ARENES DE BÉZIERS -SUITE - CONFÉRENCE DE PRESSE 17/03/14
ARENES DE BÉZIERS -SUITE - CONFÉRENCE DE PRESSE 17/03/14 Ce lundi 17 mars se…
ARENES DE BÉZIERS -SUITE – CONFÉRENCE DE PRESSE 17/03/14
Ce lundi 17 mars se tenait au Bar Le Plaza une conférence de presse donnée par des sociétaires des Arènes de Béziers qui veulent que celles-ci conservent leur “aspect tauromachique qui est le tout premier...” . Étaient invités les représentants des clubs taurins Biterrois, les candidats aux élections municipales de mars – Aimé Couquet (trés en verve), Jean Michel Duplaa (représenté par Dolorès Roqué), Robert Ménard et Elie Aboud, ce dernier étant absent pour des raisons inconnues…
L'opération financière en destination de la propriété des arènes, donc de son devenir, mérite que les Biterrois, au delà des aficionados, soient informés, surtout lorsqu'on constate le “silence assourdissant” de la municipalité actuelle… Un tel lieu, un des symboles forts de Béziers, ne doit pas être le centre d'une opération financière dont sur laquelle la plupart des sociétaires n'ont aucune information… Certains pourront rétorquer que cela ne concerne que les propriétaires, c'est vrai en droit… mais moralement, culturellement et historiquement les Biterrois ne peuvent que se sentir concernés sur cette afiare au même titre que pour les Écluses de Fonserrannes.
Pour les trois listes électorales présentes, aucune ambiguïté, ces arènes font partie du patrimoine de Béziers avec vocation Tauromachique mais aussi devenir centre de vie culturelle et musicale. Majoritaire ou dans l'opposition ils utiliseront tous les moyens administratifs pour la conservation de ce patrimoine lyrique et tauromachique…
CONFÉRENCE DE PRESSE lundi 17 mars 2014 – texte lu par Henry Fabre LuceDroite
L’ORIGINE DES ARÈNES (1897)
Mon grand-père, Fernand Castelbon de Beauxhostes était locataire des arènes pour y donner des opéras. Au début du XXème siècle, la société de promotion immobilière qui construisait les arènes fait faillite. La mairie reste inactive devant cette faillite ; alors mon grand-père, entouré de quelques amis biterrois (une dizaine), décide de les acheter et d’achever leur construction.
Il va, de 1898 à 1926 y faire créer des opéras et permettre la continuation de la tauromachie. Il a d’ailleurs créé la Société Tauromachique de Béziers et il a été l’un des initiateurs de l’Union des Villes Taurines de France. Les spectacles fastueux qu’il crée rassemblaient toute la population, aussi bien sur le sable comme acteurs, que sur les gradins comme spectateurs. Mon grand-père finançait tous ces spectacles lyriques sur ses fonds personnels ; Quand les spectacles étaient déficitaires, il renflouait les caisses ; quand ils étaient bénéficiaires il versait les bénéfices aux œuvres de bienfaisance et aux œuvres patriotiques de la ville.
Ces origines rendent les arènes chères à mon cœur, aussi bien en tant que petit-fils du mécène qu’en tant que Biterrois.
LA SOCIÉTÉ DES ARÈNES
Je vais maintenant vous expliquer le statut juridique de la société : la société des Arènes est une société anonyme privée composée de sociétaires qui sont les descendants des familles fondatrices. Jusqu’en 1996, la société des Arènes a confié à une régie municipale l’organisation de tous les spectacles et des corridas. Puis, elle a signé avec la ville un bail civil de six ans qui a été renouvelé trois fois. Ce bail comprend la sous-location de la partie tauromachique à Robert Margé. Le bail actuel vient à échéance fin 2014.
Cette société a une particularité : les sociétaires ne peuvent, depuis l’origine, céder des parts qu’entre eux sauf décision exceptionnelle du Conseil d’Administration. Pourtant, en 2012, notre sous-locataire Robert Margé a demandé à acheter quelques parts pour entrer dans le capital des arènes. Le Président Christian Gaillard a mis cette proposition au vote et j’ai refusé, me doutant de ce qui pourrait un jour advenir, mais la demande de Monsieur Margé, sous-locataire, a été acceptée. J’avais de bons pressentiments…
Le 29 janvier 2014, les membres du Conseil d’Administration reçoivent une convocation pour une « proposition d’affaire très urgente ».
Le 30 janvier 2014, notre sous- locataire Robert Margé, par l’intermédiaire de son groupe holding M, S.a.r.l. au capital de 43305 €, adresse une proposition d’achat majoritaire de la SA des Arènes de Béziers, qui pourrait intervenir entre le 24 et 28 Février 2014 . Je demande un délai de réflexion qui m’est refusé.
Je m’oppose à nouveau mais en vain et je démissionne.
LE COUP FINANCIER
Il s’agit d’un coup financier ! Il paraît que c’est notre sous-locataire Robert Margé qui veut acheter les arènes : ça, c’est pour la com’. La réalité est autre. Monsieur Margé, sous-locataire, n’est qu’une tête de pont d’un grand groupe privé extérieur à Béziers. Une fois que les arènes appartiendront à ce groupe, qu’en feront-t-il ? Les grands groupes ne sont pas connus pour leur philanthropie. On peut aisément penser que l’intérêt des corridas, de la population et de la ville ne seront pas son premier souci, mais plutôt sa rentabilité financière à court terme puis, ce qu’il pourra faire de ce grand patrimoine immobilier afin de définitivement rentabiliser son investissement.
