Célébration autour du 69 eme anniversaire de l’Armistice de 1945
Les cérémonies de la victoire de 1945 ont débuté à Agde par un défilé,…
Les cérémonies de la victoire de 1945 ont débuté à Agde par un défilé, fanfare en tête, suivie des porte-drapeaux, du Maire Gilles D’Ettore, des Adjoints au Maire et des Conseillers Municipaux ainsi que des représentants des associations patriotiques et d’une foule nombreuse. Le cortège s’est rendu depuis l’Hôtel de Ville Mirabel jusqu’au Monument aux Morts du cimetière.
Après les dépôts de gerbes de fleurs, la Marseillaise et les honneurs des drapeaux, Paul Alric a pris la parole pour lire “l’ordre du jour n°9” du Général De Lattre de Tassigny, celui-là même qui officialisait la victoire des alliés, ainsi que le message de l’UFAC. Il a ensuite laissé la parole à Roger Carniel, représentant l’Union Nationale des Anciens Combattants – section Agde, qui a lu “un message d’espérance”, tel que titré par l’UNC et rappelant brièvement quelques chiffres de ce conflit : “cinq années de lutte, de clandestinité, de résistance pour retrouver une liberté déjà chèrement acquise par les vaillants Poilus en 1918, à l’issue d’une guerre meurtrière qui devait être la dernière. Cinq années de souffrance pour des milliers de familles déracinées, endeuillées, victimes de bombardements. Cinq années qui coûtèrent la vie à 55 millions de soldats, résistants, civils, sans oublier les prisonniers et les déportés. Le 8 Mai est la fête de la victoire de l’humanité sur la barbarie nazie”.
Puis le Maire Gilles D’Ettore, non sans avoir en préambule salué la présence “ô combien importante du Conseil Municipal des Jeunes” a rappelé que “le 8 Mai 1945 prenait fin la deuxième Guerre Mondiale et au-delà, un cycle de conflits toujours plus meurtriers qui, à partir de 1870, avaient ensanglanté et au final considérablement affaibli l’Europe.
Notre continent, dont les peuples avaient forgé l’histoire de l’humanité durant deux millénaires, venait de perdre pour une part la maîtrise de son destin. Certes, la France, grâce au courage des hommes et des femmes qui avaient rejoint les Forces Françaises Libres et la Résistance intérieure, se trouvait ce jour là à la table des vainqueurs. Grâce à l’abnégation de nombre de ses enfants, notre pays était ainsi parvenu à surmonter la débâcle de 1940 et à renouer avec une tradition héroïque qui fit tout au long de son histoire sa grandeur et l’admiration que les peuples du monde entier continuaient à lui vouer.
Toutefois, le monde en ce milieu de 20ème siècle connaissait un renversement des rapports de force dont peu avaient encore pleinement conscience. Rien ne serait plus comme avant pour notre vieux continent, qui serait désormais concurrencé par les peuples du monde entier.
En ce début de millénaire, soit plus de 70 ans après la fin de la guerre 39/45, nous peinons encore à prendre conscience de cette nouvelle réalité planétaire.
Nous avons longtemps cru, notamment pendant les 30 Glorieuses, que la construction européenne pallierait à nos insuffisances en se fondant sur l’adage incontestable selon lequel l’union fait la force.
Nous avons parfois oublié que ce que nous ne ferions pas pour nous-mêmes personne ne le ferait à notre place et notamment pas nos amis européens légitimement concentrés sur la défense de leurs propres intérêts.
C’est pourquoi l’exemple de 1940 et de l’engagement de notre peuple pour la liberté et le respect de son indépendance reste à ce point pertinent en ces temps difficiles que nous traversons.
Il serait erroné, injuste et pour tout dire indigne de dire ici que nous nous sommes libérés tous seuls en omettant de souligner les sacrifices consentis par nos alliés. Mais force est de constater, que nous avons largement contribué à notre propre libération, que partout dans le pays se sont levés des hommes et des femmes unis par l’amour de la France et prêts eux aussi à se battre et à se sacrifier pour que survivent nos valeurs de civilisation.
Aujourd’hui, les affrontements sont d’une nature différente. Les conflits armés n’ont pas disparu de la planète mais la guerre est désormais essentiellement économique avec ses victimes que viennent comptabiliser froidement les statistiques du chômage et de la grande pauvreté.
Face à cette adversité née de la concurrence mondiale, nous n’avons pas d’autres choix que de nous retrousser les manches. En l’absence d’un Clémenceau ou d’un Général de Gaulle à la tête du pays, absence qui se fait parfois lourdement sentir ces toutes dernières années, c’est collectivement que nous devons nous convaincre des combats que nous avons à mener.
Notre pays a de nombreux atouts et tout particulièrement sa jeunesse qui n’a pas moins d’énergie et d’enthousiasme à offrir que celles qui l’ont précédées.
Aussi aidons-la à donner le meilleur d’elle-même. Donnons lui les moyens de bâtir la France de demain, une France respectueuse de ses traditions mais qui sache s’ouvrir au monde sans rien renier de ce qu’elle est.
En ce jour où nous célébrons le sacrifice de ceux de nos compatriotes qui se sont battus pour que nous continuions à vivre libres et conformément à nos valeurs, je crois que le plus bel hommage que nous puissions leur rendre consiste en cet engagement aux côtés de notre jeunesse au service de notre pays.
Chaque génération a à relever ses propres défis et à répondre aux enjeux de son temps.
J’ai la conviction que notre grand peuple saura trouver, comme en 1940 et si souvent tout au long de son histoire, les ressources et les hommes qui lui permettront d’assurer sa prospérité et au-delà de renouer avec sa vocation universelle”.
Le cortège s’est ensuite reformé pour se rendre à l’Hôtel de Ville où les participants ont pu se retrouver autour du verre de l’amitié.