Le secteur du recyclage envisage l'avenir avec plus de confiance
Plus de 100 millions de tonnes de déchets ont été collectés en 2016. Et même si le chiffre d'affaires du secteur est resté stable, la profession envisage l'avenir avec davantage d'optimisme.
Au vu des tendances de l’année 2016, « l’optimisme est de mise » en matière de recyclage, d’après l’Observatoire statistique de la Fédération professionnelle des entreprises du recyclage (Federec), qui regroupe 1 300 établissements en France.
Dans un communiqué du 19 octobre dernier, Federec annonce que l’avenir de la filière semble se dégager après plusieurs années difficiles, marquées par une baisse du chiffre d’affaires. En effet, en 2016, l’Observatoire a enregistré une évolution positive de plusieurs indicateurs. Tout d’abord, le volume de déchets collectés a dépassé les 100 millions de tonnes, en hausse de 2,2 % par rapport à l’année précédente. Et toutes les filières en ont bénéficié. A l’origine de cette évolution, d’après Federec, figure l’effet de leviers réglementaires, comme le décret « 5 flux », qui transpose la directive cadre européenne relative aux déchets de 2008. Depuis le 1er juillet 2016, ce nouveau texte impose à une grande partie des entreprises le tri des déchets de papier, métal, plastique, verre et bois, dans le cadre de leur activité.
Autres facteurs qui ont favorisé l’augmentation du volume de la collecte, l’extension des consignes de tri et la reprise de la consommation. Par ailleurs, les pratiques des Français laissent apparaître une marge au développement du recyclage. Par exemple, si 88 % d’entre eux changent leur smartphone alors qu’il fonctionne encore, seulement 15 % des téléphones sont collectés et recyclés, d’après l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
Hausse des effectifs
Résultat, les professionnels du recyclage se montrent plutôt optimistes. Plus de la moitié (58 %) de ceux interrogés par l’Observatoire expliquent avoir un sentiment « globalement positif » sur l’activité du secteur. Mieux, le score grimpe jusqu’à 70 % s’agissant de leur propre entreprise. Et pour 2017, 54 % des entreprises anticipent une hausse de leur chiffre d’affaires. Mais sur ce plan, le bilan 2016 est plus mitigé. En effet, en dépit de l’augmentation du tonnage collecté, le chiffre d’affaires de la filière est resté stable, avec 8,15 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Il a même légèrement diminué par rapport à l’année précédente (8,3 milliards d’euros). Mais la chute est nettement moins brutale que celle de 2014. Pour la Fédération, l’évolution de 2016 résulte de la conjonction de plusieurs dynamiques : le prix des matières premières de recyclage a baissé, et sur le territoire, le nombre d’établissements a diminué, en particulier dans le grand Nord-Ouest. Mais d’autres signes sont plus prometteurs. L’an dernier, les entreprises du secteur ont encore investi, à hauteur de 465 millions d’euros, répartis à 56 % dans les machines, 21 % dans les locaux, 12 % dans les véhicules et à 4 % dans l’informatique. Surtout, elles ont procédé à des embauches : l’Observatoire constate une hausse de 2,5 % des effectifs, ce qui n’était pas arrivé depuis 2014. Le secteur compte à présent 26 750 employés, dont 87 % en contrat à durée indéterminée.
Pour développer son activité, la Fédération désigne plusieurs pistes, et en particulier, l’optimisation de l’orientation des flux des déchets vers le recyclage plutôt que vers l’enfouissement. Autres pistes identifiées, le développement des débouchés de matières et la mise en place du certificat CO2, qui permettrait de monétiser les bénéfices environnementaux du recyclage. Autre préconisation de Federec, l’adoption de contraintes réglementaires d’intégration de matières recyclées dans les produits manufacturés.
Anne DAUBREE
L’Europe promeut la réduction des déchets. Du 18 au 26 novembre, la neuvième édition de la semaine européenne de réduction des déchets s’est déclinée en France, avec de multiples initiatives et animations, sur tout le territoire. C’est l’Ademe qui a réalisé la coordination de l’événement. Objectif : promouvoir la prévention en encourageant des pratiques comme l’utilisation de produits écoconçus, la réparation et le don.