Politique — Cévennes Gangeoises et Suménoises

Ganges, éducation : le président Emmanuel Macron veut "motiver les enseignants et accompagner les élèves"

Le chef de l'Etat Emmanuel Macron était ce jeudi 20 avril à Ganges, à l'occasion d'une visite du collège Louise-Michel. Un déplacement sous tension, puisqu'une manifestation se déroulait dans les rues au même moment, pour protester contre la réforme des retraites.

Le président Emmanuel Macron a d’abord été accueilli par le préfet de l’Hérault Hugues Moutouh, le maire de Ganges, le sénateur Jean-Pierre Grand, les députés Patrick Vignal et Sébastien Rome, le maire de Ganges Michel Fratissier et le principal du collège Louise-Michel. Puis il a engagé un dialogue avec le principal et son adjointe, ainsi que 7 parents d’élèves, 5 professeurs, 4 élèves, en présence du ministre de l’Education Pap Ndiaye et de la secrétaire d’Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire Patricia Mirallès. Au lieu de faire la réunion dans le CDI, c’est finalement dans la cour du collège que le chef de l’Etat a discuté avec eux, coupure de courant par la CGT oblige.

Le chef de l’Etat a écouté les participants évoquer les projets mis en place au sein du collège, et a pris la mesure de l’efficacité du dispositif “Devoirs faits”, en place dans cet établissement, dont les intervenants ont tous fait l’éloge, élèves comme parents ou enseignants.

Hausses des salaires, pacte enseignant, Devoirs faits

Il a ensuite procédé à des annonces, dont certaines avaient fuité préalablement. Il a notamment expliqué que dès la rentrée de septembre 2023, les enseignants en début de carrière bénéficieraient d’une revalorisation portant leur salaire mensuel à 2 000 euros net minimum. Ainsi, “alors qu’un enseignant en début de carrière percevait 1 700 euros nets jusqu’à présent, il touchera 2 066 euros nets par mois à compter de septembre 2023”, selon lui.

La seconde annonce était plus inattendue. Emmanuel Macron a en effet indiqué que l’ensemble des enseignants bénéficierait d’une “augmentation comprise entre 100 et 230 euros nets en plus par mois, à tous les échelons de carrière, de leur socle de salaire”. Cela porte le salaire d’un enseignant de sept ans de carrière de 1 952 à 2 328 euros nets mensuels à partir de la rentrée prochaine. Pour leur part, les AESH, chargés de faciliter la vie scolaire des élèves en situation de handicap, verront leur salaire augmenter de “10 % à la rentrée prochaine”, a assuré Emmanuel Macron, qui s’est félicité d’avoir œuvré à la titularisation de la plupart des AESH depuis qu’il est à la présidence de la République. “Nous devons maintenant nous atteler à leur assurer un travail à temps complet”, a-t-il complété.

Emmanuel Macron © Virginie Moreau
Emmanuel Macron © Virginie Moreau

Autre annonce, l’instauration du Pacte enseignants, alors même que les syndicats de l’enseignement ont claqué la porte des discussions il y a quelques jours à ce sujet. L’objectif de cette mesure est d’encourager les enseignants motivés, volontaires pour effectuer des remplacements visant à compenser les absences courtes de leurs collègues, pour effectuer des missions de soutien d’une heure – qui seront généralisées en sixième dès la rentrée de 2023 – et pour assurer l’heure de soutien en français ou en mathématiques qui sera elle aussi mise en place pour les élèves de sixième en septembre. Le président fait “le pari qu’un tiers des enseignants y adhéreront”. L’augmentation socle ajoutée à la revalorisation par le Pacte enseignant pourraient représenter “jusqu’à 500 euros supplémentaires mensuels” accordés aux enseignants qui se seront portés volontaires pour ce type de tâches. Cela représente “50 % en plus que ce qu’ils sont payés en heures supplémentaires”, estime le chef de l’Etat. Et les chefs d’établissement de premier et second cycles seront accompagnés eux aussi, a assuré le président de la République. Au total, une enveloppe de 3 milliards d’euros sera dédiée au supplément de rémunération des enseignants dès septembre 2023.

L’objectif affiché par Emmanuel Macron et le ministre de l’Education lors de ce déplacement dans l’Hérault est de faciliter la transmission des connaissances, que les enfants acquièrent de la “confiance en eux” et de limiter les difficultés vécues par les élèves lors de leur passage en sixième, “une période charnière qui peut parfois être synonyme de décrochage”. Méthodologie et soutien sont donc aux programme des annonces, de la part d’un chef de l’Etat qui veut “étendre le dispositif ‘Devoirs faits’ à 80 % de l’Hexagone à la rentrée 2023 et à 100 % du pays à la rentrée 2024.”

Pour limiter les absences du corps enseignant, le président dit souhaiter également “que les formations et les réunions administratives aient lieu hors du temps de travail des élèves.

Enfin, le ministère de l’Education va “généraliser les évaluations à la rentrée du CM1 et de la quatrième, pour mieux accompagner les élèves” et développer “l’orientation dès la cinquième, avec une demi-journée où des professionnels viendront présenter leur métier”, a détaillé Emmanuel Macron.

Des réactions en mi-teinte

A la sortie de ce dialogue, Julien Bernard, professeur d’anglais au collège Louise-Michel, se montrait circonspect sur la revalorisation, indiquant : “Très souvent, on nous a promis des augmentations, et au final elles n’étaient que de 30 euros. La revalorisation de l’indice et les primes pour l’équipement informatique étaient incluses dans les précédentes revalorisations. Donc j’attends de voir”.

De son côté, Thierry, professeur de sciences, a indiqué : “Je ne crois que ce que je vois. Mais si ces revalorisations sont réellement mises en place, et que l’augmentation se monte à 100 jusqu’à 230 euros nets par mois, alors là je trouve que c’est une hausse conséquente”.

Pour sa part, le député Sébastien Rome, de la France Insoumise, juge que “le président Emmanuel Macron a parlé d’une école injonctive. Le Pacte enseignant ne fait que rendre obligatoires des pratiques qui existaient déjà”. Concernant l’augmentation, il estime que “les 10 % d’augmentation environ parviendront tout juste à compenser les 7 % d’inflation mais certainement pas le décrochage des salaires des enseignants depuis trente ans”.

Le député insoumis de Ganges Sébastien Rome
Le député insoumis de Ganges Sébastien Rome

Rappel

Le collège public Louise Michel est situé dans le centre-ville de Ganges, il accueille 625 élèves répartis dans 24 classes dont une ULIS.

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