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Discours de Carole DELGA, présidente de la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

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Assemblée plénière d’installation
de la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

Discours d’élection de Carole Delga
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Séance du lundi 4 janvier 2016

Seul le discours prononcé fait foi

Mes cher-e-s collègues,

C’est avec émotion et aussi la parfaite conscience de mes responsabilités que j’accède à la présidence du Languedoc Roussillon Midi Pyrénées, dans ce temps si particulier dans l’histoire de notre région, de notre pays.

Merci, merci de votre confiance.

L’histoire retiendra en effet que ce 4 janvier 2016 s’est réuni pour la première fois la première Assemblée plénière de la nouvelle région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées.

Unis, ces deux territoires l’ont été dans un passé qui fut, à bien des égards, glorieux.

De nombreuses voix ont toujours, à travers le temps, souhaité cette union et je citerais ainsi le regretté Georges Frêche qui, dès 1974 dans un de ses ouvrages majeurs, évoquait cette « géographie, l’histoire et la raison qui scellent une alliance naturelle et équilibrée entre Toulouse et sa façade méditerranéenne où s’égrènent Perpignan, Narbonne et Montpellier ». Tels étaient ses écrits, il y a 41 ans.

Nous y sommes.

C’est à nous désormais, issu de la volonté du suffrage universel, d’écrire une nouvelle page de l’histoire de ce territoire à nul autre pareil et de prouver que « l’union fait la force ».

Nous connaissons la géographie de ce grand Languedoc, entre Pyrénées et Méditerranée, fort de ces 13 départements, de ses deux métropoles Toulouse et Montpellier, de son réseau de villes moyennes et de la vitalité de sa ruralité.

Notre région, avec ses 4565 communes, est la 2e région la plus grande de France, plus vaste à elle seule, que 13 des 28 pays de l’Union européenne.

Nous connaissons son poids démographique qui en fait, avec 5,7 millions, la 5e région la plus peuplée de France mais surtout la plus attractive, accueillant chaque année 50.000 nouveaux habitants, soit l’équivalent d’une ville comme Narbonne ou Albi.

Nous connaissons ses atouts économiques, de l’aéronautique et l’aérospatial à la viticulture, du secteur du numérique à l’agroalimentaire, du secteur de la santé à ses universités, de l’économie de la mer à celle de la montagne. 

Nous connaissons la vigueur de son patrimoine naturel qui nous place de fait en pôle position en matière de transition énergétique, et demain, nous le voulons, en première région à énergie positive d’Europe.

Nous connaissons la force de sa culture, occitane et catalane, si riche de son ouverture au monde et de ses valeurs de tolérance et de progrès, la convivencia et le paratge.

Nous connaissons, aussi, ses faiblesses, avec la disparité des revenus, les inégalités territoriales, la précarité qui s’est installée, et un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale.

Je l’ai répété durant ma campagne électorale : oui, je considère que cette union est une chance. Et d’abord pour nos concitoyens.

Elle l’est, effectivement, à condition de mener une politique d’excellence et de proximité qui doit être le socle de toute notre action publique.

Ce le sera et c’est mon premier engagement. 

Cette union est en effet une chance si nous menons des politiques régionales ambitieuses pour soutenir les filières d’emploi d’aujourd’hui ;

des politiques régionales déterminées à accompagner des filières d’emplois de demain, génératrices d’emplois qualifiés et durables,

des politiques régionales de proximité pour protéger nos concitoyens, leur qualité de vie, leur environnement et les sécuriser dans leur parcours de vie ;

des politiques régionales assumées en matière d’égalité des territoires, de services publics et donc d’égalité des citoyens.

Mes chers collègues,

Je ne vais pas vous parler de moi, mais de celles et ceux que nous représentons car nous sommes là pour les servir,

servir ce territoire, cette région naissante, grande par sa taille, et bientôt, c’est notre rôle, grande par son talent, et sa capacité à répondre aux besoins de nos concitoyens.

Nous sommes réunis en ce 4 janvier 2016, après une année terrible pour notre pays.

Jamais sans doute, depuis la seconde guerre mondiale, la France, la République n’avaient été soumis à de telles épreuves.

