BEZIERS - INTERVENTIONS DE PASCAL RESPLANDY, CONSEILLER MUNICIPAL D’OPPOSITION
Conseil municipal de la Ville de Béziers du mardi 4 avril 2017 1) Sur…
Conseil municipal de la Ville de Béziers du mardi 4 avril 2017
1) Sur le rapport n°8
Monsieur le Maire,
Ce compte administratif et ce budget que vous nous présentez ne sont pas sincères.
En effet, ils n’intègrent pas un certain nombre de charges relatives à l’élaboration, à la publication et à la distribution du Journal de Béziers.
Je comprends que vous cherchiez à cacher le coût réel de cet outil de propagande dont la charge affichée est déjà disproportionnée par rapport à la communication normale d’une ville de la taille de Béziers et dont le ton racoleur, et souvent de mauvais goût, ne grandit pas vraiment l’image de notre ville.
Mais, vous oubliez volontairement dans ce budget les salaires des journalistes, des photographes, du concepteur et de la vingtaine d’employés en CAE (contrat d’accompagnement dans l’emploi) chargée de distribuer le journal de manière bimensuelle.
Je note avec malice au passage que, vous vous faites le détracteur sans concession de l’action de François Hollande alors que vous n’hésitez pourtant pas, dans une logique clientéliste, à recourir à ce dispositif d’emplois aidés.
On reconnaît bien la marque de vos amis du FN : officiellement à droite mais économiquement très à gauche… Attention, vous allez finir par être sur la même ligne que Florian Philippot.
L’entourloupe est une méthode que vous connaissez bien et vous la pratiquez sans vergogne pour le Journal de Béziers en escamotant toute une partie du budget pour ne pas choquer les biterrois. Je l’évalue au moins à 500.000 € par an.
Et je ne parle pas ici du détournement des deniers publics à des fins de propagande électorale.
Maintenant que vous nous avez annoncé votre volonté de faire un deuxième mandat, je ne doute pas que vous soyez plus prudent en la matière sinon l’inéligibilité vous guette.
J’ai d’ailleurs appelé l’attention de la Chambre régionale des comptes sur cet enfumage budgétaire. Je ne doute pas que le prochain contrôle va permettre de mettre bon ordre dans vos pratiques.
Mais je crois que nous allons très vite reparler de la Chambre régionale des comptes et de ce budget insincère.
2) Sur le rapport n°15
Monsieur le Maire,
Je parlais de budget insincère pour le Journal de Béziers mais il s’agissait, si j’ose dire, uniquement d’affichage politique.
Ici, il nous faut être plus sérieux car nous parlons de la solvabilité de la ville et d’une manœuvre très grave pour essayer de sauver un mandat creux voire inexistant en matière de réalisations concrètes et en équipements pour notre ville.
C’est d’ailleurs votre chance, vous avez hérité, contrairement à vos dires, d’une ville plutôt bien équipée et vous avez commencé votre mandat en coupant dans l’investissement pour essayer de présenter une situation budgétaire à votre avantage.
Plus un seul investissement majeur pour moins de dette, c’est enfantin. Mais justement, quand on arrête d’investir, c’est sur nos enfants que l’on reporte le coût futur.
Vous vous en moquez un peu car votre clientèle électorale n’est pas là… et pourtant on devrait surtout penser aux générations futures quand on dirige une ville.
Vous nous présentez aujourd’hui une situation financière qui semble plus satisfaisante mais ne nous y trompons pas, vous n’avez pas traité les bons sujets… Je pense à votre gestion dramatique du personnel municipal, et vous allez rouvrir les vannes… Il vous faut quelques réalisations à votre actif pour être réélu. Le patrimoine bradé de la ville ne suffit pas. Il va falloir financer la place Jean Jaurès notamment.
Le principe dans la gestion d’une collectivité est de dépenser quand on dispose d’une visibilité suffisante sur le budget à venir tout en faisant preuve de clairvoyance et d’honnêteté.
Je vais vous raconter, mes chers collègues, une petite histoire qui va vous montrer que Monsieur Ménard n’a pas de visibilité et ne fait pas preuve de clairvoyance ni d’honnêteté.
