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Les élections municipales sont politiques

Les élections municipales sont politiques A l’approche des échéances de mars prochain, on voit…

Les élections municipales sont politiques

A l’approche des échéances de mars prochain, on voit fleurir des déclarations selon lesquelles les enjeux des municipales seraient purement locaux. Ainsi, seules compteraient les expériences, les compétences mises en avant et non pas l’étiquette politique. Au vrai, pour ces partisans, les élections municipales ne seraient même pas politiques.

Qu’en est-il exactement ? s’il est vrai que le caractère politisé d’une campagne dépend de la taille de la commune, la France compte environ 32 000 communes rurales, la politique n’y est jamais absente. Non seulement on voit des maires de communes rurales membres de partis, mais encore, les communes rurales sont aujourd’hui toutes insérées dans un tissu d’établissements publics intercommunaux, communautés de communes et même communautés d’agglomération qui ont des compétences stratégiques telles que le développement économiques. Aujourd’hui, en tout état de cause, les électeurs savent quels candidats municipal sont susceptibles de devenir élus communautaires. Les conseils communautaires sont élus indirectement par les électeurs. Par ailleurs, la majorité des habitants vivent dans des communes de plus de 10 000 habitants, où les jeux partisans sont beaucoup plus prégnants que dans les communes rurales. Depuis les lois de décentralisation, les communes et leurs établissements ont nettement plus de pouvoir. Comment prétendre que les compétences étaient politiques quand elles étaient exercées par le représentant de l’Etat et qu’elles ne le seraient plus depuis qu’elles ont été transférées au conseil municipal ou au maire ? 

Force est de constater que ceux qui avancent le caractère non politisé ou purement local des élections municipales sont bien souvent situés dans l’opposition. Surtout lorsque le maire sortant met en avant son appartenance partisane pour reconquérir les suffrages pour un nouveau mandat. De façon quelque peu paradoxale, les prétendants mettent en avant leurs compétences et leurs expériences, alors que par définition, ils sont inexpérimentés ou en tous les cas en ont moins que ceux qui on déjà exercé un mandat. Le mode de scrutin accentue le caractère politisé des élections. Dans les communes urbaines, le panachage est interdit. Il n’ouvre pas la possibilité aux électeurs de privilégier tel ou tel candidat, en raison de son expérience ou de sa notoriété locale. La constitution des listes est entre les mains de la tête de liste que les électeurs valident ou pas dans les urnes. Ils doivent s’en remettre au bon vouloir d’un homme (la plupart des cas) qui aura le plus de pouvoir au sein de l’assemblée. Si le mode de scrutin assure au vainqueur (même relatif) une majorité absolue, les minoritaires sont assurés d’être représentés (sauf s’ils réalisent un score inférieur à 5 %). la présence d’une opposition même dépourvue de pouvoir réel garantit que le mandat exercé est politique et je dirais démocratique :  il n’y a pas qu’une politique devant être mise en oeuvre dans une commune, dirigé par des technocrates qui seul connaîtraient le vrai et le beau. Il y a différentes options possibles, différents choix. Ces choix sont techniques mais aussi, politiques. Si la technique rendait vaine les appréciations politiques, alors, il suffirait de supprimer les élections telles qu’elles existent pour instaurer entre les prétendants le tirage au sort. Les chômeurs, les non diplômés et les jeunes, dépourvus de compétence et d’expérience, ne pourraient pas se présenter. A la limite, les communes devraient être gérées par les fonctionnaires qui sont bien assez compétents. 

Le futur scrutin constituera en outre un test national pour tous les commentateurs. Elections intermédiaires, elles peuvent constituer une forme de désaveu pour les partis au pouvoir nationalement. En tout état de cause, la politique nationale a des effets locaux.  La politique d’austérité a des répercussions sur les recettes locales et donc sur la capacité à agir des édiles. Des lois, comme celles sur le logement, l’environnement, contraignent considérablement les politiques locales…

En somme, les élections locales ne sont jamais dépourvues de tout caractère national, même si les considérations purement locales sont bien entendu toujours présentes. Et si la notoriété locale joue un rôle important, les partis apportent une aide et un soutien à la fois technique, humain et financier sans lesquels les candidats n’ont aucune chance. Mais quand bien même elles ne seraient “que” locales, elles ne sont jamais simplement administratives et mais toujours politiques, notamment sur Agde.

Pour le la liste Front de Gauche « Une vrai gauche pour agde »

Rey richard

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