Collectivités — Castelnau-le-Lez

Castelnau-le-Lez : investissements, logement, sécurité, le cap de la municipalité pour l'année 2024

C’est à l’établissement la Dolia, situé à quelques mètres de l’église et du centre ancien, que le maire de Castelnau-le-Lez Frédéric Lafforgue s’est prêté à l’exercice désormais traditionnel des vœux à la presse, entouré d’une partie de son équipe. 

Après un bref bilan de l’année écoulée, il s’est lancé dans une énumération des dossiers en cours et à construire, avec les partenaires comme avec la population. Des orientations avec le même fil rouge : la nécessité de concilier attraction, ambition et raison. “La vraie difficulté réside dans la recherche de l’équilibre”, résume le maire.

“Investir pour les solutions que nous avions proposé”

Cet échange “décontracté” intervient quelques jours après la validation du budget primitif de la commune, soit 49 097 000 € (33 950 000 € en budget de fonctionnement et 15 147 000 € en matière d’investissement). “On déroule, lance Frédéric Lafforgue. On continue à investir pour mettre en place les solutions que nous avions proposé lors de la campagne de 2020.”

En octobre dernier, lors de son bilan de mi-mandat, le maire se disait fier des “22 projets réalisés, 24 lancés et de l’investissement financier de plus de 50 millions d’euros” durant ses trois premières années de mandat. Rien qu’en 2023, l’agenda municipal était musclé : avancée du projet Castel Med Park, inauguration du groupe scolaire Jacques Chirac (“le plus gros investissement de l’histoire moderne de la commune”), extension du palais des sports, aménagement des ombrières de parking (“avec un dispositif innovant de financement participatif qui permettra aux investisseurs d’avoir un remboursement dans les deux ans”).

Quid de 2024 ?

Services, éducation, sécurité, culture, les investissements continueront. Pour accentuer l’attractivité de Castelnau-le-Lez auprès des jeunes parents et des entreprises, le maire et son équipe municipale ont décidé d’ouvrir une nouvelle crèche en cœur de ville, à proximité du collège Frédéric-Bazille. Le multi-accueil collectif Madiba bénéficiera de son côté d’une extension. Pour les “grands-petits”, la mue portera sur la restauration scolaire. “Pour des raisons de sécurité et pour suivre les réglementations Vigipirate, nous allons intégrer la restauration scolaire dans les écoles”, précise le maire. 

Sur le sujet, le maire rappelle que, suite à l’Analyse des besoins sociaux (ABS) lancée par le Centre communal d’action social (CCAS), la tarification sociale s’applique sur la restauration scolaire et les accueils périscolaires depuis le 1er janvier 2024. “C’est un premier signal qu’on envoie pour le pouvoir d’achat et plus de 80% des familles castelnauviennes vont bénéficier d’une baisse. Pour les familles en très grande difficulté, le CCAS prend le relais. Quant aux personnes les plus aisées, l’impact financier si l’enfant mange tous les jours à la cantine est de 18€, donc quand vous êtes dans les tranches supérieures, c’est minime”, ajoute-t-il. Même volonté sociale et solidaire pour la culture, “qui doit être accessible à tous”, et le sport “afin que les gamins gardent une activité physique”, ici “la tarification sociale devrait être votée en septembre 2024”.

Travailler au “bien-vivre”

Si le maire ne cache pas les difficultés de la commune, il prend aussi le temps de savourer ses réussites et notamment les derniers résultats du classement du Journal du Dimanche (JDD) 2024. Castelnau-le-Lez, classée 104e sur 34 808 communes au palmarès 2024 des villes et villages où il fait bon vivre en France, soit la 2e ville au niveau départemental après Montpellier. “C’est un classement qui fait plaisir, avoue l’élu. Il y a quand même 187 critères économiques, sociaux, environnementaux… C’est la récompense du travail qui est fait à Castelnau-le-Lez”. La ville touche aujourd’hui du doigt le ‘Top 100’, et les travaux à venir pourront – d’une manière ou d’une autre – peser dans la balance. Mais alors quels sont-ils ?

L’engagement “un à deux parcs par an”

“Nous poursuivons et inaugurons le lundi de Pâques, lors de la Fête des parcs, le parc Vincent Sablé, un espace vert de plus de 4 000 m² dans la continuité du parc Monplaisir. Il s’agira d’un théâtre de verdure en surplomb du Lez. Le dialogue est en cours avec le Syndicat des berges du Lez et on ne s’interdit pas de lancer les conversations avec le MUC pour faire venir la pratique du canoë jusqu’à l’espace Vincent Sablé.”

Bien entretenue et préservée par les anciens propriétaires, la nature est ici peu aménagée. Les travaux réalisés portent surtout sur la création d’un cheminement lisible et en accessibilité. Pour le moment, le bâtiment présent sur le terrain ne fera pas partie de l’offre au public : “On garde la maison, on ne sait jamais, 120 m2 ça peut nous servir, pour le stockage des affaires des artistes par exemple”, glisse le maire. 

