Famille — France

Jouets : les consommateurs ont déjà commencé à faire des achats de précaution pour Noël

Dans le secteur des jouets aussi, la promotion du Made in France s'organise... Pour Alain Ingberg, qui porte ce combat, les fabricants du pays disposent des atouts pour réussir. Et il promet des jouets au pied du sapin de Noël, en dépit des problèmes de pénurie.

Trois questions à Alain Ingberg, président de l’Association Créateurs-fabricants de jouets français

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Pourquoi avoir créé l’Association Créateurs-fabricants de jouets français?

Alain Ingberg : “Il y a trente ans, la France comptait 200 fabricants de jouets. Aujourd’hui, nous sommes une soixantaine… Nous avons perdu une partie de notre savoir-faire, mais il reste une industrie à protéger. Or, la Fédération du jouet et de la puériculture mettait surtout en avant de grandes marques, comme Mattel ou Lego, et non les marques françaises. C’est pourquoi en 2014, avec d’autres fabricants, nous avons décidé de créer cette association destinée à promouvoir les jouets fabriqués ou créés en France. Nous avons démarré à quatre ; personne ne nous écoutait. Puis, progressivement, la problématique du “fabriqué en France” a commencé à se diffuser. A présent, nous sommes 68 dans l’association. Parmi nos adhérents, 45 fabriquent en France. Les autres sont des sociétés françaises, qui créent sur le territoire, mais qui, pour des raisons économiques, produisent à l’étranger. Toutefois, la situation évolue, et certains rapatrient leur production”.

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Que représente aujourd’hui ce secteur  ?

Alain Ingberg : “Les fabricants et créateurs de jouets français représentent 14 % du chiffre d’affaires du marché dans l’Hexagone. La crise a impacté l’activité avec un recul de 8 % sur les huit premiers mois de 2020, en dépit d’une augmentation des ventes sur Internet. Mais depuis, les ventes sont reparties à la hausse. Au total, ces entreprises emploient environ 3 000 salariés. Pour l’essentiel, il s’agit de PME, même s’il existe quelques ETI, à l’image de Smoby, qui compte 400 salariés. Historiquement, les premiers fabricants de jouets (en bois) s’étaient implantés à proximité des forêts, dans le Jura et en Savoie notamment. Mais aujourd’hui, ces entreprises se situent un peu partout sur le territoire. En termes de type de produits, mis à part les jouets qui comportent une part importante d’électronique, à l’image des voitures télécommandées, nous savons tout faire : les jeux de société, les jeux de table, les jeux en plastique, en bois, ou encore les jeux scientifiques…”

A quelques semaines de Noël, nombreux sont ceux qui s’inquiètent d’une possible pénurie de jouets…

Alain Ingberg : “La réponse est non, ce ne sera pas un Noël sans jouets. Si on en manque, ce sera sur un nombre de références limitées, les produits les plus demandés. Toutefois, il est vrai que les fabricants subissent des hausses de prix et des retards pour les livraisons de matériaux, qu’il s’agisse du carton pour les jeux de société, du plastique, dont le prix a doublé, et aussi du bois… Même un fabricant de jouets dans le Jura a du mal à se fournir ! Certains, qui devraient recevoir des approvisionnements en mai ou en juin, les reçoivent maintenant. C’est tard… Mais ce contexte de pénurie a aussi une autre conséquence : habituellement, la période de Noël, qui représente plus de la moitié du chiffre d’affaires du secteur du jouet, commence fin novembre. Or, cette fois-ci, les consommateurs ont déjà commencé à faire des achats de précaution ! Si des grèves ou des manifestations ne viennent pas entraver les achats en boutique, les fêtes contribueront grandement à restaurer l’équilibre du secteur.”

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