HERAULT NOUVEAU PLAN DEPARTEMENTAL D’ELIMINATION DES DECHETS
HERAULT NOUVEAU PLAN DEPARTEMENTAL D’ELIMINATION DES DECHETS Le plan départemental d’élimination des déchets de…
HERAULT
NOUVEAU PLAN DEPARTEMENTAL
D’ELIMINATION DES DECHETS
Le plan départemental d’élimination des déchets de l’Hérault, entré en vigueur en mars 2002, expirera en 2012.
Il faudra donc en 2012 un nouveau plan. La commission consultative chargée de le préparer a tenu sa première réunion le 08/06/11. Aura-t-elle terminé ses travaux en 2012 ?
C’est peu probable attendu que le nouveau plan devra intégrer la directive cadre européenne sur les déchets et la loi Grenelle II. Or leurs décrets d’application n’ont pas encore été publiés à ce jour (juin 2011).
Le futur plan s’appellera « plan départemental de prévention et de gestion des déchets non dangereux ». Ce nouveau nom sera source de malentendu car il laisse croire que le plan ne s’occupera pas des déchets dangereux. Or la prévention, qui est désormais la priorité légale absolue, concerne certes la quantité (produire moins de déchets) mais aussi la toxicité (produire des déchets moins toxiques). Le futur plan départemental, malgré son nom, devra donc s’intéresser aux déchets dangereux.
Dans l’élaboration du futur plan 2 dérives sont à craindre:
La première dérive serait d’étendre l’incinération à tout le département. Actuellement il n’existe d’incinérateurs que dans la zone est de l’Hérault (à Sète et à Lunel). Certaines collectivités exercent des pressions pour que l’incinération soit autorisée aussi dans l’Ouest héraultais. Pour nous, défenseurs de l’environnement, ce serait une énorme régression.
Les pouvoirs publics ont pris conscience très lentement et très partiellement des graves inconvénients de l’incinération des déchets municipaux (ménagers et assimilés). Bien que très partielle, cette prise de conscience s’est manifestée par une réglementation de plus en plus contraignante qui vise sinon à supprimer du moins à réduire les pollutions et nuisances générées par les usines d’incinération. D’autre part la directive cadre européenne de novembre 2008, classe par ordre de préférence les diverses manières de traiter les déchets. Dans ce classement, l’incinération figure, avec la décharge, aux 2 derniers rangs parmi les traitements peu ou pas recommandables. Enfin la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes), qui ne frappait jusqu’ici que les décharges, frappera désormais aussi les incinérateurs qui sont donc ainsi officiellement flétris comme polluants. Le but du législateur est de réduire le recours aux décharges et aux incinérateurs au profit de traitements plus souhaitables. Espérons que le futur plan départemental de l’Hérault ne fera pas tourner à l’envers la roue de l’histoire et ne confortera pas ce que le législateur s’efforce de combattre.
Une deuxième dérive devra être évitée.
Dans sa première version le plan départemental divisait l’Hérault en 3 zones de collecte et de traitement : est, ouest et centre. Ces zones étaient étanches : chacune devait traiter ses propres déchets. Aucune ne devait exporter ses ordures pour les faire traiter par une zone voisine. La première révision du plan départemental, en 2002, a réduit les trois zones de l’Hérault à deux. Il serait très regrettable que le futur plan réduise ces 2 zones à une seule comme c’est malheureusement déjà le cas dans certains départements voisins du nôtre.
Rappelons que l’un des buts des lois sur les déchets est de « limiter les transports de déchets en distance et en volume.» Ils doivent être traités au plus près du lieu où ils ont été produits. Or en agrandissant les zones de collecte et de traitement on accroît les transports de déchets en distance comme en volume. On tourne le dos au principe écologique et légal de proximité.
D’autre part permettre à une collectivité d’exporter se déchets pour les faire traiter loin de chez elle c’est déresponsabiliser les producteurs de déchets alors qu’il faut au contraire les responsabiliser si on veut obtenir d’eux des comportements responsables.
On me dira qu’une vaste zone de collecte et de traitement permet de mieux rentabiliser les grosses installations onéreuses. Je réponds qu’en matière de déchets les meilleures installations pour l’environnement et pour le contribuable ce sont les petites unités artisanales bon marché et non les gros équipements industriels complexes et onéreux. Ainsi la petite plateforme de compostage d’Aspiran est devenue une référence nationale tandis que pour valoriser le même type de déchets ( les fermentescibles) la grosse usine montpelliéraine Amétyst, malgré un coût pharaonique (83 millions d’euros) ne cesse de dysfonctionner. Dans cette énorme usine bien trop complexe on ne maîtrise rien même pas la sécurité.
Enfin contrairement à la grande industrie qui ne cesse de supprimer des postes de travail et qui est globalement responsable du chômage massif actuel, les petites entreprises artisanales créent et proposent des emplois.
Pour toutes ces raisons et pour d’autres encore qui seront exposées le moment venu il serait très regrettable que le futur plan réduise le zonage de l’Hérault à une zone unique.
Robert CLAVIJO 1 bis rue Auber 34500 Béziers tél : 04 67 76 28 56