Bonnes fêtes et bon courage ! Compte rendu de Conseil .. par Antoine ALLEMAND
Annexes au budget très primitif du Conseil du 20 décembre 2010 Lien de cause…
Annexes au budget très primitif du Conseil du 20 décembre 2010
Lien de cause à effet ( ?), Florence Denestebe étant absente, il n’y a pas pour ce dernier conseil de l’année de question orale préalable.
Comme de toute façon les questions orales, aussi pertinentes soient-elles, n’entraînent jamais de réponse, laissez-moi, à l’occasion d’une séance consacrée essentiellement au budget, poser ma propre question : Le budget de la ville est-il si insignifiant que, à ce jour, aucun adjoint aux finances n’ait été désigné ?
… à défaut de réponse, on peut continuer à s’interroger : Peut-être y-a-t-il trop de conseillers compétents pour que notre maire ne veuille choisir par crainte de créer des jalousies au sein de son équipe ou au contraire n’y-a-t-il aucune compétence ? Ou bien la crainte est-elle de voir apparaître un empêcheur de dépenser en rond(s) ou, pire, de susciter, comme lors de la dernière expérience, des vocations à rejoindre le banc des accusés de l’opposition ?
A chacun de voir…
Tout baigne
En l’absence donc d’adjoint aux finances, c’est l’adjoint à l’urbanisme-secrétaire de séance, par ailleurs conseiller général, responsable du SIVOM, responsable de la SODEAL et autres broutilles bénévoles qui fait office de rapporteur.
Comme il le lit si bien « Nos choix (en matière de budget) sont dans la continuité de gestion et d’action ». Il s’agit « de maintenir un niveau d’investissement et d’équipement important ». Il cite alors toutes les réalisations de « son » équipe (la nouvelle, pas l’ancienne) depuis un lustre, sans omettre le dernier nid de poules temporairement bouché; bref, « Jamais la ville d’Agde n’a autant investi que ces dix dernières années »
Après ce premier exercice d’autosatisfaction, passons aux chiffres de l’année à venir :
– Les prévisions de dépenses s’élèvent à 58,1 millions d’euros (+ 0,8%), dont
- 12,8 millions au titre des charges générales d’entretien des équipements publics (parking…et fontaines !?!?),
- 11,2millions au titre des participations et subventions (+1,4%),
- 2,5 millions pour les frais financiers
- et 29,7 millions (+ 1,1%) pour les frais de personnel. « Ce niveau d’augmentation inférieur au glissement normal dû à l’évolution des salaires et des évolutions de carrière (+2,5%) » est rendu possible par le « remplacement d’un départ à la retraite sur deux et la limitation du recrutement saisonnier » (C’est la contribution de la municipalité à la lutte contre le chômage)
– des recettes à 62,5 millions (+ 1,6%) dont
- 3,4 millions de produits et services (+0,7%)
- 1,6 million d’ « autres produits de gestion courante » (redevances affermages, locations d’immeubles)
- 43,8 millions d’impôts et taxes (+2,2%) dont 35 millions de fiscalité directe (+2,8% dus à l’évolution des bases et du nombre de contribuables, « les taux n’étant pas augmentés »)
– Ce qui permet de dégager une épargne « brute » (le qualificatif est d’importance) de 4,4 millions d’euros (+0,5 million par rapport à 2010) « révélateur de la bonne santé financière de la ville »
Les investissements sont programmés pour 33 millions d’euros (soit 16,9 millions d’investissements nouveaux et pratiquement autant de reports) « le volume le plus important jamais engagé ». Ces investissements sont censés concerner
– Le développement touristique
- Office du tourisme en centre ville (1,1million) « accompagné d’autres initiatives » (expression particulièrement bien choisie pour un élu qui a participé à la mise à mort de l’ex-Office du tourisme et du Syndicat d’Initiatives) comme les abords du moulin des évêques ou de nouveaux pontons)
- Quais du centre port au Cap (2,9 millions pour la 1ère phase d’octobre 2011 à mars 2012)
- Extension du golf (études achevées en 2011)
- Centre aquatique
- Effort qualifié de « considérable » par notre rapporteur à court d’adjectifs susceptibles de correspondre à l’énormité de l’œuvre.
