municipal de septembre.
La facture du large millier de repas répartis dans une poignée de restaurants n’est pas encore publiée mais elle s’ajoutera aux émoluments de l’organisateur, à la logistique et aux frais annexes de promotion.
Dès lors, l’analyse des retombées économiques, promotionnelles de notoriété est indispensable pour pérenniser ce type de manifestation.
Certes il faut admettre qu’une partie de ces dépenses sont réinjectées dans l’industrie touristique au travers d’une poignée d’établissements de prestige.
Mais le taux de remplissage des hôtels en est-il pour autant plus performant dans la seconde partie du mois de Juin ?
Il n’est pas certain que les 80 chambres d’hôtels réservées pour la seule nuit du week-end du 17 juin n’eussent trouvé preneur avec une clientèle moins captive et plus désintéressée !
Ah j’oubliais…Ce Festival aurait participé à l’« animation» de la ville !
Il y a bien eu la traque à l’autographe, la valse des « KI KA VU KI » et des « CHE KI CHUI LA » , mais même dans cette course à la « trombine de bobine » , bien malin sont ceux qui sont parvenu, avec l’aide d’un Whos Who du cinéma à en reconnaître plus d’une poignée !
Le journal municipal, dont on ne peut pas dire qu’il soit avare de photos de figurants de tous poils, n’arrive pas à dénombrer autant de participants que de chambres réservées, même en intégrant dans ses colonnes les embryons d’acteurs de la Star-ac ou quelques vielles gloires dépoussiérés des années 60 !
Le coût d’un tel événement doit évidemment être mis en parallèle avec la notoriété et l’image qu’il fait rejaillir sur la ville ou la collectivité qui le finance.
C’est dans ce domaine que “notre” Festival n’a pas encore fait montre d’une réelle efficience.
Les retombées médiatiques de l’ «événement » passeraient en effet inaperçues au niveau national et resteraient confidentielles si elles n’étaient relayées par le journal municipal et la presse locale.
La séduction « paillettes » d’un public d’autochtones est souvent le seul but de ces ” Festivals clientélistes de proximité ” qui bercent les spectateurs de l’ivresse d’avoir appartenu quelques instants à une Jet-Set d’opérette.
Il éxiste prés de 180 Festivals de cinéma en France ( selon l’observatoire européen de l’Audiovisuel ) : Voir les sources : https://www.herault-tribune.com/archive/img_annexe/index.php?Ax_Id=453
On peut noter au passage, que la France en fait une spécialité voir un commerce.
Cette tendance est disproportionnée avec le reste de l’Europe : Quand il y a 166 festivals en France il y en a 17 en Italie, 13 en Espagne et seulement 6 en Angleterre !
Qu’est ce que cela signifie ?
Que le cinéma Français se porte mieux ? Pas du tout !
Il n’est pas interdit de penser que quelques organisateurs de « Festivals » exploitent le créneau de la naïveté des collectivités dont les responsables s’imaginent trouver là un moyen d’élargir localement leurs propres assises par le seul contact de célébrités souvent sur le retour.
Dans cette avalanche de festivals, seuls quelques-uns, comme : Cannes, Deauville, Avoriaz ou Cognac assureront les retombées médiatiques attendues.
Pour les nombreux autres, ils demeureront à jamais aussi obscurs que les salles de projection du même nom mais continueront à perdurer aussi longtemps que leurs scénaristes sauront flatter l’ego de ceux qui les financent
Bien entendu, « Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec un festival, des personnes ou des situations existantes ne saurait être que purement fortuite .. »
Patrick Vincent