Depuis peu, à partir de l’A.G. du 24 février qui a été ajournée à la demande de certains sociétaires et s’est transformée en réunion publique, Monsieur Margé, notre sous-locataire, a expliqué que le grand groupe en question serait plutôt remplacé par un groupe d’amis biterrrois passionnés. Mais pourquoi les arènes devraient-elles appartenir à un groupe d’amis de Monsieur Margé plutôt qu’ aux familles biterroises descendantes des fondateurs qui sont nombreuses
Il paraîtrait aussi qu’acheter les Arènes les protégerait de l’achat de groupes espagnols .. Et pourquoi pas chinois ou qatari ? On peut tout dire mais les arènes n’ont besoin de se protéger de personne d’autre que de notre sous-locataire Monsieur Margé et du Président Gaillard, justement, qui ont organisé l’ouverture massive aux capitaux extérieurs.
Aujourd’hui la société des arènes n’est pas vraiment capitalistique mais est une société familiale et amicale. Cette situation est exceptionnelle de nos jours et entraîne un positionnement des sociétaires tout aussi exceptionnel : ce n’est pas la rentabilité en premier qui est recherchée mais l’accord avec la mairie, la conservation du patrimoine et la notoriété de leur ville.Et pour preuve : Les parts, qui sont très éparpillées (2000 parts pour pas tout à fait 100 sociétaires), rapportent chacune peu ou prou 50 € par an ; évidemment, une offre d’achat à 2250 € la part (tel qu’indiquée dans le journal Midi-libre du 21 Février dernier) est alléchante.
Voici donc l’explication de la première partie du titre de cette conférence de presse : « tentative de mainmise sur les arène ». J’en viens maintenant à la deuxième partie : « la ville peut-elle s’en désintéresser ? ».
Pour reprendre l’expression d’un maire de Béziers : « c’est la mèche allumée dans les arènes qui rend la feria possible au cœur de la cité ». La féria c’est : 1 million de personnes en cinq jours. Cela a deux significations :
1. Comme dans les cités grecques ou romaines, les arènes sont lecœur de la cité ; pour Béziers, on peut même dire que c’est aussi son âme. C’est du fond de ce cratère que jaillit soudainement après la cinco de la tarde le feu et la passion de cette foule en délire qui le transmet à toute la ville.En 1896 d’ailleurs, les politiques toutes tendances confondues s’étaient mis d’accord pour décider la construction en dur d’arènes après que les précédentes en bois aient brûlé pour la troisième fois.
2. Du point de vue économique, c’est un poumon de la ville. Une activité commerciale intense qui rassemble tous les acteurs de la ville et bien au-delà puisque les corridas et la feria sont un de nos fers de lance touristiques.Dans ces conditions, la mairie peut-elle ignorer l’existence des arènes et leur devenir ? si on répond oui, cela signifie que la ville n’a d’intérêt ni pour ce qui fait battre son cœur ni pour ce qui fait tourner son économie… Il faut peut-être mieux répondre non ?! Or, si l’opération projetée se réalise, les 49% restants de sociétaires seront balayés et la mairie n’aura plus son mot à dire. Seuls les investisseurs, les financiers de l’opération, décideront de ce qu’il faut faire des arènes. Ils pourraient avoir l’idée, par exemple, d’y faire tourner de grosses berlines à des fins publicitaires, comme Monsieur Margé, notre sous-locataire, avait déjà osé le faire juste avant l’entrée des toreros dans l’arène. Une bronca l’avait heureusement découragé de récidiver.
Aujourd’hui, notre état d’esprit est toujours biterrois. Alors dites à Monsieur le Président Gaillard, notre Président démissionnaire, de rester démissionnaire, et à Monsieur Margé, notre sous-locataire, d’abandonner ses attaques de capitaux qui vont à l’encontre de l’intérêt général, de la ville et de sa population.
Deux mots enfin pour ce qui doit être pour nous l’avenir des Arènes : En plus de l’aspect tauromachique qui est le tout premier, cela passe par la création d’un musée taurin mais aussi lyrique comme j’ai eu l’occasion de le déclarer sur France Culture il y a quelques jours, puisque c’est dans ce lieu qu’ont été créés de 1898 à 1926 des opéras. Il est capital de conserver ici pour les générations futures notre histoire et notre mémoire qui ne sont pas à vendre. Il faudra développer les aspects culturels et événementiels qui sont aujourd’hui ici quasiment inexistants.
RAPPEL :
COMMUNIQUÉ DE PRESSE (26 / 02 /2014)
« La Fédération des Clubs Taurins du Biterrois, à travers la presse et le communiqué d'Henry Fabre Luce – petit fils d'un des principaux fondateurs des Arènes de Béziers – a pris connaissance de l'existence d'un projet financier en direction des actionnaires des Arènes biterroises ; projet consistant à une importante modification de la propriété du capital dont la majorité serait alors sous le contrôle d'une holding.
Il ne nous appartient pas de nous immiscer dans les affaires économiques et financières d'une entreprise de droit privé. Toutefois, vu l'importance que représente historiquement et jusqu'à ce jour les Arènes pour la Tauromachie et l'Aficion de Béziers, et même bien au delà, la fédération des Clubs taurins du Biterrois souhaite vivement être informée sur le devenir possible des Arènes qui doivent rester avant tout un lieu dédié à la Tauromachie… »