– La qualité de la vie quotidienne
- Effort « accru » (on n’en attendait pas moins) pour la réfection des voieries dont « certaines très dégradées » qui devrait concerner, entre autres, les rues de Barcelone, Grace de Monaco, Cassiopée, Fin de Siècle et impasse de Baluffe pour 1million d’euros, le boulevard Cassin pour 1,2 million, les « voies douces » pour 850 000 euros et la route de Rochelongue pour 270 000 euros, du rond point « jusqu’au pont enjambant la RD 212 » (à ce rythme là, une centaine de mètres par an, on devrait entrevoir la fin du chantier et apercevoir le mail de Rochelongue aux alentours de 2050…si tout va bien).
- 1 million sera consacré aux bâtiments scolaires et sportifs et 154 000 euros à la place de la Glacière.
Pour finir avec 4,1 millions de cessions d’immobilisations, 1,3 million de subventions attendues et 11,6 millions de ce qu’il appelle « l’autofinancement dégagé » (essentiellement recours à l’emprunt vu le niveau d’épargne nette dont il ne parlera pas), notre spécialiste nous annonce une baisse de l’encours de la dette de 2 millions d’euros en 2010.
Je dirais même mieux : tout baigne…
Les premiers commentaires de ce brillant exposé sont tout à la gloire du rapporteur : « C’est un budget qui respecte les contribuables (les taux restent inchangés) et préserve l’avenir (par les investissements) ». Nous (ou ils) sommes tous « manches retroussées sur le navire car nous venons de traverser une des crises les plus importantes que le monde ait connue » et puis il pourrait y avoir de bonnes nouvelles supplémentaires venant du côté du « Casino du Cap ou d’un recensement complémentaire ».
J’oubliais de vous préciser que celui qui évoque sans vergogne les vertus du recensement, c’est le même qui, à l’occasion d’un recensement intermédiaire, nous a valu, il n’y a pas si longtemps, quelques redressements : j’ai nommé notre président-député-maire.
Sauf que…
Les commentaires suivants ne sont pas du même acabit.
– Henri Couquet : « En cette période de Noël, nous allons rester cool ».
- Le budget primitif est basé sur la « pression fiscale (plus de 70% des recettes). La seule baisse est celle des droits de stationnement (moins 300 000 euros attendus de la redevance des parkings du Cap). ».
- Des dépassements de budget et des dérapages fréquents dus à des « prévisions en-dessous de la réalité »
- Des reports fréquents (moulin des évêques, office du tourisme, centre port, pontons…).
- Un budget en apparence équilibré mais « une épargne nette négative de 1,1 million d’euros » (à comparer aux 4,4 millions d’euros d’épargne brute annoncée).
- Un appel à « l’emprunt d’un niveau jamais atteint, 11,6 millions (alors que nous ne remboursons annuellement que 5,5 millions) ».
- Le niveau des subventions (même avec une hausse de 10%) reste très faible : moins de 5% des investissements.
- « En résumé, une épargne nette négative, une dette supérieure à 100% du budget, un patrimoine foncier sacrifié et l’oubli du cœur de ville : à Agde un PRI avec des réalisations faciles sur des immeubles nous appartenant…alors qu’à Sète un PNQAD (pour les quartiers anciens dégradés) de 60 millions sur 7 ans financé par l’Etat » (NDLR : comme quoi cela sert d’avoir un député local)
– Serge Jené : « La crise, on n’a pas fini d’en entendre parler… Après un débat d’orientation stérile, un budget qui nous laisse inquiet ».
- o L’augmentation des recettes est due à une pression fiscale sans précédents (suppression des abattements…)
- Les investissements, (contrairement aux affirmations de Frey), sont en baisse : « 24 millions d’euros en 2009, 17 en 2011».
