Dynamisme des services marchands en 2016
En 2016, les services marchands ont affiché une conjoncture favorable avec une croissance repartie nettement à la hausse, selon le bilan de l'Insee publié en juin. L'emploi a profité de cette dynamique avec la création de 157 000 postes.
Les services marchands (non financiers) progressent toujours plus rapidement que l’industrie et confortent ainsi leur poids dans l’économie, soit 34,6 % de la valeur ajoutée totale. En 2016, selon le bilan de l’Insee, globalement, leur valeur ajoutée a augmenté de 1,9 % en volume, après + 1,3 % en 2015, comme en 2014. Ce sont les services principalement orientés vers les ménages (hôtels et restaurants, immobilier, culture) qui contribuent le plus à la croissance, soit + 0,9 point. Leur valeur ajoutée, qui représente la moitié du total de celle des services, a crû de 1,8 %, après une hausse de 0,8 % en 2015.
Le redressement est particulièrement sensible dans l’hébergement et la restauration, avec une augmentation de 3,5 % en 2016, après une diminution de 0,9 % en 2015 et une chute de 1,2 % en 2014. Les services aux entreprises (administratifs, de gestion, d’ingénierie, de recherche, de location) suivent aussi une tendance haussière (+ 1,7 %, contre + 1,3 % un an auparavant). Cette dynamique est portée spécifiquement par l’accélération des services administratifs et de soutien, notamment la location et le travail intérimaire. Quant aux services d’information et de communication, ils restent soutenus, avec une croissance de + 2,6 %, mais moindre que l’année précédente (+ 3,1 %).
La demande intérieure reste soutenue
La demande intérieure en termes de services reste dynamique : elle progresse de + 2,3 % en volume contre + 2,5 % en 2015 et + 1,9 % en 2014. La consommation des ménages retrouve des couleurs, alors que l’investissement demeure soutenu. Les achats intermédiaires des entreprises et des administrations sont un peu moins dynamiques que l’année précédente. Toutefois, ces derniers constituent toujours le principal débouché des services marchands. En 2016, ils augmentent de + 2,3 % en volume, contre + 3,2 % en 2015. La consommation des ménages en matière de services a connu une nette accélération pour atteindre + 1,7 % en volume, alors qu’elle était de + 0,9 % en 2015.
Au total, la production des services marchands continue de croître en volume au même rythme qu’en 2015 (+ 2,1 %). Les activités artistiques et récréatives sont les plus dynamiques : portées par la hausse du budget dédié des ménages, « aussi bien pour les spectacles et le patrimoine que pour les activités sportives, tirées notamment par l’Euro de football », elles enregistrent une augmentation de 6,8 %, détaille l’Institut de statistique.
Parmi les services aux entreprises, les activités de services administratifs et de soutien sont toujours robustes, avec une hausse de 2,6 %. Les services informatiques restent parmi les activités les plus dynamiques, relève l’Insee. L’investissement des entreprises dans des logiciels et des bases de données a de nouveau accéléré. En revanche, les activités juridiques, comptables et de gestion ralentissent leur production.
Hausse de l’emploi
Le rebond de la consommation de services se répercute sur l’emploi. En 2016, les services principalement marchands ont gagné 157 000 emplois nets (mesurés en équivalent temps plein), soit une hausse de 2,2 %, après une augmentation de 1 % en 2015, pour représenter 28,5 % de l’emploi total. A contrario, l’emploi a diminué légèrement dans l’ensemble des autres branches (- 0,5 %), soit 60 000 postes en moins.
Comme en 2015, ce sont les activités spécialisées, scientifiques et techniques et les services administratifs et de soutien qui affichent les meilleurs résultats avec 114 000 emplois supplémentaires, en hausse de 3,1 % par rapport à 2015. En particulier, le secteur de l’emploi intérimaire (comptabilisé dans les activités de soutien) a nettement accéléré l’an passé avec une progression de + 8,9 %, soit 48 000 postes supplémentaires, après avoir enregistré une hausse de 5,3 % en 2015 (+ 27 000). Le secteur de l’hébergement et de la restauration tire aussi son épingle du jeu (en croissance de + 2,2 %) avec la création de 22 000 emplois en équivalent temps plein sur l’année. Dans l’information et la communication, l’emploi s’accroît aussi à un rythme plus élevé qu’en 2015 (+ 1,7 %, après + 0,8 %). Dans le secteur des activités immobilières, l’emploi profite de la reprise observée dans cette branche avec une hausse de + 0,7 %, mais loin encore des niveaux d’avant la crise.
Romain MILLET et B.L.
Le déficit des échanges extérieurs se renforce. Si la demande intérieure reste dynamique, les exportations de services ralentissent et les importations restent très soutenues. Résultat, le déficit du commerce extérieur se creuse à nouveau pour atteindre 5,8 milliards d’euros (contre – 4 milliards en 2015). La France fait néanmoins encore partie des quatre principaux pays exportateurs de services. Ses échanges internationaux ont nettement augmenté entre 2000 et 2016, puisque les exportations ont crû en moyenne de 7,3 % par an, alors que les importations ont progressé de 8,6 %, pour représenter, respectivement, 4,2 % et 4,5 % du PIB en 2016, précise l’Insee.