JCE Montpellier 2017 : « SmartCityZen 1 », au cœur de la cité et de l’entreprise
La 64e convention nationale, organisée cette année par la Jeune Chambre Economique de Montpellier, a accueilli plus de 800 membres, du 15 au 17 juin 2017. Ses membres bénévoles, citoyens engagés, ont pu, pendant trois jours, participer à 48 ateliers/formations et 4 tables rondes, animés par différents experts, notamment autour du Pacte Citoyen. En amont, la JCE de Montpellier a proposé une très intéressante conférence sur le « SmartCityZen » et la place de l’usager dans le processus décisionnaire des « smart cities ». L’Hérault Juridique & Economique a suivi les débats pour vous. Conférence SmartCityZen JCE Montpellier 2017. Compte rendu de la première table ronde du 15 juin 2017…
SmartCityZen 1 : le Citoyen au cœur de la Smart City
Compte rendu de la 1re table ronde. De l’immeuble au quartier et à l’échelle de la ville, la smart city se construit d’abord pour les citoyens. Créer un environnement agréable, faciliter les déplacements et les rencontres dans la logique du développement durable, tels sont les objectifs majeurs. Et à leur tour, les citoyens participent à la réalisation de leur cité.
« La ville est une production humaine, un lieu de l’échange, et elle se transforme jour après jour. Pour nous, urbanistes, le défi est de construire une ville évolutive, modulable, que les citoyens peuvent s’approprier, enrichir. C’est alors que l’on peut parler de ville intelligente », a avancé Laurent Combes, directeur opérationnel du Service Métropole et Développement (SERM et SA3M), lors de la première table ronde « Gouvernance de la SmartCity » à l’occasion de la conférence « SmartCityZen », le 15 juin dernier à Montpellier. Les intervenants se retrouvaient pour mettre en avant le rôle central des citoyens. D’un côté, ils sont au cœur des préoccupations des acteurs économiques chargés de construire la ville. De l’autre, la possibilité d’intervenir au quotidien et dans les projets s’ouvre pour eux. A condition toutefois de se familiariser un minimum avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).
Réflexion à l’échelle du quartier
Dans son environnement immédiat, l’immeuble à énergie positive, chaque habitant de la smart city a la possibilité de connaître ses consommations énergétiques. Cela suppose que « la ville [sache] utiliser les outils et les nouvelles technologies au service de ses citoyens et de ses propres usages », prévient Dorothée Fourny, directrice commerciale de Nova Veolia. Laurent Combes souligne que le citoyen, informé de ses consommations, peut décider ou non de changer ses habitudes. « La SmartCity doit être une ville de liberté », insiste-t-il. Pour sa part, Slimane Haddouche, directeur du projet Smartseille piloté par Eiffage Immobilier Méditerranée dans le cadre de l’opération Euroméditerranée 2 à Marseille, explique que « le travail de conception s’effectue au niveau du quartier ». Pour ce programme de 58 000 m2
de logements comprenant également des bureaux, une école, une résidence intergénérationnelle et un parking de 600 places, la réflexion a été engagée au niveau global. Ainsi, le parking est vendu non par places biens identifiées, mais par droit d’usage, puisqu’il est utilisé essentiellement par les gens travaillant dans les bureaux le jour et les occupants des logements la nuit.
Mobiliser les acteurs de la cité
Il revient à la collectivité de bâtir l’architecture numérique intégrant les données de la ville prise dans sa globalité. « Nous avons alors la responsabilité de mettre ces données à la disposition du public. La transparence avec le citoyen s’en trouve renforcée », explique Hélène Roussel, directrice du projet Cité Intelligente à Montpellier Méditerranée Métropole. La réflexion engagée à partir de ces données mobilise la recherche académique et les entreprises. Avec à la clef le développement de nouveaux services par les jeunes pousses. Tel est entre autres le cas de Faciligo, dont la plateforme collaborative met en relation des personnes handicapées et des personnes valides faisant le même trajet. Un « BlaBlaCar solidaire », en quelque sorte. Au sein de la smart city, la communication entre les acteurs de la cité et les citoyens privilégie l’usage de l’objet connecté, notamment le smartphone. Certains s’inquiètent du risque de perte des relations humaines directes. Selon Laurent Combes, cependant, « les outils de la smart city peuvent au contraire nous rapprocher ». Il illustre avec l’information sur l’événement qui incite à sortir ou encore avec la multiplication des parcs, propres à faciliter les rencontres entre individus. C’est aux citoyens qu’il revient de donner à la ville sa dimension humaine.