Faits divers

BESSAN - Verbatim : l’intervention du maire de Bessan au sujet du mouvement des gilets jaunes

Bessanaises, Bessanais, Chers Amis, c’est toujours un grand plaisir de vous accueillir dans cette…

Bessanaises, Bessanais, Chers Amis, c’est toujours un grand plaisir de vous accueillir dans cette halle de sport pour débuter l’année. Après la soirée des vœux de l’agglomération hier, vous êtes encore nombreux ce soir et cela démontre votre attachement à ces rendez-vous conviviaux et solidaires. Ensemble, nous allons passer un moment fraternel. Nous allons retracer les moments forts de l’année écoulée et nous tourner vers l’avenir. Un avenir que nous espérons tous de paix, d’harmonie, de concorde et de justice.

Je ne vais pas vous le cacher ce soir, je suis un Maire inquiet : d’abord préoccupé par la situation de notre pays depuis quelques semaines, et ensuite particulièrement soucieux de la déclinaison locale d’un mouvement citoyen inédit dans l’histoire française. Il n’est pas possible pour moi d’éluder ces événements tant la ville de Bessan et ses habitants ont été fortement marqués. Depuis novembre dernier, la société française s’est fracturée. De nombreux concitoyens ont exprimé un malaise profond, un désarroi, un sentiment d’injustice économique, politique et sociale, une désespérance souvent à juste titre et de manière légitime.

Le manque de considération nationale et le sentiment d’abandon ont cristallisé des mécontentements, des peurs et des cris de colère. Et souvent, ces mêmes concitoyens se sont tournés vers celles et ceux qui sont le plus proches d’eux : la commune, les élus locaux, le Maire. L’échelon local reste le fondement de notre démocratie. Les élus de nos villes et de nos villages n’ont pas attendus l’expression de ce mécontentement pour agir, grâce à leur connaissance du terrain, face aux difficultés de certaines familles en matière de logement, d’emploi, de retraite et ou de reconnaissance sociale.

            Dans ce contexte, notre ville a aussi subi son lot de détériorations, de casses et de comportements inacceptables. Des reportages télévisés ont présenté une image dégradée de la ville, alors que la vie bessanaise est pourtant bien différente. Et le Maire préoccupé que je suis aujourd’hui tient à vous le dire : jamais les Bessanais n’ont fait d’amalgame entre ceux qui expriment leur vrai désarroi et les autres, souvent extrémistes dans leurs propos et leurs actes. Je vous le dis clairement et avec la franchise que vous me connaissez : manifester OUI, c’est un droit ; mais agresser nos sapeurs-pompiers, bloquer notre économie, attaquer nos forces de l’ordre, insulter les élus de la République ou brûler le bien commun : NON ! C’est contraire aux valeurs de la République.

            Il est désormais venu le temps de se ressaisir. Rebondissons dignement ensemble après ces événements, retrouvons les équilibres d’un dialogue serein, condamnons les violences et travaillons avec nos représentants nationaux, car ils ont été élus démocratiquement. Et j’en profite aussi pour le dire à certains qui sont en perpétuelle contestation : râler c’est bien, ça défoule ; mais voter c’est bien mieux pour se faire entendre ! Quand les équilibres sont menacés et les divisions se creusent, nous devons être là pour rassembler avec constance. Avec nos différences, travaillons à l’unité du pays. Prenons le recul nécessaire pour être force de propositions.

            Bessan doit y prendre sa juste place. Redonnons vite une autre image à notre ville. Nous avons commencé avec les cahiers de doléances, véritables relais républicains, et nous poursuivrons avec le grand débat national. Je devrai participer d’ailleurs le 18 janvier à la rencontre des maires d’Occitanie avec le Président de la République et, faites-moi confiance, je relaierai vos aspirations à la fois institutionnelles, sociales et économiques. Echangeons, débattons avec respect et nous trouverons une issue démocratique, humaniste et bienveillante pour un avenir meilleur.

            Comme vous, nous avons plutôt envie de voir Bessan à la télévision pour son âne totémique, son vin rosé, ses succès sportifs ou ses initiatives locales que pour un péage autoroutier brûlé par des inconscients qui salissent les motivations des vrais manifestants.

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.