La Pétanque par Jo Cayrol Kulaflieff
Cette rubrique dédiée à la poésie et à la littérature " PlumesAgathoises " poursuit…
Cette rubrique dédiée à la poésie et à la littérature ” Plumes
Agathoises ” poursuit sa route cette semaine avec un poème signé de JO CAYROL KULAFLIEFF
N’hésitez
pas à nous livrer vos émotions littéraires afin de les faire partager
sur la toile aux lecteurs de notre Pays agathois.
La Pétanque
« La pétanque » est vide, les boules se sont tues
Les herbes folles rampent et s’emparent de lieux
« La pétanque » est vide, vos rires se sont tus
Le terrain est sans vie, triste et silencieux.
Où sont vos cris de joie ou vos cris de colère ?
« Oh que c’est bien pointé ! Quel beau carreau ma mère ! »
Tous ces points bien comptés, défendus, arrachés
Et toutes ces « Fannys » que vous vous promettiez.
Derrière la fenêtre et un œil sur l’horloge,
Papa te surveillait, oh terrain merveilleux !
Dès que Charlie ouvrait le portail gris et vieux
Il prenait sa casquette, sa canne et sa sacoche.
Et la boule tapait lourdement sur la terre,
Ou roulait doucement, si savamment lancée,
Le score était serré, cela vous faisait taire
Jusqu’au bout de sa course, votre souffle cessait.
Et vos voix s’élevaient du cabanon rieur,
Les verres y dansaient au « pot de l’amitié »
Les parties de rami faisaient votre bonheur
Quand le froid ou la pluie des boules vous privaient.
Quand ton corps s’éroda, tout doux, au fil du temps.
Que ton pas ralentit, ton souffle fut plus court
Que tes yeux fatigués s’usèrent doucement,
Le monde resserra, réduisit ses contours.
Il te fut difficile d’aller à la recherche
Des champignons de souche que nous appréciions tant,
Des amandes et noisettes qui craquaient sous nos dents,
Des escargots comptés comme trésor de guerre.
Ce terrain devint donc pour toi source de joie
Rendez-vous attendu, dernier lien à la vie.
Dans tes jours vieillissants, ton domaine de choix,
Un ami insolite « ton petit paradis ».
Le ciel est étoilé, la lune luit sereine
Le terrain dort, désert, installé dans l’oubli.
Mon esprit vagabonde et mon âme est en peine.
Il était doux le temps de « la pétanque » en vie…