Frontignan : visite à l'école des Lavandins pour l'anniversaire de la loi du 11 février 2005 sur le handicap

Cette visite regroupait Éric Suzanne, sous-préfet de Lodève, Laurence Gelinotte, inspectrice de l’ARS, Michel Arrouy, maire de Frontignan, Christophe Mauny, directeur académique des services de l’Éducation nationale, Laure Bentivegna, inspectrice de l’Éducation nationale, M Ferlut, directeur du service éducation de la ville et le président de l’Unapei 34, Bernard Dessimoulie et son directeur Fabien Bonnet.

Eric Suzanne a introduit les échanges expliquant pour cette visite : « cette loi a tracé le chemin et il reste des choses à faire. Notamment sur la PMR : elle a coûté cher, c’est une nécessité, même un devoir, mais il reste à faire. Nous voulons également avoir un regard sur l’école inclusive. Nous cherchions à valoriser d’une réussite. Alors nous voilà chez vous. Nous marquons le coup d’une loi importante, qui n’a pas terminé de produire ses effets même si nous avons beaucoup progressé. C’était intéressant d’avoir ce focus sur l’éducation nationale ».

Michel Arrouy, le maire, a défini ainsi sa pensée : « je crois que c’est surtout une sensibilité que l’on a collectivement sur ces questions. Globalement à Frontignan, et je suis content que les représentants de l’Unapei 34 soient présents, toute cette communauté qui œuvre pour les enfants porteurs de handicaps, à travers les établissements que l’on a, ce que l’on fait dans les écoles … Il y a une tradition dans cette ville, depuis très longtemps. Nous avons notamment 3 classes d’unité locale d’inclusion scolaire (les classes ULIS), c’est une vraie volonté politique de répondre à des besoins et de dire que l’école de la République s’adresse à tout le monde. En plus du dispositif législatif, nous en tant qu’élus nous devons également être les relais de ces dispositifs et moyens. Une ville, c’est la ville de tout le monde. Nous travaillons également en bout de chaîne sur des logements HSS pour des personnes âgées porteuses de handicaps. Nous nous devons de penser à tout le monde ».

Claudie Minguez, 1re adjointe déléguée à la ville éducatrice, a expliqué que « nous avons retravaillé notre Projet éducatif territorial (Pedt) et c’est un axe fort de notre Pedt. Nous avons dédié sur la ville une personne qui est responsable de l’inclusion. C’est cette volonté qui s’affiche. Nous avons également un groupe de travail qui réfléchit à un groupe d’inclusion dans une autre école. Nous avons la volonté de pouvoir le développer ».

Christophe Mauny constate que « la diversité des élèves que nous accueillons s’est accentuée et s’accentue. Cela permet à la fois de réfléchir en termes de dispositifs diversifiés, nous n’avons pas qu’une réponse. La réalité aujourd’hui est beaucoup plus diverse. Nous avons besoin de professionnels formés, accompagnés, avec des conseillers pédagogiques qui œuvrent à leur côté. Nous avons besoin que ces enfants puissent être dès le plus jeune âge intégrés à une dynamique collective. Cette école des Lavandins est exemplaire dans l’engagement de l’équipe au bénéfice de ces enfants-là. À la rentrée prochaine, nous allons ouvrir une nouvelle unité autisme en maternelle à Béziers, une unité polyhandicap à Prades le Lez, un dispositif d’autorégulation à Castelnau-le-Lez qui concerne également les enfants autistes ayant une certaine autonomie et qui suivent déjà un cursus scolaire ».

Bernard Dessimoulie confirme « ce que M le maire vient de dire sur l’implication de la ville de Frontignan, dans tous les domaines du soutien au monde du handicap. Nous sommes, à l’Unapei 34, très satisfaits d’avoir pu participer à la création de cette unité. Il faut que vous sachiez que nous avons devant nos établissements 300 personnes, enfants et adolescents handicapés, sans prise en charge. L’équivalent des accueils que nous réalisons déjà dans nos IME et nos Sessad. Nous avons de vrais sujets encore à traiter. »

En décembre 2021, la rédaction était à l’inauguration de cette unité (lire l’article). Les enfants ont progressé constate Alexandre Péres, le directeur de l’école : « sur les 8 élèves, nous avons commencé doucement et progressivement. Nous parlons d’autonomie et d’inclusion. Ces élèves venaient avec des profils très différents, globalement avec de grosses difficultés, la plupart étaient déscolarisés. Ils ont retrouvé un rythme, un cadre, pour les familles aussi. Progressivement ils ont intégré la cantine, l’accueil du matin, du soir et certains ont même commencé à intégrer le centre de loisirs. » Olivier Pradel, le directeur de l’IME les Hirondelles, complète : « avec l’assistance technique de l’équipe de l’UEEA, la partie médico-sociale, détachée pendant les vacances scolaires dans les centres de loisirs de Frontignan et des centres alentour ». C’est un « accompagnement global avec les familles, avec l’IME, l’école, tout est en lien pour que la scolarisation se déroule le mieux possible et soit individualisée » complète le directeur de l’école. Olivier rajoute : « il me semble important de dire également que l’ARS a dégagé des budgets conséquents pour la formation des professionnels de l’UEEA, mais pas que. Ces budgets ont permis de former l’ensemble des professionnels de l’école ». Alexandre Peres conclut en précisant que « les professionnels de l’école des Lavandins sont également ponctuellement détachés pour aller former dans les autres écoles de Frontignan. Cela devient un pôle d’expertise qui reçoit également d’autres enseignants ou personnels d’accompagnement qui viennent trouver ‘des petits trucs’ qui finalement servent à tous les élèves. » L’école les Lavandins transmet maintenant ses connaissances et son savoir-faire.