Entreprises — Montpellier

La santé des dirigeants en péril

L’observatoire Amarok a communiqué les résultats d’une nouvelle étude portant notamment sur le risque de burn-out des entrepreneurs.

Depuis le début de la crise sani­taire, l’observatoire Amarok, association s’intéressant à la santé physique et mentale des travailleurs non-salariés (TNS), et le Labex Entreprendre de l’uni­versité de Montpellier ont réalisé deux enquêtes nationales sur le suivi de l’entrepreneuriat français.

Olivier Torrès, président fondateur de l’obser­vatoire, vient de dévoiler les résultats lors d’un webinaire. « La santé du dirigeant est le premier capital immatériel d’une PME. Dans un grand groupe, ça n’a pas vrai­ment d’impact : en 48 heures, il peut être remplacé. Mais dans une PME, la réalité est tout autre. »

Explosion des burn-out ?

L’enquête analyse entre autres le risque de burn-out des dirigeants. Avec la crise, celui-ci a progressé drastique­ment. Si, en mars 2019, il n’était que de 17,5 %, il est désormais de 36,77 %. « Les données ont doublé. Mais pire encore, si en 2019, le risque de burn-out sévère était de 1,75 %, il s’élevait en février à 10,41 % et il continue à aug­menter », s’alarme Olivier Torrès.

L’enquête, réalisée en ligne du 11 janvier au 2 février 2021, est composée de 1.065 répondants dont 41,87 % de femmes. L’effectif salarié moyen des entreprises interrogées est de 7,28.

En parallèle, la forme même de cette fatigue évolue. « Pour la pre­mière fois, nous consta­tons, chez les chefs d’entreprise un sentiment d’impuissance élevé additionné à la sensa­tion d’être coincé. Nous découvrons finalement un syndrome d’empêche­ment. Cette population a une tendance à être hyperactive à l’ordinaire et à posséder une forte internalité, un sentiment de maîtriser son destin. Ainsi, les diri­geants se sentent englués dans une incapacité à agir et à prévoir. »

Toutes les données évolueraient d’ailleurs selon l’âge : les jeunes seraient plus sensibles à l’épuisement professionnel que les anciens. La perspective d’un dépôt de bilan impacterait également plus leur santé que l’idée d’attraper une forme grave de la maladie. Or, la relance n’est pas un processus qui peut s’effectuer seulement avec de l’argent, il faut des femmes et des hommes capables de transformer les subsides en projets, de créer de l’inno­vation, de la croissance et de l’emploi.

Les services de santé au travail à pied d’œuvre

Pour lutter contre ce risque de burn-out des chefs d’entreprise, l’observa­toire Amarok a mis en place un questionnaire permettant d’évaluer leur état de santé physique et mental. Les services de santé au travail d’Occitanie se sont déjà équipés de l’outil pour faire face à cet aspect de la crise. Le professeur Olivier Torrès espère pouvoir le diffuser largement, pour enfin passer de la main tendue à la main saisie.

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