Entreprises

Le Crédit Agricole s’allie à Inovexus, nouvel accélérateur transnational

Le Crédit Agricole du Languedoc et ses homologues de Toulouse et de Centre-Loire s’associent à un accélérateur de start-up franco-américain. L’objectif est de préparer ces pépites à la rencontre d’investisseurs étrangers.

Par Anthony REY

Un an après la signature du partenariat en 2019, les 3 caisses régionales du Crédit Agricole Languedoc (CAL), Toulouse et Centre-Loire officialisent leur collaboration avec Inovexus. Cet accélérateur de start-up a été créé  en Californie, en 2015, par le Français Philippe Roche, fondateur de start-up américaines. L’accord se traduit par l’entrée au capital d’Inovexus (15 %) d’une filiale commune aux 3 caisses. Il vise à apporter une expertise de haut niveau aux start-up régionales à potentiel, s’orientant vers des levées de fonds auprès d’investisseurs étrangers. D’un côté, le Crédit Agricole intervient pour préqualifier ces pépites en s’appuyant sur son propre réseau d’accélérateurs, les Villages by CA (35 structures en France, soit 900 partenaires). « Nous mobilisons aussi notre implantation territoriale, à travers des réseaux comme la French Tech Med ou des investisseurs locaux comme Sofilaro et Melies Business Angels à Montpellier », cite Thierry Boulbès, directeur général adjoint de CAL.


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Scalabilité et goût du risque

De l’autre côté, après avoir fait sa propre sélection, Inovexus accompagne les start-up, avec notamment un programme de mentorat de douze semaines, assuré par des experts internationaux basés aux Etats-Unis et au Viêtnam. « Inovexus est composé d’investisseurs et d’entrepreneurs multiculturels ayant l’expérience de l’écosystème mondial des start-up. Ils interviennent sur des facteurs de valorisation de l’entreprise importants pour les investisseurs étrangers, comme l’art oratoire, la prise de risque et la volonté de changer d’échelle rapidement. Il en découle une stratégie de financement pour porter les start-up vers la levée de fonds, avec un catalogue de fonds partenaires d’Inovexus », résume Olivier Chalon, ambassadeur de la structure en France.

En une année, une centaine de pépites ont déjà été sourcées par le Crédit Agricole, et dix d’entre elles sont accompagnées par Inovexus, dont les montpelliéraines Evolt (solutions pour le design thinking) et Keetiz (application de cashback). Cette dernière travaille sur une levée de fonds de 3 à 5 M€, espérée dans les six mois. « Keetiz est passée de 6 à 18 salariés cette année. Nous sommes donc en phase de scalabilité, condition sine qua non pour attirer les investisseurs étrangers. L’accompagnement d’Inovexus nous permet d’avoir une vision plus profonde de notre produit, car il faut le regarder comme le font ces investisseurs si on veut pouvoir les convaincre », témoigne le CEO Jean-Christophe Russier.

Sans autre forme de précision, les trois partenaires d’Inovexus indiquent que d’autres caisses régionales de Crédit Agricole devraient les rejoindre sous peu.


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L’accélération de start-up en post-incubation, n’est-ce pas déjà la mission du Village by CA ?

« Nous l’assurons toujours auprès de start-up qui n’ont pas besoin de levées de fonds élevées, soit des niveaux entre 500 000 € et 1,5 M€. Mais pour des valorisations plus grandes, et malgré la qualité des équipes du Village by CA, il nous faut un autre niveau de prestations qu’on ne trouve souvent qu’au sein des grands cabinets parisiens. Avec Inovexus, nous donnons accès à une offre premium à l’écosystème local. »

En privilégiant des experts américains, vous semblez porter un regard critique sur le capital-risque en France.

« Ce partenariat est peut-être le signe que le capital-risque en France est en train de changer. Il est vrai que la culture française est moins focalisée qu’aux Etats-Unis sur la capacité du porteur de projet à voir grand tout de suite. Pour cette raison, il y a encore peu de sociétés valorisées entre 30 et 50 M€. Mais nous croyons qu’il est possible d’offrir ces moyens à des start-up à potentiel en région. »

Pourquoi ne pas solliciter des partenaires européens ?

« C’est une opportunité qui s’est présentée : Inovexus nous a convaincus à la fois sur le fait que nous n’avions pas cette offre premium et sur le fait qu’elle pouvait la proposer. De notre côté, nous amenons un panel de start-up qualifiées à travers les Villages by CA, nos contacts avec les écosystèmes locaux,  et donc d’autres moyens de les développer. »

Propos recueillis par Anthony REY

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