Artistes en résidence à Bayssan : Compagnie la Hurlante, du rêve à revendre
Sur le thème de la rencontre, une histoire contée à multiples facettes, « L’autre rêve d’Alice » est une création partagée avec le jeune public.
La compagnie montpelliéraine La Hurlante use habituellement le pavé pour exprimer son art en déambulations et théâtre de rue. Elle a toutefois posé ses valises sur la Scène de Bayssan pour finaliser son spectacle avant de le tester la semaine prochaine sur un public écolier de Celleneuve, lieu de rencontre encore possible avec les artistes en ces temps compliqués.
Un travail collaboratif en ateliers autour de photos et d’enregistrements avec les enfants sera ensuite intégré dans le spectacle en séquences vidéos et bandes son, les rendant “acteurs” en plus d’être spectateurs.
« L’autre rêve d’Alice », c’est l’histoire d’une petite fille de 10 ans qui a du mal à s’endormir le soir. Les deux conteurs Lewis (Colin Hill) et Caroll (Caroline Cano) feront tout pour lui changer les idées. Mêlant marionnette, théâtre d’objets, musique, projection vidéo, danse… Alice et ses conteurs nous embarquent dans leur douce folie, enrobée de bienveillance et de tendresse.
Drôle et poétique, la scénographie et les jeux de lumières nous transportent dans un rêve émouvant dont on s’éveille, non sans émotion.
Une résidence salutaire
Après avoir cherché un lieu pour finaliser le spectacle, le Domaine de Bayssan a offert de précieuses conditions de travail à ces artistes qui gardent leur cap, malgré les aléas des agendas et des changements de dernière minute. Ils continuent de peaufiner leur création en attendant de pouvoir enfin retrouver leur public.
“Quel est le sens de notre métier si on ne rencontre pas les spectateurs ?”
Caroline Cano, metteur en scène
« La période est bien trop longue, pour nous et pleins d’autres corps de métier » confie Caroline Cano, metteur en scène. « On travaille sur le non-sens avec Alice, et il y a beaucoup de situations qu’on croise au quotidien qui nous renvoient à ça… Quel est le sens de notre métier si on ne rencontre pas les spectateurs ? Combien de temps tout ça va durer ? C’est très compliqué, cette crise que l’on traverse tous ; le temps se fait long. Heureusement, les écoles sont encore les rares endroits où l’on peut encore jouer. »
Nul doute que le public lui aussi contient son impatience, dans l’attente de retrouver ces artistes, à qui il ne manque pas de témoigner le manque créé par leur absence.