La ville de Béziers a donné la ZAC du Quai Port Neuf, en concession jusqu’au 31 décembre 2017, à la société Via Terra (anciennement SEBLI). Dans le Compte Rendu Annuel à la Collectivité (CRAC) datant du 1er mai 2016 et présenté au Conseil municipal de la Ville de Béziers du 28 juin 2016, les recettes ont été indiquées comme suit : « Au regard de l’état d’avancement actuel de l’opération et de son échéance contractuelle au 31 décembre 2017, le plan de trésorerie établi fait ressortir le besoin d’une participation complémentaire prévisionnelle à verser par le concédant à l’issue du contrat de 512.000 €. Par ailleurs, la fin de la concession a pour conséquence la rétrocession du stock foncier à la ville, évalué à ce jour par le service des domaines à 1.414.223 € et la vente du bâtiment de l’ancien IUT évaluée à 3.800.000 € et inscrit au bilan pour cette valeur de 3.800.000€.
Au regard du CRAC, précédemment cité, aucune de ces sommes n’a été inscrite au budget 2017 à l’exception des 512.000 €, soit un manquement total s’élevant à 5.214.223 €.
Il conviendrait également de se questionner sur la valorisation réelle des locaux de l’ancien IUT, ici fixée à 3.800.000 €. J’ai un doute sur une réalisation à ce prix.
J’ai interrogé la Chambre régionale des comptes sur ce sujet et j’ai rencontré la Présidente de section en charge de l’Hérault. Je vous garantis, mes chers collègues, que cette information a fait réagir. Je crois d’ailleurs que Monsieur le Préfet vous a écrit Monsieur Ménard à ce sujet.
Mais je ne vois pas la trace de ce risque dans le budget ; risque pourtant plus que réel.
Je dois donc comprendre que vous souhaitiez cacher cette information aux élus et aux biterrois. Avant de repartir sur l’endettement et la dépense de fonctionnement, il faudrait peut-être préserver les générations futures d’avoir à payer cette addition.
Ce budget est insincère et je demande une correction du budget de 5,2 millions d’euros.
Monsieur le Maire, je sais que vous allez nous répondre, pour expliquer votre mauvaise gestion, que vous subissez l’héritage des précédentes majorités. Sachez que votre rôle à la tête de la ville est aussi d’endosser la responsabilité des gestions passées.
Alors aujourd’hui je souhaite vous faire part de ma peur. J’ai peur du lourd héritage que vous allez laisser aux générations futures et notamment cet héritage financier catastrophique.
3) Sur le rapport n°6 : Analyse des comptes administratifs de 2016
Les objectifs du débat d’orientation budgétaire de 2016 étaient : le désendettement
la baisse des charges de fonctionnement
Les objectifs ne sont pas atteints :
Sur le désendettement
– 1.370 K € très modeste quand on sait que vous avez réalisé 4.689 K € de recettes exceptionnelles sur la vente du patrimoine immobilier de la commune sans faire aucun investissement d’importance. Je n’appelle pas cela une réussite.
Sur la baisse des charges de fonctionnement
Certes il y a une baisse globale de 725 K €. Là encore, c’est une baisse très modeste au regard du niveau des recettes exceptionnelles. En réalité cette baisse ne touche aucunement les postes structurels du budget mais « les autres dépenses de fonctionnement ».
La réalité est plus amère :
+ 849 K € de frais de fonctionnement structurel (011)
+ 471 K € de frais de personnel supplémentaire (012) (avec Béziers évènements) _____
+ 1.371 K € d’augmentation structurelle
Il est d’ailleurs remarquable de noter que vous indiquez avoir supprimé 52 postes net alors que vous augmentez la masse salariale de 471 K €. On peut s’interroger sur le niveau de salaire des personnes recrutées.
Sur les deux objectifs de 2016, il s’agit d’un échec qui n’augure pas un avenir serein des finances de la ville dans les années futures. La vente des bijoux de famille n’a qu’un temps…