Clémentine Mélois ou l’art de l’humour décalé
L’éditeur Grasset décrit ainsi Clémentine Mélois : "elle est née en 1980 (le 15 juin,…
L’éditeur Grasset décrit ainsi Clémentine Mélois : “elle est née en 1980 (le 15 juin, comme Jean-Philippe Smet), a grandi à La Ferté-Milon (ville natale de Jean Racine), est allée au collège à Villers-Cotterêts (où est né Alexandre Dumas), et a fait ses études aux Beaux-Arts de Paris (comme Nicolas Poussin)”. Discussion avec cette artiste protéiforme, adepte notamment du détournement.
> Pour lire cet article dans son intégralité, reportez-vous à L’Hérault Juridique & Economique du 20 novembre 2014.
Issue des Beaux-Arts de Paris dont elle est sortie diplômée en 2004, Clémentine Mélois se distingue depuis plusieurs années par ses multiples créations, notamment des livres d’artiste. L’éditeur Grasset publie un recueil de ses pastiches d’ouvrages, intitulé Cent Titres. Depuis un certain temps en effet, l’artiste utilise divers jeux de mots, contrepèteries et références pour détourner des couvertures de livres bien connus. Voilà comment le poète Paul Valéry est devenu le chanteur François Valéry et comment Francis Ponge a été renommé Francis Sponge. Pour Clémentine Mélois, « l’humour est un travail sérieux ». Elle interroge les codes qui nous sont familiers, sans aucun protocole. Même les séries télévisées l’inspirent. Ainsi, elle transforme la Manon Lescaut de l’abbé Prévost en la Julie Lescaut des séries policières. Jusqu’à la sortie de son recueil, Clémentine Mélois diffusait ses couvertures pastiches de façon dématérialisée, sur sa page Facebook notamment, recréant chaque couverture de livre sur Photoshop puis la représentant tenue en main, sur le mode du selfie. Jouant avec les codes de l’édition, Clémentine Mélois entre en connivence avec le lecteur, qui est incité à retrouver le titre initial ou le véritable nom de l’auteur.
Virginie MOREAU
© photo : J.-F. Paga