- « Un recours massif à l’emprunt…la dette est passée de 58 millions en 2003 à 65 millions en 2011»
…On n’avait rien compris
– Frey « Quelques éléments techniques financiers vous ont échappés…des erreurs sûrement d’interprétation » (autrement dit, vous êtes tous idiots, je vais vous faire la leçon).
- Nous avons « stabilisé le niveau de pression fiscale, ce n’est d’ailleurs pas la première année que les taux ne changent pas » (il nous fait le coup du gouvernement : pas d’impôts nouveaux, simplement des suppressions de niches),
- Le niveau de subvention augmente de 10% (prévisionnels, monsieur Frey, prévisionnels),
- L’épargne brute augmente (pas la nette) « vous devriez vous en réjouir »…
- ” Je le redis, les recettes réelles (prévisionnellement réelles) augmentent plus vite que les dépenses réelles (réellement prévisionnelles ».
- « Vous comparez budget primitif et compte administratif » (pour lui, il n’est pas question de comparer prévisions et réalisations. Il a tout à fait raison, c’est comme si en cours de mandat on s’avisait de rappeler les promesses de campagne).
- « Emprunter n’est pas le signe d’une mauvaise gestion » (…mais trop emprunter ?)
– D’Ettore : « Les pauvres ne paient pas d’impôt (allusion à une réflexion précédente de S. Jené « Les mécontents sont des pauvres qui réfléchissent »), heureusement qu’il y en a qui payent l’impôt » (D’après lui, ceux qui paient des impôts seraient donc forcément riches et pas mécontents à moins qu’ils aient oublié de réfléchir)
Passage au vote sans surprise du budget principal de la ville et, dans la foulée, des budgets annexes de l’eau (maintien), de l’assainissement (maintien), du golf (équilibré), des Cayrets et de la ZAC de Rochelongue.
Là, ça baigne moins
– André Tobena présente le budget annexe du centre aquatique de l’Archipel
(avec un A majuscule s’il vous plait) : Recettes d’exploitation 412 000 euros, loyer centre balnéo 35 000 euros (c’est, du moins, ce que j’ai cru entendre ; or, dans la discussion qui a suivi le député maire a affirmé que le loyer des installations n’avait pas encore été chiffré), frais de fonctionnement aux alentours de 900 000 euros, subvention d’équilibre versée par la communauté Hérault Méditerranée 310 000 euros.
– Hélène Pascual : « Nous sommes rassurés : vous vous êtes enfin penchés sur la question des frais de fonctionnement : 900 000 euros à partir du mois d’avril (soit 1,2 million en année pleine) dont 423 000 euros de frais de personnel…Combien d’emplois concernés ? Les lignes d’eaux louées ou non aux associations et à quel prix ? Comment avez-vous organisé les plages horaires ? Qu’allez-vous faire de la piscine tournesol existante ? »
– G. d’Ettore : « J’ai beaucoup de plaisir à vous entendre (le plaisir ne semble pas partagé), vous vivez dans un monde merveilleux où tout est gratuit…Il y aura des associations qui paieront, la partie ludique sera payante (mais privée), pour rendre le service public (natation scolaire) moins coûteux… On créera des emplois…Forcément les prévisions seront affinées avec la réalité… » (et à l’adresse de A. Tobena) : « Donnez des précisions sur le nombre d’emplois, cela à l’air de beaucoup l’intéresser. » « (visiblement pas lui.)