Jamais, depuis si longtemps, un vote des Français, celui des régionales des 6 et 13 décembre, ne s’était déroulé dans un tel climat politique.

Nous, les 158 conseillers régionaux réunis ce matin pour la première Assemblée Plénière de notre nouvelle région, sommes en quelque sorte les héritiers de 2015 et devons avoir pleinement conscience de notre responsabilité à ce moment précis de l’histoire de notre pays, de notre région.

C’est à nous qu’il convient, ici et maintenant, d’agir pour les six ans qui viennent. 

Aussi, je vous appelle, dès ce jour, à oublier les postures électorales, les phrases toutes faites dont nos concitoyens ne veulent plus, les oppositions idéologiques ou de commodité, pour nous mettre collectivement au travail. 

Je vous appelle à regarder les réalités en face, sans tabous, afin de poser les bons diagnostics et apporter les meilleures solutions pour répondre, avec bon sens, aux défis auxquels notre région est confrontée.

Pour ma part, ce sera mon deuxième engagement : j’entends être la présidente de l’action et du rassemblement, à l’écoute de chacune et de chacun, sur le terrain,

car j’entends présider cette région comme je l’aime, elle qui m’a tout donné, c’est à dire passionnément.

Devant moi, je vois 158 élus, élus du peuple, et ce peuple a leur demandé, avec vigueur et parfois colère, d’agir avec engagement et honnêteté.

Cet appel vaut bien entendu pour la majorité que les électeurs ont choisie et nous y répondrons, non seulement par la force de notre projet, mais aussi par la mise en œuvre de nouvelles pratiques de gouvernance.

Je tiens à remercier chaque élu de la majorité pour leur loyauté et leur dévouement.

J’ai confiance en mes partenaires et je sais que nous travaillerons dans un esprit constructif.

La majorité régionale associe des forces de gauche et de progrès, partenaires du premier tour, partenaires du second tour.

Chacun trouvera sa place pour faire vivre notre projet.

Il vaut aussi pour l’opposition qui, tout en défendant librement ses points de vue, doit elle aussi participer pleinement à l’élaboration de ces politiques régionales dont toutes, je le répète, seront marqué du sceau de l’intérêt général.

Je veux le dire avec force en ce jour si important pour moi, pour vous.

Nous devons être individuellement et collectivement exemplaires.

Nous devons être individuellement et collectivement responsables.

Nous devons être individuellement et collectivement soucieux de donner une nouvelle image de la politique.

Cette exigence, et c’est mon troisième engagement, transparaîtra dans chacune de mes paroles, dans chacun de mes actes, dans chacune des politiques publiques que je vous appellerai à mettre en place.

Nous devons bâtir un contrat de confiance avec nos concitoyens.

Mon quatrième engagement, c’est celui du respect de notre programme.

J’ai annoncé un certain nombre de mesures durant la campagne et promis qu’il n’y aurait pas de temps mort.

Avalisées par les électeurs, celles-ci seront mises en place dès cette année.

Je citerais deux premiers temps forts, à partir des deux priorités que je veux énoncer ici : l’emploi et la citoyenneté.

Dès demain, je mettrais ainsi en place un Plan Marshall pour l’emploi à destination des entreprises du BTP de notre région avec une enveloppe pour 2016 de 800 millions d’euros sur l’ensemble du territoire.

Cet investissement majeur est un levier sur lequel peuvent s’appuyer d’autres collectivités pour, elles aussi, lancer des investissements conséquents.

Dans le même temps, je débuterais mes consultations avec les collectivités locales, les forces vives de Languedoc Roussillon Midi Pyrénées pour élaborer avec elles un schéma de développement économique, un schéma de formation professionnelle et d’apprentissage, au plus près des besoins de nos jeunes, des salariés, des entreprises, des territoires.

A l’automne, une Conférence régionale pour l’emploi et la croissance permettra ainsi de décider, collectivement et sans tabous, les filières à soutenir, les filières à accompagner, les filières à créer pour garantir le développement de notre région et l’emploi dans les décennies à venir.

Concernant la citoyenneté, ce sera un marqueur fort de ma présidence.

Nos concitoyens ne veulent pas seulement que nous soyons exemplaires, dans nos paroles et nos comportements, dans la gestion de chaque euro d’argent public.

