La Métropole de Montpellier mobilisée pour la protection de l’environnement
En conférence de pré-conseil métropolitain, Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole, a réaffirmé l’orientation écologiste de sa mandature. « Malgré la crise, je vais continuer à travailler sur la mise en œuvre des orientations pour lesquelles j’ai été élu », a-t-il assuré.
« Nous devons revoir dès maintenant notre rapport au plastique, aux mégots. »
Vers une tarification incitative des déchets
Saviez-vous que, chaque année, les dépenses d’exportation des déchets de la Métropole de Montpellier s’élèvent à 10 millions d’euros pour les contribuables ? « Mon prédécesseur a fermé le troisième casier de Castries, donc nous sommes contraints d’exporter nos déchets », explique le président de la Métropole. « Nous nous trouvons dans une impasse financière et environnementale ; c’est un véritable gouffre », assène Michaël Delafosse. « Voilà pourquoi nous avons une stratégie très claire avec François Vasquez, vice-président délégué à la Collecte et au Tri : la stratégie du Zéro Déchet Zéro Gaspillage, à travers le lancement d’une étude préalable à la tarification incitative des déchets. » Le principe est simple : les trieurs vertueux bénéficieront d’un effort fiscal en leur faveur, et ceux qui n’agiront pas de façon responsable seront sanctionnés fiscalement. « Sachant que la Taxe Ordures Ménagères est assez élevée à Montpellier, puisqu’elle est environ de 11 %. » En France, près de 6 millions d’habitants relèvent d’une tarification incitative et ont réduit de 30 à 50 % leurs déchets résiduels, indique la métropole de Montpellier, qui souhaite devenir la plus grande agglomération de France à engager ce changement. Michaël Delafosse cite un exemple de réussite de ce type de politique : « Besançon a déjà mis en place la tarification incitative, ce qui a contribué à réduire le bac gris des déchets non recyclables ». C’est un chantier ardu, qui comporte des obstacles. « Nous lançons cette étude pour préparer ce changement ; c’est un de mes engagements de campagne. Elle va identifier les modalités et les questionnements pour qu’en fin mandat, la tarification incitative soit en place. » L’étude devra trouver des solutions pour éviter que certains ne jettent leurs poubelles dans celles du voisin et éviter les décharges sauvages. « Concernant les décharges sauvages, notamment celle de la rue de Corse, des systèmes de vidéosurveillance pourront être installés. » « Nous procéderons au départ à des tests par zones pour valoriser les vertueux et pénaliser ceux qui ne font pas d’efforts, avant d’étendre cette pratique à toute la métropole. Nous allons aussi veiller au développement des composteurs, sujet très souvent abordé sur le plan technique, mais qui n’est pas au centre des débats des politiques publiques », indique Michaël Delafosse.
« Nous devons revoir dès maintenant notre rapport au plastique, aux mégots. D’ailleurs, je ferai prochainement une annonce au sujet des mégots » ajoute-t-il. « Nous croyons en la responsabilisation des habitants de la métropole. »
Des transports moins polluants
On le sait, la Métropole a agi en faveur des mobilités douces ou moins polluantes dès le début du mandat de Michaël Delafosse, avec une politique d’incitation à l’usage du vélo, l’aide de 500 euros pour l’achat d’un vélo électrique, l’instauration du partage de voirie avec les vélos, la gratuité des transports en commun le week-end, le bus à hydrogène.
Le président de la métropole indique : « Concernant la ligne 5 de tram, nous aurons un calendrier précis dans les prochaines semaines faisant état des arbitrages qui ont lieu actuellement. L’urgence de sa réalisation se pose en termes d’emplois pour la relance, mais aussi pour réduire la pollution émise par les véhicules individuels ». Afin de jouer sur tous les leviers de réduction de la pollution, la Métropole de Montpellier veut développer le covoiturage de courte distance. Sous l’autorité de la vice-présidente Julie Frêche, ses services vont établir un plan d’aires de covoiturage à proximité des parkings relais. Michaël Delafosse souhaite mettre en place une plate-forme de covoiturage. Il s’en explique ainsi : « Notre collectivité a besoin de se doter d’aires de covoiturage. En général, les usagers de Bla Bla Car se donnent rendez-vous au McDo le plus proche. Nous devons mieux valoriser cette pratique, que la métropole soit plus hospitalière pour les covoitureurs, et assurer la sécurité des utilisateurs. La Métropole va donc investir 75 000 euros dans cette plate-forme pour laquelle nous allons prochainement désigner un opérateur. A la fin du premier semestre 2021, un plan de déploiement du covoiturage sera présenté et la plate-forme sera mise en service. Sur ce sujet, nous voulons mobiliser l’écosystème montpelliérain, qui est très en pointe ».
La 5G en question
« La question de l’installation ou non de la 5G suscite des débats importants, à l’heure où l’on évoque la sobriété autour du numérique et de la consommation d’énergie. Je m’appuie sur mon expérience d’élu à l’urbanisme, il y a quelques années. Les antennes relais génèrent au minimum de la pollution visuelle. Concernant l’enjeu de santé publique que représentent les antennes relais, je ne souhaite pas qu’il y ait des antennes relais à côté des écoles. Ma position pour la ville c’est : pas d’antennes relais supplémentaires. D’un autre côté, nous devons développer le télé-travail, notamment à cause du confinement. J’y crois beaucoup. Il n’est pas possible que la fibre n’arrive pas dans certaines communes de la métropole, et qu’il y ait encore des zones blanches. On a envie que le service numérique fonctionne ; j’en ai discuté avec des médecins. Le numérique peut sauver des vies humaines. » Michaël Delafosse a indiqué qu’il recevrait prochainement les opérateurs pour aborder ce sujet avec eux.
Virginie MOREAU
vmoreau.hje@gmail.com