– André Tobéna : « Il y aura l’embauche de 15 au début à 30 personnes en pleine activité, moins le personnel de la piscine tournesol » (réaffecté)…Arrêtez de parler d’une piscine de 25 mètres identique à la piscine tournesol, on passe ici « de 200 m2 à 850 m2 de surface aquatique » (comprenant, bains de pieds, petits bassins… etc.…ce qui ne change rien au fait que la piscine principale ne fasse que 25 mètres). Coût d’entrée (hors scolaires) 5 euros pour les ressortissants de l’agglo, 6 euros en pleine saison. On attend « 60 000 scolaires et 100 000 touristes » (pourvu qu’ils ne se présentent pas tous le même jour…)
– G. d’Ettore : « Le coût de location des bâtiments est en réflexion (cf plus haut), ça ne change en rien le budget de fonctionnement. » (vous êtes sûr qu’on peut se passer d’un adjoint aux finances ?)
Des taux qui imposent le respect
Rapporteur d’Ettore : « Les taux n’augmenteront pas pour la 3ème année : 18, 99% contre 20% pour la moyenne des villes de plus de 10 000 habitants » (ce qui laisse une fourchette de population très large et qui ne prend pas en compte le fait que la collectivité pratique ou non les abattements à la base.)
« On respecte le contribuable (c’est la 2ème fois qu’il le dit, trop beau pour être honnête), on garde les taux à l’identique…Les marges, on les prend sur les nouveaux habitants (heureux de le savoir)…C’est un acte politique fort de respect (encore !) de nos concitoyens qui paient l’impôt. »
L’opposition est trop abattue pour encore parler des abattements supprimés
Borloo est presqu’encore au goût du jour
A l’occasion de la question des autorisations de programme, Henri Grimal s’inquiète des 500 arbres qui auraient été plantés sur le chemin des Cadières. Réponse de Frey qui a fini de jouer les apprenties rosières : « Les arbres en hiver perdent leurs feuilles, il se peut que vous ne les ayez pas vu » et D’ettore d’en rajouter : « Vous avez le temps de compter les arbres (entre 500 et zéro, il y a pas photo)…On les a planté dans le domaine privé, on va en planter beaucoup d’autre… On n’est pas au tribunal, nous aimons les arbres autant que vous. »
On s’en fout…
Christian Théron, en tant qu’administrateur, présente le rapport d’activité de la Criée aux Poissons.
Henri Couquet relève que ce rapport sur la gestion 2009 n’est présenté qu’en décembre 2010 et que celui de 2008 ne l’a jamais été ; de plus, il s’inquiète de la démission du directeur de la Criée. Notre administrateur reconnait que, pour le rapport 2008, il s’agit « d’un oubli de l’administration » et que « le Directeur a effectivement quitté ses fonctions pour incompatibilité d’humeur. »
Pour Gilles d’Ettore « Ca n’intéresse pas grand’ monde (alors que la criée fait l’objet de travaux d’extension très importants), l’essentiel c’est que la criée ait fait un bon résultat ».
(Mes avis que la prochaine fois, Théron sera plus carré.)
…mais ça fait plaisir
André Tobéna nous fait part du « grand honneur pour la ville d’Agde » constitué par la visite du président de la Fédération Française de Rugby qui « s’est déplacé pour la première fois » en province, a été magnifiquement accueilli dans le moulin des évêques et a félicité la ville pour son action en faveur du rugby.
Serge Jené met « en doute la sincérité du président de la FFR, vu les installations rugbystiques de la ville (défaut de tribunes interdisant des matches officiels) ».
…parce que ça répond à nos attentes
Juste avant mon retour au bercail, Gilles d’Ettore fait part de la « très belle opération » qui consiste à céder une partie du boulevard Cassin à la SNC Immo Mousquetaires Foncières (depuis le carrefour menant au Capiscol jusqu’au rond point route de Sète) : « le boulevard le plus utilisé » de la ville (…et qui a fini de l’être : Effectivement il était important de le dévier vers ce qui devait être le paradis de tranquillité du Capiscol; les futurs résidents vont apprécier). D’après notre maire, (et d’après un sondage réalisé selon le mode des quotas auprès d’au moins trois personnes en âge de voter), cette cession était « très attendue par la population »
…C’était peut-être là son cadeau de Noël…Merci monsieur le maire député président d’agglo… Et à l’année prochaine.
Antoine Allemand