Ils veulent aussi participer aux grandes décisions qui concernent leur vie, leur région.

Avant les Etats Généraux du Rail qui permettront aux usagers, aux élus de débattre et décider ensemble du futur schéma régional ferroviaire en matière de trains du quotidien ou des lignes à grande vitesse,

je vais lancer une première grande consultation populaire pour désigner le nom de notre future région.

Vous le savez, la loi NOTRe nous donne jusqu’au 1er juillet pour proposer un nom, qui sera ensuite avalisé par le Conseil d’Etat.

Dans mon esprit, cette consultation doit être à bien des égards fondatrice.

Elle doit être inédite, innovante et transparente pour permettre à un maximum de nos concitoyens de choisir le nom de leur région.

Car ce nom sera notre étendard, notre identité, notre ambition,  notre signature.

Enfin, mon cinquième engagement est clair : je serai intransigeante sur les valeurs républicaines comme la laïcité, l’égalité Homme/Femme ou la lutte contre toutes les discriminations.

J’ai annoncé que je voulais bâtir une Région forte dans une République forte.

Cela veut dire ne pas reculer sur nos valeurs fondamentales qui font que nous vivons en société et en démocratie.

François Mitterrand écrivait : « Sur les chantiers de ces valeurs toujours neuves, pour ces combats de chaque jour qui se nomment : Liberté, Egalité, Fraternité, aucun volontaire n’est de trop ».

Cela veut dire donner la priorité à l’éducation et à la culture, les remparts les plus solides face à l’extrémisme, à l’isolement et au désespoir.  

En m’appuyant notamment sur l’assemblée des territoires, je veux envoyer un signal fort à nos concitoyens : celui qu’aucun territoire de cette région ne sera oublié ; qu’aucun territoire ne sera laissé sur le bord du chemin.

Car j’entends être la Présidente de toutes et de tous.

Saluant les élus des autres collectivités présents ce matin, et des parlementaires, je rappellerai qu’avec le Conseil économique, social et environnemental nous continuerons à travailler avec complémentarité et attention.

Avant de conclure, permettez-moi une pensée particulière pour les Présidents de la Région Languedoc-Roussillon trop tôt disparus, Georges Frêche et Christian Bourquin.

Permettez-moi  de remercier aussi Damien Alary pour son soutien continu, hier, aujourd’hui et demain.

Enfin, succéder à Martin Malvy est un honneur que je mesure pleinement. Lui rendre un hommage ne correspondrait pas à son tempérament ni à sa pudeur respectives mais je tiens à saluer son investissement politique, avec talent, avec ardeur, avec intégrité et élégance. Il est et restera le chevalier de la Rose, pour cette région et ses habitants.

Je veux également remercier nos services pour la qualité du travail et l’organisation de cette assemblée exceptionnelle. Et ce message de remerciement est pour l’ensemble de nos collaborateurs directs et ceux de nos agences.

Merci à tous ceux qui m’ont soutenu, en toutes circonstances, de Martres-Tolosane, en passant par Fabas, Saint-Affrique, Argeles et Perpignan.

Merci à ma famille pour tous les jours.

Mes cher-e-s- collègues.

Avec vous, en ce début d’année 2016, je forme le vœu que nous puissions dialoguer et travailler dans un esprit républicain.

Avec vous, je forme le vœu que ces nouvelles pratiques de gouvernance et de proximité, permettent de créer, ici, un nouvel espoir pour la politique, un nouveau rapport avec nos concitoyens.

Avec vous, je forme le vœu que nos travaux, nos décisions puissent permettre à notre région de se développer pour et avec ses habitants.

Avec vous, je forme le vœu que le Languedoc Roussillon Midi Pyrénées devienne une région qui compte en France et en Europe, et dont la voix si singulière sera entendue bien au-delà de nos frontières.

En vous remerciant pour l’honneur et la confiance que vous m’accordez aujourd’hui en me désignant Présidente de notre région, je vous dis avec la plus grande force que vous pouvez compter sur ma détermination à chaque instant pour mener à bien ma mission et notre projet.

Je vous remercie.

Crédit photo : Lydie Lecarpentier

 

 

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