Halte au n’importe quoi, un peu de bon sens ! par Dominique ANTONMATTEI
Halte au n’importe quoi, un peu de bon sens ! A l’approche de l’échéance de…
Halte au n’importe quoi, un peu de bon sens !
A l’approche de l’échéance de la fin de son mandat, on sent le maire sortant inquiet en le voyant s’agiter frénétiquement, inaugurant à tour de bras la moindre route ou exposition, animant de soit-disant réunions de quartier au pas de charge et coupant le cordon de chantiers à peine finis pour se donner l’occasion de claironner qu’il a respecté ses engagements pris il y a 12 ans, ce qui évidemment est faux…
Qu’en est-il de la passerelle qui devait relier le quai du commandant Réveille à la Marine ? Du parking de 300 places du Moulin des Evêques ? Et de la promenade tout le long du canal, du Canalet et de l’Hérault ? Pour ne parler que des promesses sur le centre-ville…
Il faut débattre avec les habitants du quartier concernés par l’aménagement et du reste de la ville avant de lancer un projet. Certes, la municipalité peut réfléchir à plusieurs hypothèses mais le maire ne devrait pas sortir un projet en catimini, sans concertation, car les conséquences sont parfois irrémédiables. Ainsi, la Place des Muriers au Grau qui n’a plus de muriers que le nom. Pourquoi ne pas avoir gardé les arbres ? A chacun des nouveaux travaux, les quelques espaces verts disparaissent au profit d’un aménagement minéral, alors que je suis sûre que la population souhaite que la verdure soit préservée.
Dans chaque réunion de quartier, une version courte du show Agde 2020 rappelle tout ce que le maire a fait, ou plutôt fera (un jour peut être comme la passerelle du centre-ville…). Ces réunions de quartier ne servent pas à grand-chose, car, dès que quelqu’un émet une critique, le maire reprend le micro et avec son humour gras, tente de faire rire aux dépens de celui ou celle qui vient de s’exprimer. Devant une dame qui s’inquiétait de voir des ânes dans une zone pavillonnaire chez son voisin et qui en énumérait les nuisances olfactives, il a ironisé sur le fait qu’il ignorait ce que pouvait être l’odeur des ânes… Devant une autre qui regrettait que, depuis 5 ans, on n’ait pas élagué les platanes qui doivent l’être tous les 2 ans, il a repris le micro pour dire qu’il avait compris que, comme lui, elle voulait que l’on coupe ces platanes. Sans micro, la pauvre dame s’époumonait pour défendre ses propos qui étaient complètement contraires à ce qu’il prétendait.
Ces réunions de quartier n’ont donc que peu d’intérêt, si ce n’est de montrer le peu de cas que fait le maire du débat démocratique. Dès qu’un propos le gêne il botte en touche sur les personnels des services, assis en rang d’oignons, parfois plus nombreux que l’assistance.
Je pense que ces réunions devraient cibler un quartier, tout en l’intégrant plus largement dans la ville. Il faudrait faire circuler les plans prévisionnels des travaux, des aménagements et surtout de réfection de la voirie. De plus, plutôt que d’avoir une brochette d’employés municipaux qui perdent leurs temps et seraient plus utiles sur le terrain, il serait plus judicieux que le maire soit entouré de tous les membres de la commission de quartier, pour les présenter officiellement à l’assistance, ainsi que de l’élu normalement en charge du quartier. Chaque réunion devrait être annoncée par voie de tracts dans les boîtes aux lettres et par voie de presse, suffisamment à l’avance pour permettre de la préparer et pour que les habitants puissent avoir autre chose comme réponse qu’un sempiternel « on va voir, on vous dira.. », jamais suivi d’effet…
Quant aux animations, comme toujours personne n’est au courant de rien et même les participants sont mécontents. Une exposition de photos dans les platanes de la promenade, un défilé de mode au cap, en même temps qu’une exposition de voitures américaines au Château Laurens, et aucune publicité ! Ce qui fait que c’est par hasard que l’on y participe. On se retrouve parfois au milieu de conflits, comme ce samedi où les bikers ont appris que si l’entrée du parc était gratuite, eux devaient payer 10 euros par jour pour stationner leur véhicule : résultat, une pétition accueillait les visiteurs et le dimanche il n’y avait plus personne…
Je pense qu’il faudrait étaler les animations entre le Cap, le Grau, la Tamarissière et le Centre- ville, en permettant à chacun de venir découvrir un quartier autre que le sien dans de bonnes conditions : parkings et circuit piétonnier fléchés, de la publicité en amont de l’événement et non pas le jour même, comme cela a été le cas pour les 2600 ans d’Agde, où une luxueuse brochure a été distribuée seulement le jour même de la manifestation.
Les postes annexes de police, le syndicat d’initiative et la mairie devraient être ouverts ces jours-là, pour aider les visiteurs à se repérer dans le quartier. Toutes ces animations devraient être coordonnées par des responsables : metteur en scène, organisateurs d’événements, artistes ou même personnels de mairie (il y en a de très compétents), pour donner du sens ou inscrire l’événement dans un projet plus large, plus attractif pour une majorité d’Agathois ou de touristes qui sont potentiellement de futurs Agathois ou au moins qu’il serait possible de fidéliser par la qualité des produits proposés.
Par ailleurs, je ne vois pas pourquoi chaque sortie du maire doit être ponctuée par un buffet offert aux frais du contribuable, sans raison apparente, surtout en ces temps de restrictions budgétaires. J’ai compté 9 « pots » rien que la semaine dernière, et encore je ne suis pas sûre d’avoir été au courant de tout. Est-il vraiment judicieux de monter un buffet gratuit en pleine saison, devant des restaurateurs qui ont du mal à attirer le chaland ?
Dominique Antonmattei,
Candidate à la mairie d’Agde,
Liste « Agissons pour Agde »