Karline Gaborit nouvelle présidente de la CNA
La Confédération nationale des Avocats vient d’élire à sa présidence Karline Gaborit, avocate à Nîmes, qui prend ses fonctions ce début d’année.
Maître Gaborit se met aujourd’hui au service de son syndicat dont elle partage les valeurs depuis toujours : valoriser la profession et défendre en particulier les avocats du judiciaire, garantir les conditions d’exercice et permettre aux confrères de s’adapter aux défis d’une société en mutation permanente, transmettre et redonner le goût du syndicalisme. Le syndicat est un espace de réflexion, de formation, de solidarité et d’alerte : « défendre la Défense, c’est défendre le Justiciable. Espérons qu’il s’agira d’un des fils conducteurs du chantier lancé par les États généraux de la justice », déclare-t-elle.
Quel est son plan d’action ?
Pleine d’énergie et débordante d’idées, la présidente pense « qu’il est fondamental de rappeler que l’avocat est le lien indispensable entre les justiciables et les magistrats. La modernisation de la justice, oui. Mais les réformes doivent être efficaces : il faut arrêter de réformer pour réformer. Ma première proposition est de placer l’avocat en amont du processus législatif. Pourquoi pas faire de l’avocat un ambassadeur de la profession à consulter systématiquement avant toute réforme, surtout quand elle porte sur la procédure civile ou pénale. »
Karline Gaborit veut également inciter ses confrères à « s’emparer plus des modes de règlement alternatifs des conflits puisque nous vivons une ère de déjudiciarisation affichée et revendiquée. »
Selon la présidente, il ne faut pas passer à côté du numérique et « construire l’avocat virtuel tout en veillant aux implications déontologiques. Nous devons aller vers de la justice prédictive tout en gardant une dimension humaine. Les avocats devraient être associés à la conception des algorithmes, car chaque situation est une situation particulière, et ça, les avocats le vivent au quotidien. »
« L’avocat doit retrouver toute sa place également dans l’accompagnement des victimes de violences conjugales. La loi doit être modifiée afin que les victimes puissent être assistées par leur avocat dès le dépôt de plainte, et cela pour au moins trois raisons : garantie de l’effectivité de la prise de plainte, cela peut faciliter le travail des enquêteurs et surtout cela peut rassurer la victime » précise Karline Gaborit.
Qui est Karline Gaborit ?
Sortie lauréate du CRFPA, elle a prêté serment le 18 décembre 2002 à la Cour d’appel de Nîmes où elle exerce se consacrant principalement au droit de la famille et des successions. Très tôt, elle s’engage sur plusieurs fronts : la défense des droits des femmes, en particulier victime de violences conjugales. En 2012, elle crée l’Association Via Femina Fama, dont les actions d’urgence et d’aide à la reconstruction des victimes sont fondées sur la pluridisciplinarité.
Son engagement pour les victimes de violences conjugales
En 2020, pendant le confinement, à la suite de l’appel du Conseil National des Barreaux dont elle membre (2018/2020), elle met en place à Nîmes, une permanence Violences intrafamiliales, composée d’avocats spécifiquement formés qui répondent 24 h/24 aux appels des victimes et gèrent leurs démarches d’urgence en lien avec le réseau local.
Son parcours syndical
Elle a aussi été présidente de l’Union des Jeunes Avocats à Nîmes (2005/2006) et responsable pendant dix années (2003/2012) de programmes européens rassemblant, sous l’égide de l’association CARTA EUROPEA, des avocats de 6 états membres en matière pénale. Découvrir d’autres systèmes législatifs et d’autres manières d’exercer l’ont amenée naturellement à s’investir, au-delà de son métier, auprès des professions libérales (Vice-Présidente de l’UNAPL et de l’ORIFF-PL Languedoc-Roussillon de 2007 à 2015) pour favoriser la création d’entreprise libérale et la formation continue des professionnels.
Pour Karline Gaborit, « la formation, y compris sur le plan déontologique, est plus que jamais le gage d’une adaptation efficace aux nouveaux besoins des consommateurs, notamment pour les nouveaux métiers, dans un souci d’unité, mais également de la préservation de la spécificité des professions libérales ».