AGDE - Un conseil pour la nouvelle année - Compte rendu de conseil par Antoine ALLEMAND
Un conseil pour la nouvelle année Compte rendu de Conseil municipal du 9 janvier…
Un conseil pour la nouvelle année
Compte rendu de Conseil municipal du 9 janvier 2012 par Antoine ALLEMAND
De l’art de botter en touche
La question orale de Florence Denestebe dénonçant la mauvaise image offerte par les abords de la gare SNCF n’affecte même pas l’adjoint-secrétaire de séance : « Vous avez raison, cela ne correspond en aucun point à l’image que nous voulons donner …Une brigade d’enlèvement des tags et graffitis intervient sur l’agglo… Pour la seule ville d’Agde le bilan 2011 est important : 371 interventions sur 1100 m2…On ne peut répondre instantanément à l’ensemble des sollicitations, ni se substituer aux personnes privées » et, Freyse sur le gâteau, « Nous allons nous associer à votre démarche auprès des personnes morales en devoir d’agir ».
On n’en demandait pas tant.
Un plat de résistance sans consistance :
La présentation par le Maire du budget prévisionnel n’apporte rien de nouveau.
Comme chaque année depuis dix ans il annonce une merveilleuse maîtrise des dépenses (+1,4%) face à des recettes en augmentation (+1,5%) sans modification des taux d’imposition et avec un montant incroyable d’investissements.
En fait la liste des projets 2012 est singulièrement anémique (Agde 2020, c’est bien loin) : 15,5 millions d’euros d’équipements plus 3 millions de reports (hors budgets annexes). Sont concernés la mairie du grau, l’extension du cimetière, des locaux associatifs rue Danton, l’office du tourisme de l’îlot Molière (suite et peut-être fin), une pelouse synthétique à Rivalta, 1 150 000 euros pour l’entretien de la voirie, la continuation des travaux du centre port, deux giratoires (ça coûte cher mais ça peut rapporter gros), la rénovation de parkings du Cap et le serpent de mer du front (de mer) du Grau.
Les charges
– à caractère général (13,4 millions soit +3,96%),
– de salaires et de personnel (29,9 millions soit + 0,6% seulement « grâce à la limitation des remplacements de départs retraite et des emplois saisonniers »… C’est la version officielle qui fait abstraction des salaires comptabilisés en budgets annexes ; par exemple, 916 000 euros pour le centre aquatique)
– les subventions aux organismes (+ 4,8%) et aux associations (+8,7% avec mise à disposition d’agents) sont équilibrées par des recettes à hauteur de 63 millions d’euros
– dont produits de cessions pour 5 millions d’euros,
– Impôts et taxes pour 44,6 millions (+ 2% à taux constant, bases + 2,3%)
– Compensation agglo 716 000 euros (en baisse car incidence du centre aquatique)
– Casino 1 955 000 euros (- 4% ; « c’est la crise »)
– Dotation Générale de Fonctionnement 9 837 000 (baisse de 0,9%)
– Subventions d’investissement (+ 7 %)
Ce qui permet de dégager une épargne brute de 4,713 millions d’euros (+2,11%) à laquelle vont s’ajouter 8 280 000 euros d’emprunts nouveaux pour financer les investissements.
Le « débat » qui suit cette présentation n’offre aucun intérêt dans la mesure où les arguments de l’opposition ont déjà été développés lors du BO de fin novembre et que, comme à l’habitude, le député maire ne daigne pas les écouter. Sa position et son attitude restent toujours les mêmes : condescendant et ironique envers Florence DENESTEBE ( style cause toujours tu m’intéresses), agressif voire grossier envers Henri COUQUET (« Si vous êtes là, c’est parce que je vous avais nommé…chargé des finances par ma volonté…des vœux de bonheur et de santé, vous en avez besoin »), méprisant envers Serge JENE (« J’ai beaucoup de plaisir à écouter un futur candidat ; ce qui m’intéresse, c’est sous quelle étiquette … »)
Inutile de s’interroger sur le fait que, sur les 27 conseillers qui l’ont fait lui, les survivants se comptent sur les doigts d’une seule main.