Même sujet, autre lieu : Frédéric Lafforgue a confirmé que le parc Pujol ouvrira ses portes au public au printemps 2025 sur l’avenue de l’Europe : “Ce sera le parc de la famille Poujol, c’est une des demandes d’Henri Poujol. Il y a une convention morale entre nous afin que le parc soit un hommage à sa famille, que les essences rares soient bien marquées et que les arbres fruitiers soient conservés. Dehors, il y aura un parc avec des jeux pour les gamins et, dans la maison, nous allons faire des travaux afin de recevoir les familles et accueillir des permanences d’assistantes maternelles”.

La sécurité

Depuis 2020 et l’élection de l’équipe municipale, le budget de la sécurité a augmenté de 84%. “Cela nous a permis de créer la brigade de nuit, qui fonctionnera 7j/7 et 24h/24h dès avril/mai 2024, d’investir dans des véhicules (scooters, vélos électriques), d’étendre notre parc de vidéosurveillance (15 caméras supplémentaires), de relier ces équipement au Centre de supervision urbain, où on a mis en place un ‘superviseur’, ce qui nous permet de connecter les informations”, énumère l’élu, avant d’ajouter que les effectifs de policiers municipaux (26 agents) et d’ASVP (12) correspondaient quasiment au double de ce qui existait lors du mandat précédent. Pour solidifier le réseau de surveillance, Frédéric Lafforgue souhaiterait également qu’un “pont de l’information” soit construit avec les transports publics (tramway et futur bus tram).

Le maire insiste aussi sur le rôle crucial tenu par la gendarmerie de Castelnau-le-Lez, “qui se trouve être la 2e gendarmerie de France, et la 1re en mission active”, qui souhaite poursuivre sa croissance. “Il manque encore une trentaine de gendarmes sur la compagnie, c’est pour cela qu’il est urgent de se poser la question de l’attractivité et du logement”.

La crise du logement

C’est le sujet qui divise à Castelnau-le-Lez, la politique urbaine portée par la mairie et la Métropole de Montpellier fait l’objet de critiques de la part de l’opposition, malgré la modification de nombreux projets immobiliers et le climat de crise du logement. Frédéric Lafforgue en est conscient : difficile de parler de sa ville sans aborder le dossier. “Il y a six mois, en conférence des maires, je sentais bien qu’on allait rentrer dans une réelle crise du logement. On y est, si bien qu’aujourd’hui, même dans les ZAC, il y a des lots qui n’arrivent pas à sortir alors que tout le monde est prêt. Les causes : les taux d’intérêt qui ont augmenté, les banques qui bloquent, le coût de la construction également. Il y a des solutions qui sont en train d’être trouvées sur du logement intermédiaire mais on patine et on va se retrouver en difficulté, à Castelnau comme dans le reste de la métropole.”

Et l’offre est trop faible face à la demande. Selon l’INSEE, la métropole de Montpellier recevrait 10 000 habitants supplémentaires par an, et Castelnau-le-Lez constitue l’une des plus grandes aires d’attraction. “Si vous prenez les nouveaux arrivants et que vous ajoutez les injonctions contradictoires, telles que le Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi), le Plan de Prévention des Risques Inondation (PPRI), le Périmètre Régional d’Intervention Foncière (PRIF), le Zéro Artificialisation Nette (ZAN), la carte d’aléas remise par la préfecture, on est coincé, ça veut dire qu’on ne peut plus construire. Il est indispensable de trouver un équilibre.”

Si ces demandes de l’Etat compliquent l’apport de réponses à la crise du foncier, Frédéric Lafforgue voit dans la prise en compte des aléas climatiques une avancée positive : “On le voit, nous avons des événements cévenols plus marqués. Fixer des normes qui permettent de s’éloigner des risques va dans le bon sens. À Castelnau-le-Lez nous avions anticipé ces demandes de l’Etat avec la modification du PLU, qui prend en compte la nécessité d’avoir moins de constructibilités et de imperméabilisation des sols. Nous nous dirigeons désormais vers de la marche forcée, une étape nécessaire mais difficile car ça veut dire qu’on construira moins de logements sur les endroits qui étaient prévus constructibles et derrière, le préfet nous oblige de faire 772 logements sociaux pour répondre à la demande. Ce n’est pas du vent, au CCAS, j’ai 700 demandes de Castelnauviens pour des logements sociaux”.

Une gestion de la politique urbaine qui a selon l’élu d’importantes conséquences sur la santé économique de la métropole. “On ne peut plus se contenter de vendre ‘la Surdouée’, lance Frédéric Lafforgue. Pour garder les entreprises et les aider à attirer des collaborateurs, il est de notre devoir de travailler sur un service public de qualité, sur le sport, l’éducation, de faire un travail sur le bien-vivre, et de leur offrir la possibilité de se loger. Lors des recrutements, la première préoccupation n’est plus le salaire mais le logement. Les employeurs doivent être en capacité de proposer un package complet avec des services de qualité, des mobilités accessibles, des crèches… Sans cela, il sera difficile de grandir avec et pour les habitants.”

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