La crise a bon dos ... par Henri Couquet
La crise financière, dont l'origine provient d'un recours aux emprunts bien au-delà du raisonnable…
La crise financière, dont l’origine provient d’un recours aux emprunts bien au-delà du raisonnable aux U.S.A., a les conséquences que l’on connaît depuis quelques semaines sur les banques et les opérations boursières. En outre, il a été rapidement envisagé des retombées économiques négatives, c’est-à-dire sur la vie même des entreprises. Toutefois, ces conséquences ne sont pas immédiates.
Pourtant nous assistons quand même, ici et là, à des suppressions d’emploi, en particulier dans les grandes sociétés. Pour quelles raisons alors ? Il est fort probable que les sociétés en question profitent de l’occasion fournie par cette nouvelle situation, se procurant ainsi à peu de frais un faux alibi aux « dégraissages » de personnel. D’une part, si ces sociétés avaient des difficultés, celles-ci précédaient la crise boursière.
D’autre part, en agissant ainsi, elles anticipent plutôt les conséquences économiques de celle-ci. Le malheur est que ces sociétés contribuent de cette manière à l’aggravation de la situation économique, en accentuant son effet domino. Ce sont bien souvent ces mêmes sociétés qui sollicitent les aides de l’Etat, c’est-à-dire celles provenant des contribuables, qui en sont ainsi doublement les victimes. Malgré cela, l’Etat, craignant tellement les délocalisations, est tenté d’y souscrire quand même.
Certaines collectivités territoriales (mairies par exemple), se laissent aller elles aussi, à user d’un procédé similaire, évoquant les effets de la crise pour justifier la réduction de leurs investissements, et surtout l’augmentation de leurs prélèvements (impôts et taxes diverses), alors que les retombées de la crise financière ne les a aucunement touché. Ce sera peut-être le cas dans un an, en vue de la préparation des budgets 2010, mais pas aujourd’hui encore.
Il serait quand même temps de mettre un terme à ces tentatives de tromperie, plutôt indignes dans la situation actuelle, et d’arrêter de justifier ses propres difficultés de gestion par les malheurs de l’économie mondiale.
Nos concitoyens seront assez touchés par celle-ci le moment venu, sans que leurs élus locaux y ajoutent une couche. C’est bien au contraire le moment pour les élus de déployer toutes leurs facultés pour les aider, et peut-être d’apprendre à gérer différemment quand c’est nécessaire, c’est-à-dire gérer mieux.
Henri COUQUET
Conseiller municipal