Des procès qui rendent nos élus heureux
La présentation du budget annexe du golf sera encore l’occasion de passes d’armes mais à fleurets mouchetés (aucun élu n’osant dire qu’il n’en a vraiment rien à f…du golf)
Pour 2012 les investissements vont s’élever à 3,3 millions d’euros dont 2,8 millions pour la seule extension.
Pour justifier la progression du coût global du projet d’extension (passé de 2,2 à 5,5 millions), le maire avance la notion d’intérêt public et la construction d’une passerelle (qui permettra aux seuls golfeurs de passer d’un côté à l’autre de la rocade). Sur le choix du secteur d’extension (que Couquet conteste), il indique que « les promoteurs sont enthousiastes devant les panoramas exceptionnels dont les golfeurs pourront profiter. » (Les autres pourront aller se brosser.)
Enfin, il avance que le contribuable n’aura rien à débourser : « Faire un procès (à cet investissement), c’est faire un très, très mauvais procès…On est très, très heureux. »
Et d’affirmer que « 200 personnes attendent » leur inscription au golf. L’emprunt sur 20 ans de 2 130 000 euros qui va être souscrit serait ainsi annuellement couvert par la seule contribution des nouveaux golfeurs.
La question subsiste : était-ce un investissement prioritaire ?
Et, si oui, dire que le contribuable n’y participera pas, c’est tromper son public dans la mesure où l’investissement qui permet aujourd’hui au golf de faire des bénéfices était un investissement public et que le budget communal est en droit d’en attendre un retour. Quand à l’amortissement sur vingt ans d’un (premier) emprunt rien ne dit que la « mode » du golf durera jusque là.
Ca baigne plus que jamais
Centre aquatique, il n’y a plus rien à dire sauf que c’est l’extase, le nirvana: toutes les prévisions les plus optimistes ont été enfoncées, les détracteurs peuvent retourner à la niche.
Et nos élus (majoritaires) de pavoiser : Après deux mois et demi d’activité, le centre aquatique a enregistré 20 600 entrées dont 64% en provenance de l’agglo pour 214 199 euros de recettes auxquels il faut ajouter 13 300 euros pour le spa et 35 000 euros pour les soins.
Sur le dernier mois, on aurait comptabilisé 7 209 entrées de scolaires et de clubs.
Forts de ces résultats, nos élus tablent sur une recette annuelle prévisible de 1 300 000 euros « chiffre bas » précisent-ils; ce qui a pour effet de laisser l’opposition quasi muette.
Mais, face à ce bulletin de victoire des recettes prévisionnelles (et tant mieux si le centre aquatique est un succès), il faudrait considérer la liste des dépenses chiffrées à …1 716 000 euros, soit un trou prévisionnel de plus de 400 000 euros qui devra être comblé par les budgets de l’agglo et de la ville. Ajoutons encore que seulement 51 000 euros de travaux ont été prévus (c’est normal pour un bâtiment neuf, mais qu’en sera-t-il dès que l’équipement vieillira ?)
Bien sûr, il n’a été question là que du fonctionnement; l’investissement, on n’en parle déjà plus… et pour cause : oublié le projet chiffré à 8 millions d’euros (et passé à 21), oubliés les engagements des élus communautaires (très peu nombreux, il est vrai) de veiller à ce qu’il n’y ait aucun dérapage financier, oublié l’engagement formel du Conseil Général qui disait refuser de financer un investissement ne ressortant pas des compétences obligatoires de la communauté d’agglomération.
Aujourd’hui tout ce beau monde lève son verre à la santé du contribuable qui, lui, va trinquer… tout simplement.
Meilleurs vœux à tous
Antoine Allemand